La désorganisation avérée des marchés et de tous les espaces commerciaux en général peut s’expliquer, selon le ministre Benbada.
Le représentant de l’Etat pointe un doigt accusateur vers les APC qui ont failli à leur mission de contrôle. «Celles-ci et les adjudicateurs se contentent uniquement d’encaisser les droits sans rien fournir en retour.»
«Je reconnais que la plupart des espaces commerciaux ne sont pas conformes aux normes internationales parce que les opérateurs ne respectent pas les conditions et les règles fixées dans les cahiers des charges et qui définissent les relations entre les propriétaires (pour la plupart des APC) et les gérants de ces espaces. Très souvent, cette situation crée un conflit entre les mandataires grossistes et les APC, qui ont failli à leur mission de contrôle pour veiller au bon fonctionnement de ces espaces. Les APC et les adjudicateurs se contentent uniquement d’encaisser les droits sans rien fournir en retour. Et c’est la débandade ! manque d’hygiène, absence de sécurité, non-respect des heures d’ouverture et de fermeture et mauvaise gestion des activités commerciales, a regretté, le ministre du Commerce. Outre le problème de la mauvaise gestion, M.Benbada, qui s’exprimait, hier, lors d’un point de presse en marge d’une rencontre consacrée à l’évaluation du mode de gestion des marchés de gros, est revenu longuement sur le manque d’infrastructures adaptées pour la vente de fruits et légumes. La majorité des marchés connaît une situation déplorable marquée par la vétusté du tissu urbain, l’impraticabilité des routes, l’absence d’éclairage public et un système inadéquat pour l’évacuation des eaux usées. A cela, il faut ajouter le problème des chambres froides en panne qui se pose avec acuité. En effet, le ministre du Commerce a exprimé sa volonté de maîtriser la situation à travers la mise en application d’un cadre réglementaire régissant ces infrastructures mais aussi par le contrôle de ces espaces par des brigades relevant du ministère de tutelle. Des équipes spéciales seront constituées pour le contrôle de la gestion de ces espaces et le respect des normes internationales lors de leur aménagement, a affirmé M. Benbada. Si un problème de fonctionnement est relevé, le wali sera saisi en premier lieu. A défaut, une plainte sera déposée auprès des juridictions pour non-respect de la réglementation, a averti le ministre. Face au manque flagrant de marchés de gros, le ministère du Commerce a créé l’entreprise publique Magros, spécialisée dans la réalisation et la gestion des marchés de gros de fruits et légumes. Cette entreprise a commencé à concrétiser un programme d’urgence qui consiste à réaliser huit grands marchés de gros au niveau national.
S.L
Prix du mouton de l’Aïd
Les prévisions du ministre
«Les prix des moutons sont libres et sont soumis à la loi de l’offre et de la demande. Les services du commerce interviennent seulement pour contrôler les espaces de vente et les règles d’hygiène afin de préserver la santé des consommateurs», a indiqué le ministre du Commerce qui, à l’occasion, a ouvert une parenthèse pour rassurer les citoyens. «Les prix seront revus à la baisse cette année en raison du renforcement du contrôle par les brigades de lutte contre la contrebande au niveau des frontières», a-t-il affirmé. L’autre raison citée par M. Benbada est liée essentiellement au manque d’aliment du bétail, ce qui a poussé les éleveurs et les maquignons à vendre leur cheptel. En ce qui concerne les autres produits, le ministre a indiqué que seuls les prix du café et du thé ont connu une augmentation. Il explique cette hausse par la baisse des importations de ces deux produits autour de 20 à 25 %. Les prix des légumes secs ont également augmenté en raison de la hausse des cours sur le marché mondial, a-t-il encore indiqué.