Critiquée pour son manque d’efficacité en phase des poules de la Ligue des champions, la ligne avant mouloudéenne était parvenue tout de même à sauver les meubles en inscrivant quatre buts dont trois lors du dernier match de la compétition face au WAC, finaliste de la C1. Finalement, cette belle victoire (symbolique) n’a été qu’un feu de paille, un leurre pour des Mouloudéens qui entrevoyaient un avenir meilleur.
Mais le départ de plusieurs cadres de l’équipe lors de l’intersaison, à l’image de Abdelmalek Mokdad, auteur de 13 buts toutes compétitions confondues, et Brahim Bedbouda, qui comptait 7 unités dans son escarcelle, a trop affaibli les Vert et Rouge qui ne se sont jamais remis de cette saignée. Pour preuve, la ligne offensive du MCA n’a inscrit depuis le début de la saison que deux petit buts. En effet, seules deux banderilles planter en huit matchs de championnat par Nabil Yalaoui face à l’ESS et Réda Sayeh contre le Nasria. Inconcevable à ce niveau de la compétition pour une équipe qui vient de participer à la phase des poules de la Ligue des champions. Avec des statistiques aussi catastrophiques, on peut d’ores et déjà dire que l’attaque mouloudéenne de l’exercice 2011-2012 est la plus mauvais dans l’histoire d’un club presque centenaire. D’aucuns du côté du Mouloudia ne se souviennent d’une ligne avant aussi médiocre, incapable de se créer la moindre occasion, comme ce fut le cas vendredi passé contre le CAB avec un seul tir cadré durant toute la partie.
L’équipe n’a plus marqué depuis le 1er octobre
Même dans les pires moments du club, l’attaque mouloudéenne n’a pas connu un si long passage à vide. Et pour cause, il faut remonter au 1er octobre dernier pour trouver le dernier but inscrit en championnat. C’était lors du derby face au NAHD, disputé au stade OPOW de Rouiba. Réda Sayeh avait mis fin au signe indien en ouvrant la marque à la 78’ dans un match qui se soldera par un nul. Depuis, l’équipe a enchaîné les matchs sans parvenir une seule fois à mettre le cuir au fond des filets. Un geste devenu rarissime aux Mouloudéens qui ne savent plus comment mettre fin à cette très longue traversée du désert, qui risque d’envoyer le club tout droit vers le purgatoire.
L’attaque affiche un but chaque 360 minutes de jeu
Et pour illustrer cette grosse faiblesse de la ligne avant du Mouloudia, il n’y a qu’à se pencher statistiquement sur les performances d’une attaque complètement aux abois. Avec 2 buts seulement marqués en 8 rencontres, ce qui correspond à 720 minutes, l’attaque affiche une moyenne d’une réalisation chaque 360 mn, ce qui est complètement ahurissant. C’est tout simplement du jamais vu dans l’histoire du club.
La lanterne rouge du championnat a marqué 6 buts
Pour mesurer l’ampleur des dégâts, il n’y a qu’à faire un petit parallèle avec le parcours du NAHD, pourtant lanterne rouge du championnat. L’équipe dite la plus faible de Ligue 1 a inscrit 6 buts, soit
4 de plus que le Mouloudia. Une comparaison qui devrait laisser songeurs les pensionnaires de Chéraga qui sont coupables du marasme dans lequel se débat actuellement l’équipe.
Il faut reconnaître que le problème d’inefficacité offensive devenu récurent au MCA ne date pas d’hier. En effet, Alain Michel avait été confronté aux mêmes soucis sans parvenir à trouver la bonne formule. Idem pour Nourredine Zekri, Abdelhak Benchikha et Abdelhak Meguellati qui ont tous échoué dans leur quête de cette formule qui leur aurait permis d’enrayer les soucis offensifs de l’équipe. François Bracci, qui a hérité d’une situation catastrophique, n’a d’autre choix que de réussir là où ses prédécesseurs ont échoué. Trouver la solution pour redonner cette efficacité offensive qui fuit l’équipe depuis un certain temps. Bracci devra faire avec des joueurs qui connaissent un très gros passage à vide. Il n’y a qu’à énumérer par les chiffres les éléments qui traversent une période de doute pour se rendre compte de la nature du problème, qui ne pourra se régler qu’avec un renforcement lors du mercato d’hiver.
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Le MCA n’a plus perdu sèchement depuis 2009
C’est un retentissant exploit que celui réalisé par le CAB, qui a infligé un cinglant 3 à 0 au MCA qui n’avait plus subi un tel affront depuis belle lurette. En effet, la dernière fois que le Mouloudia avait perdu par un tel score c’était le 19 mars 2009, contre l’USMA à huis clos au stade de Bologhine. Depuis, aucune équipe en championnat n’était parvenue à infliger une telle déculottée au Doyen qui a essuyé vendredi passé sa plus lourde défaite contre le Chabab de Batna, qui restait pourtant sur un échec à domicile contre le MCA.
Radiographie d’une ligne avant complètement aux abois
L’une des principales raisons de la crise dans laquelle se débat le Mouloudia est due au rendement catastrophique de ses attaquants, dont certains ont prouvé qu’ils manquaient cruellement de talent pour porter les couleurs d’un club aussi prestigieux. Nous avons décidé de décortiquer à la loupe les performances des animateurs de la ligne offensive, afin d’éclairer la lanterne des Chnaoua qui craignent le pire pour leur équipe favorite.
