Après le nul obtenu contre Al Ahly du Caire au stade olympique on pouvait croire à la renaissance de l’équipe mouloudéenne, qui est redescendue avant-hier soir de son nuage.
Au terme d’une soirée cauchemardesque, les hommes de Benchikha ont livré avant-hier leur plus mauvais match depuis le début de la phase des poules. C’est une équipe sans âme ni envie qui a foulé la pelouse du stade d’El Menzah.
Très fébriles défensivement, manquant de percussion au milieu du terrain et en attaque, les camarades de Babouche ont produit une prestation loin de leur niveau habituel. Et ce n’est pas l’ouverture du score de Traoui dès la 10’ qui allait arranger les choses. Usant des longs retraits et des balles aériennes, les Mouloudéens ont tout simplement fait le jeu de l’arrière-garde tunisienne qui s’est régalée avec ces très longs centres. Profitant de leur gabarit les Banana, Derbali, Hichri et Afoune ont souvent pris le dessus sur les attaquants algérois. Esseulé en pointe de l’attaque Mohamed Amroune, le champions du monde militaire, a souvent buté sur deux voire trois défenseurs qui l’ont pris en tenailles. En d’autres termes, que ce soit les quelques supporters présents, le staff technique ou les dirigeants du club, ils sont tous unanimes à dire que l’équipe était méconnaissable. On est bien loin du Mouloudia qui avait affiché une grosse détermination avec seulement quatorze joueurs lors du match aller au stade olympique. En jouant dans la cour des grands, le MCA affiche des statistiques catastrophiques depuis le coup d’envoi de la phase des poules. Un but seulement inscrit, de surcroît par Mohamed Megherbi qui est un défenseur, pour onze encaissés ; voilà un bilan catastrophique qui a démontré tout le fossé qui sépare le Doyen des cadors du continent. Mais ce qu’on peut reprocher le plus aux camarades de Babouche, c’est leur manque de combativité et de détermination qui constituaient la force du Mouloudia lors de la saison du sacre. Donc, c’est par la petite porte et sans panache que le Mouloudia devra quitter la compétition la plus prestigieuse du continent.
Une nouvelle fois l’équipe prend l’eau en début de match
Décidément, c’est devenu une mauvaise habitude chez les joueurs du Mouloudia de prendre des buts en tout début d’un match. Sur les quatre matchs joués en phase de poules, l’arrière-garde du Doyen a pris l’eau à trois reprises juste après le coup d’envoi. Le florilège des débuts catastrophiques a commencé face à l’EST au match aller, avec un but encaissé à la 8’ signé Derradji. Quelques jours plus tard, le Mouloudia abdiquera au bout d’un quart d’heure de jeu. Le même scénario va se répéter face au Ahly du Caire dans une rencontre pliée au bout de vingt minutes de jeu seulement, grâce à un doublé de Imad Mataâb. Au lieu de rectifier le tir, le MCA va retomber de nouveau dans ses travers en buvant le calice jusqu’à la lie face aux Espérantistes. Tirer des leçons des erreurs commises durant la compétition ne semble pas être une vertu ancrée dans les esprits des joueurs mouloudéens, qui ont pataugé durant toute cette phase de poules qu’ils quitteront dans quelques jours sans avoir fait bonne figure.
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Amroune : «Nous sommes tous responsables de cette lourde défaite»
Trop esseulé sur le front de l’attaque, Mohamed Amroune a essayé avec sa volonté de se battre pour trouver des brèches dans la défense tunisienne solide comme un roc. Pour le champion du monde militaire, cette défaite exprime une faillite collective d’un groupe saturé par l’enchaînement des matchs.
Vous devez être abattu par cette très large défaite concédée contre l’EST…
Je suis très abattu, car je ne trouve pas les mots pour exprimer ma déception et ma frustration.
On a accusé votre équipe de manquer d’ambition et de volonté…
Je ne pourrais jamais accepter qu’on nous accuse de manquer de motivation. Nous étions tous déterminés à faire un très bon résultat mais les jambes ne suivaient pas. Physiquement nous étions à court, car l’enchaînement des matchs sans le moindre repos nous a valu une saturation générale. Et lorsqu’on est diminués physiquement, surtout lors de ce type de matchs, on paie cash toute erreur. C’est la dure loi de ce sport qui est très exigeant sur le plan physique et mental.
Mais cela explique-t-il à lui seul cette lourde défaite essuyée contre l’EST ?
Il ne faut pas chercher des coupables, car nous sommes tous responsables de cet échec. C’est une faillite collective qui est derrière cette défaite qui nous fait énormément mal.
Après cette élimination comment voyez-vous l’avenir du MCA en championnat ?
On se servira de l’expérience accumulée lors de cette compétition, pour réussir de belles choses en championnat.
Vous avez échangé votre maillot avec Idrissa Coulibaly, que vous avez souvent battu en championnat lorsqu’il jouait à la JSK…
Effectivement, j’ai échangé mon maillot avec Idrissa qui est un chic type. C’est ça le sport, des fois on gagne et des fois on perd. Mais le plus important c’est de se relever très vite après un échec.
Il a échangé son maillot avec Coulibaly
Le centre-avant mouloudéen avait fait tant de misères à Idrissa Coulibaly lorsqu’il portait les couleurs de la JSK. Avant-hier, c’était le jour de la rédemption pour le Malien. A la fin de la rencontre Amroune a échangé son maillot avec celui du défenseur Espérantiste.
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Azzedine : «C’est impardonnable de commettre à chaque fois les mêmes erreurs»
Prenant part à toutes les rencontres de la phase de poule, Sofiane Azzedine n’a pas été tendre dans ses critiques lors de la conférence de presse. L’enfant de Bordj Menaïel, lassé de prendre beaucoup de buts à chacune des sorties de son équipe, surtout en déplacement, nous dira sans détour. «Je suis outré car ça devient une manie chez nous de prendre des buts en début de rencontre. C’est un manque de concentration flagrant qui en est la principale cause. Et cela se paie cash dans le très haut niveau. C’est impardonnable de commettre à chaque fois les mêmes erreurs alors qu’on aurait dû se servir de nos fautes pour progresser et aller de l’avant, mais cela ne semble pas être le cas surtout en Ligue des champions où la moindre faille est exploitée par nos adversaires.»
Bouazzi : «En optant pour une tactique ultra défensive le Mouloudia nous a facilités la tâche »
Chargé de contrer les montées de Réda Babouche qui avait constitué le plus grand danger pour le Ahly du Caire, Ouajdi Bouazzi a réussi dans sa tâche même si le Mouloudia a facilité la mission des Espérantistes en optant pour une tactique ultra défensive. «On avait visionné le match entre le Mouloudia et le Ahly et nous avons constaté que Babouche constituait le plus grand danger avec ses montées sur le flanc gauche et aussi ses frappes. Le coach m’a chargé de le contrer. Mais il faut reconnaître que le fait que le Mouloudia ait opté pour une tactique ultra défensive nous a facilité la tâche, et dès que nous avons inscrit le premier but, tout devenait facile pour nous car on sentait que notre adversaire était dans l’incapacité de réagir. Mais cela n’enlève rien au mérite du Mouloudia qui reste un grand club, même s’il a affiché ce soir un visage tout juste moyen. En ce qui nous
concerne, nous allons nous concentrer sur notre prochain match contre le Ahly qu’on doit bien négocier à moins que le Wydad ne s’impose contre l’équipe égyptienne.»
