En connaissance de cause, l’ancien manager général du club, Abdenour Kaoua, avait réalisé un long travail de prospection pour recruter celui qui remplacera Fawzi Chaouchi. Azzedine Doukha, Mohamed-Amine Zemmamouche, Si Mohamed Cédric et même Raïs Mbolhi ont été pressentis pour garder les bois du Doyen. Finalement, c’est sur Michael Fabre que Kaoua avait jeté son dévolu. L’ancien bras droit de Vahid Halilhodzic avait même pesé de tout son poids pour faire venir le portier de Clermont Foot. Recruté au prix fort pour remplacer en lieu et place Fawzi Chaouchi suspendu par la commission de discipline de la LNF, le Franco-Algérien tarde à s’imposer. Déjà face au RCK, il avait essuyé les critiques des Chnaoua, lesquels scandaient à l’unisson le nom de Chaouchi, leur chouchou. Découvrant pour la première fois le championnat national, on pourrait laisser le bénéfice du doute à Fabre, lequel n’a pas réussi à hausser son niveau de jeu durant ce premier stage du Maroc. Le fait d’avoir pris deux buts sur deux coups francs face à l’Olympique d’Asafi n’a pas du tout arrangé la situation du Franco-Algérien qui a affiché une certaine fébrilité. Ainsi, cette incapacité à s’imposer comme le véritable numéro un relance totalement la concurrence dans les bois. Houari Djemili, qui est toujours à l’affût, pourrait reléguer Fabre au second plan, car l’ex-gardien du Widad de Tlemcen n’a jamais caché son ambition, après le départ forcé de Chaouchi. Ayant montré de belles choses la saison passée, Djemili n’avait encaissé que deux buts sur les six matchs qu’il avait disputés. Et même s’il avait pris trois buts contre le Raja, Djemili fut l’auteur de pas moins de quatre arrêts qui ont évité à sa formation la déroute. En d’autre terme, la concurrence n’a jamais été aussi serré dans ce poste entre deux éléments qui n’arrivent pas à se départager. Face à cette situation qui est loin de rassurer Alain Geiger, le second regroupement, qui débutera ce dimanche au Maroc, sera déterminant. C’est à l’issue des deux matchs amicaux que le Mouloudia disputera face à Mohamadia, le 13 août, et l’équipe d’Al Jadida de Abdelhak Benchikha, que se décidera sur celui qui débutera la saison au rang de numéro un. Djemili et Fabre vont certainement se rendre coup pour coup, car pour l’instant, aucun d’eux n’est pas parvenu à se détacher, au point d’asseoir sa suprématie dans les bois, comme l’avait fait Chaouchi la saison dernière ou Zemmamouche en 2010. C’est pour cela d’ailleurs que les supporters mouloudéens réclament toujours le retour de Chaouchi, même si Fabre revendique plus de temps de jeu afin de s’adapter à son nouvel environnement.
Mohamadia et AS Salé, les deux tests de vérité pour les départager
Et pour départager les deux gardiens, Alain Geiger devra s’appuyer sur les deux matchs amicaux que disputera l’équipe lors de ce second regroupement au Maroc. Le premier test est prévu le 13 de ce mois face à l’équipe de Mohamadia dans laquelle avait évoluait jadis un certain Mohamed Rahem. Le deuxième a été programmé pour le 17 août face au nouveau promu, l’AS Salé, dont son meilleur buteur n’est autre que le Malien, Thiam, qui avait tenté vainement sa chance au Mouloudia. C’est à l’issue de ces deux affiches que se décidera celui qui sera dans les buts pour affronter la JSMB, au stade de l’Unité-Maghrébine.
Djemili «Je saurai saisir la moindre opportunité pour être le gardien titulaire»
Déjà lors du stage hivernal, Houari Djemili avait montré, face au Vitesse Arnhem, l’étendue de son talent. Le gardien de but revendique à présent la place de numéro un qu’il convoite, surtout que Fabre affiche depuis sa venue au Mouloudia une certaine fragilité.
Un mot sur ce stage que vous avez effectué au Maroc ?
Nous avons vraiment quitté le Maroc avec le sentiment du devoir accompli. Ce n’était pas du tout facile de bosser en plein mois sacré. Nous avons passé pratiquement tout le Ramadhan au Maroc. Et le fait de retrouver la famille durant l’Aïd va nous faire énormément de bien. Les trois jours de repos dont on a bénéficiés vont nous faire le plus grand bien.
Aligné contre le Raja, quel bilan faites-vous de vos prestations et de votre rendement ?
J’avoue qu’il me reste encore beaucoup de travail à faire. Je suis à 70% de mes capacités. C’est pour cela que le second regroupement sera déterminant, d’autant plus qu’il aura lieu après la fin du mois sacré. A ce moment-là, il faudra tout donner pour gagner la confiance du staff technique.
En concurrence directe avec Fabre, comment est l’entente avec votre nouveau partenaire ?
Elle est excellente. Je n’ai aucun problème avec Fabre qui est un chic type. Nous bossons tous très dur pour répondre aux attentes du coach et des supporters. On se donne à fond à l’entraînement, et le plus en forme sera aligné. C’est aussi simple que cela.
