Après un long mutisme, Amine Aksas a choisi la chaîne d’El Heddaf TV pour s’exprimer et tout déballer, en tirant à boulets rouges sur des responsables du Mouloudia, qui vont sans aucun doute répliquer aux accusations dont ils ont fait l’objet.
Après un long silence vous avez finalement choisi de sortir de votre mutisme…
Je ne voulais pas parler durant la saison pour éviter qu’on m’endosse la responsabilité en cas d’échec, car vous savez bien que le club jouait sa survie en élite. À vrai dire, ils voulaient me salir depuis longtemps et le temps est venu pour dénoncer ces personnes afin que tous les Mouloudéens connaissent la vérité.
On ne va pas brûler les étapes, tout le monde sait que le MCA a connu une entame de parcours difficile. Pour quelle raison avez-vous choisi de prolonger votre contrat de six mois seulement ?
Deux mois avant la fin de la phase aller du championnat, je voulais carrément quitter le club. Je m’explique pour que les supporters puissent connaître la réalité : tout a commencé après la rencontre que nous avons perdue face à l’USMH, où Hadj Taleb et Hadj Ahmed ont fait circuler des rumeurs à mon sujet selon lesquelles j’étais nuisible au groupe et en affirmant que j’étais écarté de l’équipe.
Que s’est-il passé au juste ?
Je me suis emporté contreZeghdane dans une action de jeu mais sans aucune gravité, et ce genre de chose arrive dans toutes les équipes, car après la rencontre tout est rentré dans l’ordre. Seulement Hadj Taleb et Hadj Ahmed voulaient me nuire, mais je me suis rendu aux entraînements sans rien dire. Depuis, les problèmes ont commencé.
Avant d’en arriver au match de l’USMH, vous étiez pessimiste pour le parcours du Mouloudia depuis le stage de préparation de Témouchent…
On n’exclut pas 16 joueurs d’une équipe qui achève le championnat en quatrième position et qui a remporté la Coupe d’Algérie, et avant cette saison on avait réalisé un bon parcours même si on avait perdu la finale. Ce changement brusque était nuisible à l’équipe, d’autant plus que, pour un grand club comme le MCA, il est difficile pour tout joueur qui n’a pas de nom de s’adapter facilement, et puis l’équipe n’a pas démarré sur de bonnes bases et des personnes étaient de mauvaise foi.
Pourquoi dites-vous que ça n’a pas démarré sur de bonnes bases ?
Cinq jours après notre consécration en Coupe d’Algérie, ils ont tout finalisé avec Charef, et dire que la saison n’était même pas achevée ! Ce n’est pas correct de leur part. Il était inadmissible d’engager un entraîneur au moment où Bouali était en place. C’est Kamel Langar qui a ramené Charef et disait que le MCA allait jouer comme le Barça. Finalement, l’équipe a joué comme le Mozambique. C’est lui qui a cassé l’équipe au même titre que d’autres personnes, et c’est lui qui était derrière le départ de Ghazi et Boucherit. Je me demande comment j’y ai échappé.
Vous étiez donc visé ?
Oui, j’étais visé, et il disait qu’il allait exclure les joueurs recrutés par Omar Ghrib, mais ce que les gens doivent savoir c’est que lorsqu’il a quitté le club on a continué à jouer pour le MCA.
On laisse entendre que vous et trois autres joueurs avez levé le pied face à la JSK pour pousser Charef à la porte…
J’ai entendu parler de cette affaire, mais Charef a juré qu’il n’avait jamais cité de noms et que c’est Langar qui a fait circuler cette rumeur. Cette personne n’aime pas le club et s’il aimait le MCA comme il le prétend, pour quelle raison il ne se déplaçait pas au stade lorsqu’on jouait pour le maintien ?
Après l’arrivée d’Artur Jorge, certains disaient qu’il voulait vous libérer mais il s’est avéré que c’est lui qui vous a demandé de prolonger votre contrat…
Artur Jorge m’a demandé de rester et il leur a fait savoir que je ne suis pas un type à problèmes comme ils voulaient le lui faire croire. C’est la raison pour laquelle je suis resté.
Et pourquoi avez-vous prolongé pour six mois seulement ?
