Mauvaise gestion des œuvres sociales et dégradation,La tête de l’étudiant encore dans le resto U

Mauvaise gestion des œuvres sociales et dégradation,La tête de l’étudiant encore dans le resto U
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Les étudiants ont encore la tête dans les restos et d’autres problèmes de transport et d’hébergement. Beaucoup, sinon tout, reste à faire pour que l’amphithéâtre universitaire algérien travaille réellement et produise la force de «demain» et pour que l’étudiant soit un objectif et non un objet…

Tandis que la classe politique a été, hier, partagée dans la journée d’hier, le 19 mai, entre l’hommage rendu à la regrettée diva de la chanson arabe Warda el Jazairia et que d’autres partis politiques ne digèrent pas et rejettent les résultats des élections législatives, la Journée nationale de l’étudiant, ayant eu lieu hier le 19 mai est passée silencieusement sans aucun bruit officiel ni d’ailleurs celui des grèves et des protestations estudiantines comme c’était le cas l’année dernière.

En fait, l’année 2011 témoignera pour les annales l’université algérienne d’être l’une des années universitaires les plus revendicatives durant laquelle toutes les universités du territoire national ont été unanimes à appeler au changement du système universitaire du manière à ce que l’université ainsi que l’étudiant puissent être des facteurs actifs et opérant dans le développement du pays.

On retient particulièrement de l’année précédente l’historique marche de plus de 20 000 étudiants initiée par la Coordination nationale autonome des étudiants (Cnea) et représentant les quatre coins de l’Algérie.

LG Algérie

Ils étaient des milliers, en effet, à marcher de la Grande Poste à la Présidence en signe de révolte contre la triste réalité de l’université algérienne et pour adresser un message aux gouvernants en leur disant qu’«qu’ils sont en train de faire n’importe quoi et qu’ils imposent des lois irréfléchies !» scandaient, il y a une année les étudiants protestataires soulignant que «les indignés, et les négligés du système universitaires sont en colère».

Il convient de rappeler, par ailleurs, que par cette action, ces milliers d’étudiants ont les seules à avoir cassé le tabou des marches à Alger puisque aucun autre mouvement n’a réussi une telle action. Pour répondre à ces préoccupations, le ministre de l’Enseignement supérieur Rachid Harraoubia s’est contenté de résumer les revendications du décret 10-315.

Il a en effet tenté tant bien que mal d’élaborer des passerelles entre le système classique et le LMD ayant, également, nourri la colère des étudiants. Néanmoins, les revendications de ces derniers étaient beaucoup plus nombreuses et sérieuses que l’élaboration des passerelles entre deux systèmes. «Ce n’est pas seulement une question de passerelles qui nous fait mal.

L’université et l’étudiant sont malades, on veut une dignité, une valeur pour le diplôme qui n’est autre qu’un papier. On veut la réhabilitation du niveau…les choses doivent changer» expliquaient les étudiants. Une année après et les choses prennent leurs cours d’il y a plusieurs années, on parle plus de la gestion des œuvres sociales que d’un cadre d’enseignement de qualité et moderne.

«VOLONTÉ POLITIQUE DE DÉTOURNER LES ÉTUDIANTS DES VRAIS PROBLÈMES DE L’UNIVERSITÉ»

Ce n’est pas une nouvelle blague que nous inventons à propos des histoires des restaurants universitaires et de leur transport, mais les anciennes «blagues» en la matière sont toujours valables et restent les même en 2012. Pour preuve, et à la grande surprise de certains, à la question de savoir ce qui ne va pas dans l’université algérienne, nous avons le regret de recevoir des réponses qui pointent de doigt le cadre social au sein des infrastructures universitaires.

Les étudiants interrogés évoquent de prime abord les mauvaises conditions de restauration et du transport, pour évoquer ensuite la dégradation du niveau et les peines qu’ont les diplômés universitaires pour se faire une place dans le marché du travail qui «ne leur fait pas confiance de leur accorder une responsabilité professionnelle».

Adel Boucherguine, étudiant et membre du comité local de Béjaïa de la Coordination nationale autonome des étudiants (Cnea) estime que «la situation de l’étudiant et de l’université est plus lamentable et en dégradation», «il y a une volonté politique sérieuse de casser le service public dans l’université» or, explique notre interlocuteur, ce n’est pas par ce service public que les choses ne fonctionnent pas bien comme elles doivent, car les choses tournent comme les aiguilles de l’horloge dans d’autres infrastructures mais dans les établissement universitaires c’est autre chose, si les étudiants font des heures de file pour manger et qu’ils ont beaucoup de difficultés dans le transport c’est que, d’après mon avis, «il y a une volonté politique de détourner ces étudiants des vrais problèmes de l’université algérienne» conclut Boucherguine qui souligne la fuite en avant de la tutelle au sujet des préoccupations des étudiants et les exigences d’un enseignement supérieur de qualité.

De souhaiter, également, que les mouvements de protestations observés par les universités du territoire national puissent avoir des suites favorable apportant un changement réel pour l’enseignement supérieur.

Pour sa part Rahmani Abdelmalek, coordonnateur national et porte-parole du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) a mis l’accent sur la mauvaise gestion des œuvres sociales indiquant que «43% du budget de l’Enseignement supérieur, soit 70 milliards de dinars sont alloués aux œuvres sociales». M. Rahmani s’interroge, en effet, sur la gestion de cette somme colossale.

De préconiser une «réforme pure» de la gestion de ces œuvres sociales qui cédera le passage à des débats plus sérieux et plus constructifs à propos d’autres problèmes ayant des enjeux plus sérieux que la gestion d’un restaurant universitaire….

Yasmine Ayadi