MCA : les Chnaoua croient au titre

MCA : les Chnaoua croient au titre

Le MCA a toujours renfermé de grands joueurs dans son effectif. Les meilleurs éléments sur le marché signaient pour le vieux club de la capitale. Certains le faisaient pour l’argent, d’autres pour le prestige, rares sont ceux qui optaient pour les Rouge et Vert pour gagner des titres.

Pour la simple raison que durant les trente dernières années, les Chnaoua n’ont connu la  joie du sacre qu’une fois en championnat et trois fois en coupe d’Algérie.

Il y a plusieurs explications à ce phénomène. Certains pensent que ce club est victime de ses dirigeants qui, il faut l’avouer, n’ont jamais arrêté de se battre entre eux. D’autres par contre disent que ce club est maudit. Mais la vérité, c’est que le clanisme et les divisions au Mouloudia existent depuis toujours. Même à l’époque où Betrouni, Bencheikh, Draoui, Zenir et les autres dominaient l’Afrique, des problèmes de ce genre émaillaient la maison mouloudéenne. Et c’est ce qui a fait que cette génération n’a pas vraiment dominé le football national ou, du moins, pas assez.

En 99, l’équipe avait du cœur…

Si on faisait un petit tour dans le passé, plus exactement, en 1998, l’année où le Mouloudia a remporté le championnat, on remarquerait qu’à cette époque-là, de purs produits du Doyen faisaient partie du onze rentrant, Lazizi, Dob et Lezoum pour ne citer que ces trois là étaient des titulaires à part entière. Les autres comme Slatni, Doudene, Benali, Saïfi, Khenouf,  Derriche, Gasmi et Aïd étaient comme des enfants du club, étant donné qu’ils ont tous fait leur baptême du feu sous les couleurs du Mouloudia. Ceux qui restent n’avaient qu’à suivre la mentalité et l’amour des autres aux couleurs et au sigle du MCA. On parle bien sûr de Rahmouni et Nechad qui ont été recrutés pour compléter ce beau monde. Cette équipe-là avait le sang mouloudéen, les joueurs formaient une famille, un groupe indivisible. La loyauté et  l’amour envers le club, en plus du respect qu’ils portaient pour les Chnaoua étaient des principes non négociables. Et si on parle d’esprit de groupe, tout ce qu’on peut dire, c’est qu’il était exemplaire.

… En 2009, elle a une âme

Cette année encore, le Mouloudia est en tête du classement après 5 matchs joués, avec la meilleure défense, mais aussi la meilleure attaque. Une chose qui nous rappelle bien l’année du sacre, mais une question très pertinente s’impose, peut-on dire que cette équipe-là a le même état l’esprit que celle de 99 ? Peut-on penser qu’elle est capable de rééditer l’exploit réussi par Rahmouni and Co ?

Beaucoup pensent que oui. Si on fait une petite comparaison, on trouve qu’il y a beaucoup de ressemblances entre les deux générations. Cette année, le Mouloudia joue avec des jeunes formés au  club comme Amroun, Moumène, Bedebouda, Koudri, Belkhir ou même Bouchama qui est un transfuge du  voisin, l’USMA, mais qui a fait ses débuts en seniors avec le Mouloudia. Ces jeunes-là sont la force du club. Quant à Coulibaly, Zedam, Babouche et Bouguèche, ils ont démontré une loyauté indéfectible envers le club et ils l’ont prouvé lors de l’intersaison puisqu’ils ont tous refusé les milliards de Menadi et de Serar préférant prendre le risque de signer au Doyen sans toucher le moindre centime. Quant aux nouvelles recrues, on peut dire que la direction du club a réussi un recrutement judicieux : Derrag, Senouci, Zemmamouche, Attafen, Khedis, Hamrat et deux émigrés sont tous des valeurs sûres qui ne peuvent que rendre service à l’équipe par leur expérience et leur savoir faire.

Pas de stars, pas de parasites !

Reste une chose à comparer entre les eux générations, le côté relationnel entre les joueurs. Les meilleurs clubs au monde accordent une importance majeure à ce volet-là pour la simple raison que les relations entre les joueurs et la vie dans les vestiaires sont un élément déterminant dans la réussite d’un club. Le FC Barcelone s’est séparé d’Eto’o parce qu’il savait que ce joueur, pourtant très important dans l’échiquier de Guardiola, constituait un danger pour le groupe, il a fait la même chose avec le grand Ronaldinho. La direction du club catalan avait compris que le groupe était beaucoup plus important que ces deux joueurs, c’est pourquoi elle s’est débarrassée d’eux. Au Mouloudia, cela n’existe pas, ou du moins pour le moment. Parce qu’il n’y a pas de stars, ils n’y a pas aussi d’éléments perturbateurs, donc pas de clan. Une très bonne ambiance règne au club, et entre les joueurs, il existe un esprit de fraternité. Aux entraînements, les joueurs s’amusent, aux vestiaires, ils rigolent et se chamaillent et, contrairement aux autres équipes, en dehors du terrain, ces joueurs-là sont inséparables. Ce qui est à remarquer aussi, et c’est de l’avis de tout le monde, c’est que cette année, il n’y a pas de voyous au club, ce sont tous des garçons de bonne famille qui font la prière régulièrement et qui ne passent pas leurs nuits dans les boites de nuit de la capitale. Et là se situe la vraie force du Mouloudia cette année, et qui peut en faire une équipe meilleure que celle de 99. Et c’est ce qui fait rêver le public mouloudéen