Le patron de la barre technique du Mouloudia d’Alger, Boualem Charef, a évoqué des points très importants qui doivent être réglés afin de voir le sport-roi dans les sommets. Dans ce qui suit, il évoque l’arrêt du championnat, la suspension des matches amicaux, ce qui devrait être fait contre la violence et d’autres points jugés essentiels.
Dans une interview accordé à Dzaïr News, Boualem Charef, fidèle à son franc-parler, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour toucher les points sensibles, histoire de sensibiliser les responsables du foot national afin d’avancer dans le bon sens. Le coach évoque l’arrêt du championnat, qui a été décidé suite au décès tragique d’Ebossé, en déclarant ceci : «En toute sincérité, je dirais qu’arrêter le championnat est un acte irréfléchi et il faudrait assumer ses conséquences sur le niveau du football cette saison.» Une façon de faire comprendre aux responsables du football qu’un arrêt aussi important influera négativement sur le rendement des équipes. Ce qui engendrera par la suite une baisse de niveau du football national, et ce n’est certainement pas ce que veulent voir les Algériens, surtout après le beau visage montré par l’Algérie lors de la Coupe du monde au Brésil. Il faut savoir que cet arrêt, qui arrive juste après deux journées, n’arrange guère les joueurs qui veulent atteindre leur vitesse de croisière. Trois semaines d’arrêt, c’est beaucoup après une préparation d’intersaison.
«S’entraîner sans pouvoir jouer des matches amicaux ne sert à rien»
L’arrêt du championnat a été décidé et aussi les matches amicaux ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre. Et c’est juste il y a quelques jours que les responsables ont levé cette suspension pour permettre aux différentes formations de disputer des rencontres à titre amical afin de garder le rythme. Pour Charef, ce fut dur et il l’assure en déclarant ceci : «S’entraîner sans pouvoir jouer des matches amicaux ne sert à rien. On ne peut pas garder le rythme, il fallait vraiment y penser.» Effectivement, après avoir reporté la 3e journée, Boualem Charef avait demandé la programmation de matches amicaux, seulement, le président Kerbadj avait suspendu ces rendez-vous amicaux. Les Vert et Rouge se sont contentés d’entraînement comme toutes les autres formations, mais cela n’a pas été facile pour garder la cadence. Le coach s’est trouvé contraint de multiplier les matches d’application afin d’éviter une grosse baisse de régime. D’ailleurs, dès que la levée de suspension des matches amicaux a été annoncée, Boualem Charef a demandé sur le champ de programmer un maximum de parties afin de récupérer tout ce qui a été perdu jusque-là. Les Vert et Rouge auront à jouer deux rencontres amicales ce mercredi. Il y aura un autre RDV samedi et un dernier mardi. Le coach veut avoir une équipe avec la machine bien huilée quand le championnat reprendra.
«Depuis des années, on parle de mettre des caméras de surveillance dans les stades, mais on n’a encore rien vu»
En 2010, le foot national s’est professionnalisé. Certes, ce fut juste sur le papier, mais après quatre ans, il faudra devenir professionnel au sens propre du mot. Le premier responsable de la barre technique pense qu’il faudra prendre des mesures strictes, radicales et fermes pour assurer que le foot national avance dans le bon sens. Pour lui, il faut que «les responsables du foot trouvent des solutions pour arrêter le bricolage. Il faudra bien réfléchir à la question.» D’ailleurs, pour Charef, rien n’a été fait pour éradiquer le phénomène de la violence que vivent actuellement nos stades et donne pour exemple : «Depuis des années, on parle de mettre des caméras de surveillance dans les stades, mais on n’a toujours rien vu.» Effectivement, ces caméras auraient pour but d’éviter déjà les actes de vandalisme que connaissent nos stades. Aussi, ces caméras auraient pour avantage de permettre aux responsables de la sécurité d’intervenir rapidement et d’identifier aussi les fauteurs de troubles.
