« Notre championnat est une mini-guerre civile »
Sollicité de toutes parts surtout après la belle victoire obtenue par ses poulains en terre libyenne, Alain Michel a été avant-hier soir l’invité de l’émission sportive « Canal Foot » diffusée chaque dimanche, pour commenter et débattre de la dernière journée de championnat.
Les Chnaoua ont eu droit à un Michel franc comme à son habitude, qui ne va pas par quatre chemins pour exprimer ses idées et parler de l’actualité de son club. «Cette victoire contre Al Ittihad est une très bonne chose pour le club, à plusieurs titres. En plus de servir de déclic aux joueurs qui ont connu des moments de doutes et d’incertitudes, elle doit aussi être un élément fédérateur entre la famille mouloudéenne divisée depuis des années. Ce succès doit unir tout le monde avec le même objectif qui est de permettre au club de prendre une tout autre dimension à l’ère du professionnalisme.»
« Notre championnat est une mini-guerre civile »
Abordant la qualité du championnat, Michel n’a pas hésité à utiliser des termes un peu crus pour faire une comparaison qui aura surpris plus d’un. «Notre championnat est une mini-guerre civile où se mélange la pression des galeries, qui sont souvent prêts à en découdre, conjuguée à la tension des matches avec un engagement physique total. Des éléments qui rendent le championnat algérien très atypique.»
« Derrag fera son retour avec le risque de rechuter et rater toute la saison, ça passe ou ça casse donc pour lui !»
Au sujet du retour de Mohamed Derrag, toujours soumis à un renforcement musculaire dans le but d’éviter de passer sur le billard, Alain Michel a affiché un certain pessimisme quant à la possibilité de Derrag de revenir à la compétition. «Vous savez, le cas de Derrag est très complexe. Il souffre des ligaments croisés du genou. Il peut éviter l’intervention chirurgicale si le renforcement musculaire tient bon. On va faire jouer Derrag lors de notre prochain match, ce qui sera un véritable test pour lui. Les ligaments peuvent ne pas tenir et à ce moment-là ce sera l’intervention chirurgicale. Ça passe ou ça casse donc pour lui ! On espère tous que Derrag puisse jouer sans problème avec nous car il reste un élément irremplaçable.»
« Lors de la mini-trêve, il ne faudra pas regarder le classement »
Contraint d’observer une mini-trêve de deux semaines en raison du report du match face à l’ESS, Michel commentera la situation avec une certaine philosophie : «Nous n’allons pas jouer durant deux semaines, il va falloir meubler cette mini-trêve pour rester compétitif.
C’est l’occasion aussi pour nous de récupérer nos blessés. Mais il est certain qu’il ne faudra pas trop regarder le classement car il est clair qu’on va se retrouver dans la seconde moitié du tableau, ce qui n’est jamais bon sur le plan psychologique».
« L’ESS et la JSK sont la référence de ces dernières années »
«Il faut reconnaître que des clubs comme l’ESS et la JSK sont la référence de ces dernières années. Ils parviennent chaque saison à participer aux compétitions africaines, ce que nous devons réussir à faire, nous aussi», dira en substance Michel.
« Il faut saluer le travail de qualité réalisé par Charef, loin de la médiatisation »
Malgré les sensibilités qui existent entre Harrachis et Mouloudéens, Michel a tenu des propos élogieux envers l’entraîneur de l’USMH, Boualem Charef. «Le coach d’El Harrach, Charef est en train de réussir un travail de qualité loin de la médiatisation, et qu’il faut saluer. Malgré le départ de plusieurs cadres, El Harrach reste une équipe redoutable.»
« Je regrette les départs de Kabla et Boumechra »
Et à propos des deux ex-joueurs du Mouloudia, qui sont en train de faire le bonheur d’El Harrach, Michel dira : «L’USMH compte dans ses rangs des joueurs comme Kabla et Boumechra, qui étaient au Mouloudia. Certes, je regrette leur départ car ce sont des garçons en devenir».
« Le Mouloudia doit jouer au 5-Juillet devant 50 000 supporters »
A la question de savoir dans quel stade le Mouloudia recevra Al Ittihad, Michel a déjà une idée sur ce sujet qui divise actuellement la famille mouloudéenne. «Il est clair que nous sommes devenus superstitieux car Rouiba nous réussit tellement bien, comme Tchaker pour les Verts.
Cela dit, qu’on le veuille ou pas, le Mouloudia doit jouer au 5-Juillet devant 50 000 supporters. Mais, d’autre part, dans le football moderne, le stade olympique est, comme celui de la Libye, très rétro. Il faudrait une enceinte plus moderne», dira l’ex-coach de Grenoble.