La chaîne Berbère TV a diffusé avant-hier un long reportage sur Karim Matmour réalisé au Borussia Parc, il y a quelques jours, où l’international algérien est revenu, entre autres, sur les moments difficiles qu’il a vécus cette saison en raison d’une blessure qui l’a éloigné pendant une longue période des terrains, son actualité avec son club et son retour en EN, tout en évoquant d’autres sujets que nous vous faisons découvrir.
Matmour avoue d’abord que les choses n’ont pas été faciles pour lui cette saison avec son club, particulièrement «en raison de cette blessure qui m’a rendu la vie difficile. J’ai été longtemps convalescent, je ne jouais pas régulièrement, et en plus, les choses n’allaient pas bien pour mon équipe. Ce n’était pas vraiment la joie. Mais aujourd’hui, les choses vont beaucoup mieux, et pour moi et pour le Borussia. Il y a quelques journées, nous étions à six points du premier relégable. Nous terminons bien cette fin de saison et j’espère la finir en beauté. En ce qui me concerne, je commence à retrouver mes moyens et je peux m’améliorer encore».
«L’Equipe nationale m’a beaucoup manqué»
Comment a passé Matmour toute cette période loin des terrains et de la sélection ? L’attaquant des Verts ne dramatise pas trop. «Quelque part, j’en ai un peu tiré profit. Je me suis reposé et j’ai pris du recul pour mieux rebondir. J’observais de loin ce qui se passe dans le monde du football, j’ai suivi tranquillement pas mal de matchs, mais je dois avouer que l’Equipe nationale m’a beaucoup manqué. C’est dur de suivre les matchs de l’EN sur le petit écran. J’espère la retrouver le plus tôt possible, j’ai vraiment hâte.»
«La concurrence n’existe qu’en club, pas en EN»
Compte tenu de sa longue absence de l’EN, le journaliste de la chaîne Berbère TV a voulu savoir si le joueur ne craint pas aujourd’hui la concurrence en sélection dans la mesure où il devra reconquérir sa place. «La concurrence existe en club, pas en Equipe nationale. En sélection, nous formons un groupe, une famille. Le plus important, c’est l’intérêt général de l’équipe, peu importe celui qui joue. J’ai été très content par exemple, de savoir que plusieurs joueurs de l’EN qui évoluent en Europe, jouent plus souvent avec leurs clubs et marquent même des buts. C’est bénéfique pour nous, surtout que nous avons longtemps manqué d’efficacité en
attaque.»
«Nous avons des liens forts avec nos amis marocains»
Interrogé sur le choix de l’Espagne pour le prochain regroupement des Verts, Matmour l’estime judicieux. «Je pense que c’est une bonne chose. L’Espagne n’est pas loin du Maroc et le climat est presque le même. En plus, le site est réputé pour ses installations modernes et qui offrent toutes les conditions nécessaires pour une bonne préparation. C’est un choix bien réfléchi.» On est revenu par la suite très loin en arrière pour parler du match du 14 novembre 2009 entre l’Algérie et l’Egypte qui s’est déroulé au Caire, juste pour faire la comparaison avec le prochain grand rendez-vous de l’EN à Marrakech. Matmour a d’abord déploré ce qui s’était passé : «C’est vraiment dommage que ce match soit sorti de son cadre sportif. Le politique a pris le dessus, et je me demande jusqu’à aujourd’hui comment la FIFA a pu programmer une autre rencontre entre les deux équipes, quatre jours plus tard, après tout ce qui s’est passé au Caire.» Ensuite, il a écarté que ce genre de chose puisse avoir lieu à l’occasion du prochain match contre le Maroc : «J’espère qu’il ne va rien se passer avec le Maroc. Il y a des liens forts avec nos amis marocains. D’ailleurs, je n’ai pas entendu un seul Marocain se plaindre de l’accueil qui leur a été réservé à Annaba. C’est tout à fait le contraire avec les Egyptiens.»
«Le but de Saïfi contre la Zambie a été travaillé à l’entraînement»
D’autres sujets ont été abordés durant cette interview, entre autres le match des éliminatoires jumelées CAN et CM 2010 contre la Zambie à Alger et sa passe décisive qui a amené le but de Saïfi. Matmour raconte et révèle en même temps : «C’est un joli but qui avait valu son pesant d’or en plus dans le décompte final. Sachez que ce but a été beaucoup travaillé à l’entraînement, il n’est pas venu comme ça, au hasard. Après que Ziani eut réussi à me décaler à droite, Saïfi devait se pointer au premier poteau devant le gardien. Il était au rendez-vous et a pu reprendre victorieusement mon centre. Ce sont de très bons moments que je n’oublierai jamais.»
«Je n’ai aucun regret pour le Mondial»
Le joueur a fait aussi savoir qu’il avait beaucoup regretté que l’Algérie n’ait pu aller en finale de la CAN 2010 en Angola. «C’est mon seul regret, dit-il, on méritait d’y aller, et quand j’y pense, je ne peux pas m’empêcher de revoir cette demi-finale contre l’Egypte et cet arbitrage qui nous a massacrés. Il est vrai qu’il ne sert à rien de revenir en arrière, mais je pense encore que nous avons été injustement éliminés.» En ce qui concerne la participation de l’EN au Mondial sud-africain, l’attaquant du Borussia est plus ou moins satisfait de cette participation. «Pour le Mondial, je n’ai aucun regret. Je pense que dans l’ensemble, nous avons fait bonne figure. C’est l’expérience qui nous a fait défaut. Je suis sûr que nous montrerons un meilleur visage lors de notre prochaine participation car le Mondial 2014 du Brésil reste notre objectif, il n’est pas question de manquer ce rendez-vous.»
«Mais j’aurais aimé tomber sur l’Allemagne au 2e tour»
«Mais j’aurais aimé passer le premier tour quand même, poursuit-il, surtout qu’il y avait une chance de tomber sur l’Allemagne. Car, ici, on n’a pas cessé de me parler de la Coupe du monde de 1982 et de notre équipe qui avait battu la RFA de l’époque. On m’en parlait souvent, notamment les anciens de Mönchengladbach qui s’en souviennent toujours. Cela aurait été très intéressant
à suivre.»
«Les Français sont jaloux de la réussite de l’Equipe nationale»
Le journaliste de Berbère TV n’a pas voulu terminer son interview sans aborder la dernière affaire qui a scandalisé le football français, celle des quotas, pour connaître l’avis du joueur sur cette question. Matmour a résumé son avis sur le sujet en une seule phrase : «Les Français ont été jaloux de la réussite de l’Equipe nationale quand ils l’ont vue en Coupe du monde, c’est tout.»