Artur Jorge et Valdo m’ont convaincu de rester, mais le secrétaire du club m’a fait savoir que Hadj Taleb et Hadj Ahmed avaient décidé de prolonger mon contrat de six mois seulement. Suite à cette situation je ne voulais pas renouveler, mais quatre supporters m’ont demandé de rester. J’ai donc prolongé pour les fans qui voulaient que je reste et afin d’aider le club pour le maintien. Je suis resté par principe.
Par la suite Artur Jorge et Valdo se sont retournés contre vous, lors de la phase retour du championnat. Que s’est-il passé exactement ?
C’est un journaliste et sa sœur qui ont monté Artur Jorge et Valdo contre moi. Trouvez-vous logique que je sois titulaire et que soudainement je me retrouve en dehors de la liste des dix-huit ?
Et pour quelle raison ?
Pour la simple raison que je ne leur donne pas d’argent et ne divulgue pas les secrets du club.
Est-il vrai que, depuis, vous aviez décidé de ne plus saluer l’entraîneur ?
Oui, car je suis un homme de principes, en dépit des erreurs commises par les défenseurs dans certains matchs, on ne m’a pas redonné la chance de jouer, et lorsque j’ai demandé des explications à Artur Jorge, il m’a orienté vers Valdo. Ce dernier a évoqué des raisons tactiques et d’ailleurs même Zenir était étonné. Et après le MCA a été battu par une équipe de quartier du Niger et par l’ASMO, mais sans que je reprenne ma place.
Racontez-nous la suite…
Les supporters se sont déplacés à Ben Aknoun pour exprimer leur ras-le-bol suite à cette série de mauvais résultats. J’ai parlé aux fans bien que je ne jouais pas et j’ai demandé à mes coéquipiers de sortir des vestiaires et de discuter avec eux car les supporters ont le droit de savoir ce qui se passe dans leur équipe. Valdo a vu tout ce qui s’est produit. Il m’a dit : «C’est un journaliste qui m’a induit en erreur sur ton compte.» Avant le match de l’USMBA il m’a prié de rester sur le banc. Ensuite il m’a demandé de l’aider et de diriger les joueurs, ce qui fut le cas d’ailleurs, et je criais fort avant de jouer les vingt dernières minutes du match. Après la fin de la rencontre, Valdo est allé vers le secrétaire pour lui dire qu’il n’avait jamais vu un homme comme moi. Par la suite il ne me convoquait plus. Je ne comprenais plus rien et j’ai donc décidé de ne plus les saluer tout en m’entraînant dur afin de faire mon travail convenablement.
Durant la phase retour, le Mouloudia n’a pas encaissé de but après avoir aligné Berchiche et Bachiri au niveau de la charnière centrale de la défense…
J’étais heureux pour mes coéquipiers, et je voulais participer au maintien de l’équipe, mais le destin en a voulu autrement. Seulement, il faut savoir que j’étais sérieux à l’entraînement et Zenir peut en témoigner. Je ne suis pas un type à problèmes.
Mais votre accrochage avec Chaouchi a fait un tapage médiatique…
Chaouchi est mon frère et il s’agit juste d’un malentendu sur une balle qu’on a disputée à l’entraînement. J’ai écourté par la suite la séance pour me soigner. Une cinquantaine de joueurs se sont disputés avant moi sans que personne n’en parle, mais dès qu’il s’agit d’Aksas on en fait une montagne. Vous voyez bien qu’on veut me nuire.
Cette saison, et bien que vous ayez frôlé la relégation de justesse, certains donnent l’impression qu’il s’agit du Barça et non d’une formation qui a souffert durant tout son parcours…
À l’époque de Ghrib on a réalisé de bonnes performances durant six mois, avant que Kaci Saïd vienne. C’est une personne à principes, car il était au côté de l’équipe et des supporters dans les déplacements. Kaci Saïd a réussi à former un groupe, et lorsqu’il s’est déplacé au stade face à l’ESS, tout le monde scandait son nom, car il a laissé sa place propre et ce sont ces mêmes personnes nuisibles qui étaient derrière son départ.
Maintenant que vous allez quitter le MCA, quelle sera votre future destination ?
Je tiens avant tout à remercier les supporters du MCA. Je suis fier d’avoir porté le maillot de ce grand club. Pour l’instant, je n’ai rien décidé et une fois que je me reposerai je prendrai une décision quant à mon avenir. Je quitte le club la conscience tranquille.