Justement, vous souffrez tous les deux de la comparaison avec Chaouchi qui reste dans le cœur des Chnaoua ?
Chaouchi est un très grand gardien qui restera à jamais gravé dans la mémoire des supporters. Maintenant, depuis son départ forcé, je ferai tout pour être le numéro un. Je l’ai montré à maintes reprises la saison passée et j’estime avoir les capacités pour assurer ce statut de titulaire. D’ailleurs, je saurai saisir la moindre opportunité pour faire parti du onze type. J’estime que cette concurrence avec Fabre et Bouzidi va pousser chacun de nous à se surpasser et hausser son niveau de jeu. C’est pour cela que la concurrence est une très bonne chose pour l’équipe.
Mais Geiger n’est pas parvenu à vous départager lors de ce premier stage du Maroc, car jusqu’à présent, on n’ignore le gardien titulaire…
C’est une très bonne chose, car cela prouve que j’ai réussi à semer le doute dans l’esprit du coach et de ses collaborateurs. A mon avis, le second stage va nous départager et que le meilleur l’emporte en toute sportivité.
Le Mouloudia nouvelle version aura-t-il la chance de décrocher un titre la saison prochaine ?
Nous avons toutes nos chances au même titre que Sétif, l’USMA ou le CRB. Ce qui importe à présent, c’est de travailler notre collectif pour être irréprochables lors du coup d’envoi du championnat contre Béjaïa.
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Ouali, le grand perdant de ce premier regroupement
S’il y a un joueur qui n’a pas profité de ce stage, c’est bien Billel Ouali, le seul joueur qui a raté ce stage, en passant son temps à faire des tours de piste et à se muscler les jambes. Blessé contre le RCK en amical, Ouali n’a jamais pu retrouver la plénitude de ses moyens, ce qui l’a contraint de déclarer forfait pour les quatre matchs tests disputés sur le sol marocain. Animé d’une bonne ambition d’entamer le championnat comme titulaire, Ouali sait que le second regroupement sera celui de la dernière chance pour celui qui n’a jamais réussi à s’imposer sous l’ère Menad.
«Le premier stage a été un ratage pour moi, ce ne sera pas le cas pour le second»
Voulant avoir son avis sur la question, Billel Ouali reconnaît être passé à côté de son stage, à Al Jadida. L’ex-Béjaoui garde toutefois l’espoir de se rebiffer lors du second regroupement. «Je reconnais que ma blessure m’a gâché mon stage qui fut pour moi un échec. J’ai été très frustré de ne pouvoir défendre totalement mes chances. Cela dit, je ne vais pas baisser les bras. Je compte me battre lors du second regroupement pour gagner ma place et la confiance du coach. Je suis décidé à rattraper le coup», nous a lancé Ouali, qui n’a surtout pas envie de revivre le même scénario de la saison écoulée.
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2 000 Chnaoua célèbrent à El Kettani le 92e anniversaire du Doyen
Malgré les chaleurs de ce mois sacré, cela n’a pas fait oublier aux Chnaoua leur amour pour leur club de toujours. Alors on pensait que le 92e anniversaire de la création du club allait passer inaperçu, cela n’a pas été le cas avec les fans du Mouloudia. Mardi en fin de soirée, ils étaient près de 2 000 à se rassembler au niveau d’El Kettani pour célébrer comme il se doit l’anniversaire du Doyen pour ses 92 ans d’existence. Pour un tel événement, les Chnaoua n’ont pas lésiné sur les moyens en louant même des chaloupes et des petites embarcations pour exprimer sur le front de mer leur joie d’appartenir à la famille mouloudéenne. Des concerts de klaxons et des fumigènes ont été utilisés pour mettre une ambiance de folie dans une place, jadis endroit de la contestation. Après avoir fêté dignement cette date historique, les nombreux Chnaoua ont convergé d’un seul pas vers l’artère principale de Bab El Oued, fief du club en scandant les noms du président Boumella et des joueurs. Le nom de Fawzi Chaouchi était sur toutes les lèvres, car les Mouloudéens ont du mal à tourner la page du héros d’Oum Dourmane. Et c’est dans une ambiance festive que cette cérémonie improvisée s’est poursuivie jusqu’à près de deux heures du matin. Malgré l’attroupement de milliers de gens, c’est dans le calme et sans le moindre incident que les Chnaoua se sont séparés, en espérant très bientôt célébrer le 100e anniversaire du Mouloudia. Et s’il fallait ne retenir qu’une seule date ou un fait marquant qui a forgé l’histoire du club, on évoquera l’année 1976 ponctuée par un triplé historique. C’était le premier titre africain pour un club algérien. Et dans l’histoire du football, il faut rappeler qu’il n’y a eu que 18 équipes dans le monde qui ont réussi l’exploit de décrocher trois trophées la même saison, rendant ainsi la génération des Bencheikh, Bachi, Zenir, Aït Mouhoub et autres Bachta des immortels.