«Le décès d’Ebossé est une tragédie»
Toujours en évoquant la violence, le premier responsable n’omet pas de parler du décès d’Ebossé après avoir été touché à la veine jugulaire par un projectile. Le technicien mouloudéen déclare dans ce sens : «Le décès d’Ebossé est une tragédie. C’est vraiment terrible ce qui s’est passé. Cependant, je dirais que personne n’est venu demander notre avis sur la violence que vivent nos stades afin de donner nos suggestions pour éradiquer ce phénomène.» Tout le monde était choqué par le décès d’Ebossé. Le coach mouloudéen était lui aussi très désappointé par ce qui s’est passé lors de la 2e journée du championnat à Tizi-Ouzou. Pour Charef, il faut qu’il y ait une réunion de tous les acteurs pour que chaque partie donne son avis sur ce qui se passe et fait en sorte d’apporter son aide pour éradiquer ce virus qui prend de l’ampleur et qui doit être combattu.
«La justice doit toucher l’arbitrage, les finances et les infrastructures»
Parmi les mesures extrêmes que doivent prendre les hauts responsables du football algérien, c’est de faire appel à la justice afin de faire le nettoyage. Car il faut combattre les maux qui provoquent cette violence. D’ailleurs, Charef l’exprime comme ceci : «La justice doit toucher l’arbitrage, les finances des clubs et les infrastructures.» Tout doit être surveillé. Le coach veut parler probablement de corruption, d’argent qui est placé là où il ne sert à rien. En faisant appel à la justice, tout le monde travaillera dans le sérieux. Même les infrastructures seront bâties sur de bonnes bases. Pour Charef, il faut que la justice intervienne dans les affaires footballistiques.
«On doit admettre qu’on ne songe pas à notre foot à long terme»
Charef n’ira pas avec le dos de la cuillère pour montrer que le foot national est à la dérive, car prôner le bricolage ne donne pas de résultats : «On doit admettre qu’on ne songe pas vraiment à notre foot à long terme. Il faut arrêter le bricolage et mettre une bonne assise pour assurer le bon fonctionnement de notre football.» Pour Charef, il faut que les responsables se réunissent et prennent des décisions fermes et qu’ils soient intransigeants après. Comme l’histoire du plafonnement des salaires qui n’a pas été prise au sérieux. Puisque tout le monde sait que le recrutement des joueurs a dépassé les 120 millions pour les internationaux et les 80 millions pour les autres. Pour Charef, il fallait ne pas prendre cette décision puis après ne pas l’appliquer. Ce qui prouve l’irresponsabilité de ces responsables comme il le dira : «Le plafonnement des salaires est la preuve que nos responsables ne sont pas à la hauteur de leurs responsabilités.» Pour lui, il fallait appliquer cette décision, sinon pour quoi l’avoir prise. Une façon de faire appel à tous les acteurs du foot pour s’unir et respecter les décisions afin d’avancer dans le bon sens. Une façon aussi de faire comprendre à tout le monde qu’il faudra se remettre en cause et bien réfléchir pour éviter de salir le foot national par des actes qui ne reflètent pas la bonne image des Algériens. Le premier responsable de la barre technique du Mouloudia d’Alger n’a pas parlé de son équipe, car il a envie de voir un championnat algérien professionnel avec des équipes qui font tout pour relever le niveau, avec des supporters aussi qui viennent assister au foot, et quand leurs équipes perdent, ils ne font rien de grave, puisque le foot est ainsi fait, il y a un gagnant et un perdant dans un match. Charef veut inculquer cette culture pour que l’Algérie puisse affirmer que le foot algérien est professionnel.
A.Z.
Le MCA honore les associations à l’hôtel Sveltes
A l’hôtel Sveltes, les Mouloudéens représentés par Boualem Laroum et Abdelghani Salhi, ont invité les représentants des associations autour d’un déjeuner en leur promettant des aides financières que va leur accorder l’actionnaire majoritaire, à savoir la Sonatrach. Les responsables mouloudéens ont invité les responsables de ces associations à envoyer les jeunes talents au Mouloudia d’Alger. Les responsables des associations étaient très heureux par cette initiative qui permet d’assurer la formation et de détecter les graines de stars qui pourraient être de bons acquis aux Mouloudéens. Le directeur sportif Boualem Laroum a discuté longuement avec ces responsables qui lui ont promis de travailler avec lui pour assurer le bon fonctionnement de la formation au MCA.