Karim Matmour, international algérien de football, n’a pas cette saison le même statut qu’avait la saison passée Karim Matmour, international algérien de football. Certes, il était international et il le reste toujours, sauf que la perception des gens à son égard a changé. Déjà, on sait qu’en Algérie, il est de plus en plus apprécié par les supports dont il a été l’une des agréables surprises du dernier tour éliminatoire pour la Coupe du monde 2010. Il se trouve que même au sein de son club, le Borussia Mönchengladbach, et parmi les journalistes locaux, il a pris une autre dimension.
La presse locale parle déjà d’un nouveau Madjer
«Auf Rabah Madjers Spuren» («Sur les traces de Madjer). Le titre de cet article du Rheinische Post, publié le 9 octobre dernier, soit deux jours avant le match Algérie-Rwanda, est révélateur de la place que Matmour a prise à Mönchengladbach. En arriver à comparer son rendement à celui de Madjer, celui-là même dont le souvenir continue à traumatiser des générations entières d’Allemands, veut tout dire. La presse allemande, qu’on ne peut pas soupçonner de non professionnalisme, n’ignore pas que Madjer avait débuté sa carrière comme arrière-droit offensif, le poste même qu’occupe Matmour actuellement en sélection. Certes, la comparaison s’arrête là jusqu’à maintenant, mais ces éloges témoignent que le milieu de terrain du Borussia a pris, au fil des mois, une nouvelle dimension au sein de son club.
«Les journalistes me posent de plus en plus de questions sur l’Algérie»
Cela ne s’arrête pas là puisque, désormais, à chaque fois qu’il est sollicité par les médias, Matmour se voit poser des questions sur la sélection algérienne. «On ne le faisait pas il y a quelques mois. A la limite, tout le monde s’en foutait. Mais voilà que depuis l’été dernier, l’actualité de la sélection fait partie du menu des questions qu’on me pose», confie le joueur. Les questions tournent autour de son rendement dans les matches, des chances de l’Algérie d’aller au Mondial, des résultats, de la prestation de ses coéquipiers en Bundesliga. «Cela doit être certainement le cas également de Anthar Yahia, Karim Ziani et Chadli Amri, mais les Allemands s’intéressent de plus en plus à l’Algérie. Et je ne crois pas qu’ils me posent des questions à ce sujet juste pour me faire plaisir. La renaissance du football algérien fascine et intéresse beaucoup de gens.»
« Même mes coéquipiers et le coach me parlent de l’Egypte»
Parmi les gens que ça intéresse, il y a, en premier lieu, ses propres coéquipiers. «Au départ, cela m’arrivait d’aller en stage et de revenir de manière anonyme, sans que personne ne me ose de questions. Là, depuis quelques mois, c’est différent : on me questionne avant que je ne parte et on cherche à tout savoir sur ce qui s’est passé à mon retour. Mes coéquipiers s’informent de l’enjeu du match joué, de ce qui reste à accomplir, de mes prestations… Bref, tout désormais les intéresse. Là, ils me parlent souvent de l’Egypte. Même l’entraîneur évoque parfois le match Egypte-Algérie lors des entraînements pour me taquiner.» Il est vrai que ce ne sont pas tous les clubs qui ont des Mondialistes potentiels, ce qui fait que, quand on en a, on les choit un peu.
Bradley est déjà au Mondial et il a hâte que je le rejoigne»
De tous les coéquipiers de Karim Matmour à Mönchengladbach, celui qui se montre le plus intéressé et le plus curieux de connaître l’évolution du parcours de l’Algérie est le milieu de terrain américain Mike Bradley. «Sa sélection, celle des Etats-Unis, est déjà qualifiée pour la Coupe du monde en Afrique du Sud et il est impatient que l’Algérie se qualifie à son tour. Alors, à chaque occasion, il me demande des informations, me questionne sur ce qui manque pour la qualification, m’interroge sur nos adversaires… Bref, il est déjà en Coupe du monde, lui.» Cet engouement de Bradley est significatif de la fièvre du Mondial qui s’est emparé du tout-Mönchengladbach.
Par F. A-S.