11 mois de disette et ça continue pour Amroune
Le 3 décembre prochain, Mohamed Amroune pourra fêter une année sans marquer de but. C’est triste de le dire, mais c’est le constat amer d’un centre-avant qui n’a plus inscrit de but depuis le 3 décembre 2010, contre le WAT à Tlemcen. Redevenu titulaire sous la coupe de Bracci, le champion du monde militaire est le premier à être très critiqué pour son manque d’efficacité, car inscrire deux buts en presque deux ans reflète tout le malaise du Mouloudia.
Oussalé attend toujours son premier but
Recruté à l’intersaison pour justement redonner de la percussion et ramener de l’efficacité à l’attaque mouloudéenne, Hervé Oussalé est lui aussi toujours en quête de ce fameux but qui lui permettrait de débloquer enfin son compteur en championnat. Pour rappel, le Burkinabé a déjà inscrit un but, mais en Ligue des champions contre le WAC.
Douadi n’a plus marqué depuis avril dernier
Le chouchou des Chnaoua, El Eulmi Douadi, n’est pas en reste. Bien qu’il ait été le meilleur passeur de l’équipe lors de l’exercice écoulé, il n’en demeure pas moins que l’enfant de Tébessa n’a plus marqué le moindre but depuis le corner direct qu’il avait réalisé contre le MCEE. C’était lors de la 16e journée, disputée à Rouiba un après-midi du 18 avril 2011. Sept mois de disette semblent être une éternité pour un joueur connu aussi pour son sens du but.
Attafen n’a pas retrouvé le chemin des filets depuis un an et demi
Le passage à vide que traverse Billel Attafen est tout aussi ahurissant. Depuis la saison du 7e sacre, Attafen n’a plus connu cette joie de transpercer les filets adverses. Les fans du meneur de jeu mouloudéen doivent remonter au 25 mai 2010 pour le voir planter une banderille. Dix-huit mois sans marquer le moindre but, voilà encore une statistique qui explique cette incapacité de la ligne avant à se mettre en évidence.
Berramla scotché au chiffre zéro
Malgré un talent indéniable, Tayeb Berramla ne déroge pas à la règle. C’est simple, depuis sa venue au club lors du mercato d’hiver 2010, Tayeb n’a pas inscrit le moindre but même en match amical.
Laref toujours dans les starting-blocks
Contrairement à Berramla, Abdelhakim Laref a réussi à débloquer son compteur buts. Mais cela remonte au 30 avril 2011. C’était à l’occasion du déplacement à Zabana pour affronter le Mouloudia local. Depuis, Laref a connu des fortunes diverses sans pour autant l’éloigner de son objectif qui est de retrouver dans les plus bref délais le chemin des filets.
Amroune : «Il faut tirer la sonnette d’alarme car on se trouve dans une situation critique»
Bien que critiqué de toutes parts, il faut saluer le courage de Mohamed Amroune qui est l’un des rares joueurs à avoir accepté de revenir dans cet entretien sur cette débâcle face au CAB.
Vous devez être très abattu par cette sévère défaite à Batna…
Nous sommes tous abattus, car on ne s’attendait pas à une telle débâcle. Nous étions bien en première mi-temps, mais durant le second half, nous étions out, complètement à la dérive. Je n’arrive pas à expliquer l’écroulement de l’équipe alors que nous avions bien entamé la partie. Au vu de la physionomie de la seconde période, je peux dire qu’on n’a rien fait pour ramener un bon résultat de Batna.
C’est une défaite qui met votre équipe dans une situation très délicate…
Après cette défaite, on se trouve dans une situation très dangereuse. Il est venu le moment de tirer la sonnette d’alarme. Et il va falloir se souder et se montrer solidaires pour sortir de cette crise.
Durant le match, vous avez eu une prise de bec avec Besseghier. Qu’en est-il au juste ?
Cela arrive dans tous les matchs et dans toutes les équipes même les meilleures du monde. Besseghier m’a fait des remontrances sur le fait de ne pas lui avoir passé le ballon. Excédé, j’ai riposté sans plus. D’ailleurs, à la fin du match on s’est immédiatement réconciliés.
Justement, certains expliquent vos mauvais résultats par des dissensions et la formation de clans dans l’équipe…
Je tiens à préciser qu’il n’y a ni clan ni dissension dans le groupe. Ce ne sont que des rumeurs qui n’ont ni queue ni tête.
Encore une fois, la ligne d’attaque n’a pas réussi à vaincre le signe indien. Qu’avez-vous à dire à ce sujet ?
Pour marquer, il faut se créer des occasions. Or, contre Batna, on n’a pas eu une seule opportunité. Il ne faut pas accuser uniquement les attaquants de ne pas faire leur boulot. Si nous voulons mettre des buts, il faut que tous les joueurs s’investissent sur le terrain en nous prêtant main-forte pour faire la différence devant.
Votre prochain rendez-vous sera face à l’USMH dans un match de tous les dangers. Votre sentiment à ce sujet ?
Les Chnaoua pourront nous pardonner une défaite contre le CAB mais ils ne toléreront jamais de se faire battre par un club voisin. Les derbies on une saveur particulière. Il faut qu’on se remobilise pour sortir un grand match face à l’USMH.
Un dernier mot pour conclure…
On aurait aimé offrir un bon résultat à nos supporters en guise de cadeau pour l’Aïd El Kebir. Je souhaite bonne fête à tous les Algériens. Et le fait que les Harrachis aient été battus chez eux et devant leur public va pimenter davantage nos retrouvailles au 5-Juillet.