«La saison n’est pas encore terminée. On aura à jouer une série de gros matchs. Ça va être chaud ! Du coup, il ne faut pas dire dès maintenant qu’on est sauvés ! Mathématiquement, tout reste possible. Dans le bon sens comme dans le mauvais. Ce qui fait qu’il faudra rester mobilisés jusqu’à la fin.»
Après un court arrêt de dix jours, en raison d’une contracture aux adducteurs, Karim Matmour a repris les entraînements ce dimanche. A priori, la blessure de l’ailier droit de la sélection et de Mönchengladbach évolue plutôt bien. La preuve en est, il dit s’être entraîné hier avec le groupe. Nous l’avons joint au téléphone à la fin de l’entraînement, il nous en parle ainsi que d’autres sujets inhérents à la sélection. Entretien.
Vous avez été contraint d’arrêter la compétition pendant quelques jours, en raison d’une blessure aux adducteurs, n’est-ce pas un peu embêtant de se voir stoppé dans son élan comme ça ?
Non ! Je pense que c’est un peu exagéré de dire que je suis stoppé dans mon élan. Je suis encore dedans ! J’ai juste eu une petite contracture aux adducteurs. Cela a nécessité dix jours d’arrêt. C’est tout. Après, j’ai essayé de gérer ça tranquillement. Ce n’était pas très méchant. A partir de là, je pense que ça ne va pas se faire ressentir sur moi.

Vous avez repris les entraînements dimanche, la blessure évolue bien apparemment ?
Oui, ça va. J’ai repris comme vous dites, dimanche. Aujourd’hui, je me suis entraîné le plus normalement du monde avec le groupe. J’ai eu de bons signes à l’entraînement. Je n’ai pas ressenti de douleurs. Après, il va falloir essayer de continuer sur ce rythme un ou deux jours, avant de retrouver le tempo. Seulement, ma blessure fait partie de l’histoire ancienne.
Est-ce que vous êtes rassuré quant à votre retour dimanche, à l’occasion du prochain match face à Hambourg ?
Normalement, oui. On verra bien. Là, j’essaye de me remettre dans le bain tranquillement. Je pense que j’ai du temps d’ici à dimanche pour revenir. Après, il y a un coach en place. C’est lui qui décide. Je vais faire en sorte d’être prêt. Le reste, ça lui appartient. C’est à lui de voir en définitive si je peux être utile ou pas.
Le fait que Möchengladbach ne soit plus concerné directement par la relégation ni par une place au podium vous libère-t-il la tête pour penser au Mondial ?
Un peu, je l’avoue. C’est un événement pour nous en Algérie. Je pense que tout le monde y pense en Algérie. Nous les joueurs, on a hâte d’y être. De voir ça de près… Goûter à l’ambiance et tout. Mais il y a le championnat. La saison n’est pas encore terminée. On aura à jouer une série de gros matchs. Ça va être chaud ! Du coup, il ne faut pas dire dès maintenant qu’on est sauvés ! Mathématiquement, tout reste possible. Dans le bon sens, comme dans le mauvais. Ce qui fait qu’il faudra rester mobilisés jusqu’à la fin.
Mais vous restez sans doute à l’écoute de tout ce qui touche à la sélection ?
Naturellement. Comme tout le monde, quoi.
Les clignotants sont au rouge chez certains joueurs, notamment Meghni et Bougherra, doit-on avoir peur pour eux ?
Non, je ne le crois pas. Là, ils se reposent. Ils sont bien pris en charge. Personnellement, je pense qu’on devrait arrêter de tirer la sonnette d’alarme à tort et à travers, dès qu’un joueur a un pépin de santé. Il serait sage de leur laisser le temps de se reposer et de revenir en forme.
N’y a-t-il pas des risques pour qu’ils ratent le Mondial ?
Dans ce métier, le risque zéro n’existe pas ! Personne n’est sûr qu’il ne sera pas blessé d’ici au coup d’envoi. Seulement, il ne faut pas pour autant s’en inquiéter. Madjid et Mourad sont des garçons costauds. Ils vont revenir bientôt.
Les supporters de la sélection sont plutôt inquiets pour leur état de santé ?
Je le comprends très bien. Je connais l’attachement de nos supporters à l’Equipe nationale. Seulement, ce que les gens doivent comprendre, c’est qu’on n’a pas eu de repos pendant deux ans. Personnellement, j’ai pris dix jours de repos en vingt-quatre mois. Vous imaginez ! Tout ça se fait ressentir à la longue sur l’organisme. Le physique se fatigue, ce qui fait qu’on est plus exposés aux blessures.
Avez-vous eu de leurs nouvelles ?
Magic oui ! On s’était vus à Londres. Mais ça, je crois que vous le savez déjà… (rires).
A l’occasion de la pub de Pepsi…
Oui !
Il était comment ?
Peinard. C’est un battant, il va revenir.
A quelque quatre-vingt jours de la Coupe du monde, que peut-on vous souhaiter ?
Une santé de fer ! (rires). C’est important.
Que reste-t-il à l’Algérie pour être prête ?
Qu’on corrige nos lacunes. Je pense que le match face à la Serbie a été un test très intéressant. On a su ce qui ne marche pas. On a tiré beaucoup de leçons. A nous maintenant de faire en sorte de les prendre en considération pour nous corriger.
Ç’a été un sacré test la Serbie ? Avec du recul, ne vous dites-vous pas que c’est la meilleure répétition avant d’aller en Coupe du monde ?
Elle était bien tombée. On a eu affaire à un gros calibre. Maintenant, on sait comment on doit s’organiser face à un adversaire de cette qualité. Il y avait, je vous le disais, beaucoup d’enseignements. L’important, ce n’était pas de gagner par quatre à zéro ou de perdre sur le même score.
Le but du jeu était de savoir comment allions-nous les prendre. Notre capacité de réaction face à un adversaire difficile à bouger. C’était ça, en fait. Franchement, on est repartis avec beaucoup d’enseignements. C’est dans la douleur que se forment les grandes équipes…
Ces derniers temps, ça spécule beaucoup au sujet des joueurs pouvant venir renforcer l’équipe, êtes-vous au fait de ce qui se dit ?
Relativement. Je lis comme tout le monde. Sans plus.
On parle de plus en plus de Belaïd, le défenseur central de Boulogne-sur-Mer. Vous vous connaissez, non ?
En effet, c’est un garçon que je connais très bien même. On a été formés ensemble à Grenoble. C’est un joueur qui a de la qualité. Un gros potentiel, en fait. Oui, c’est un garçon intéressant.
Peut-il apporter quelque chose à l’équipe ?
Je ne suis pas le mieux placé pour me prononcer. Je crois qu’il faut laisser ça au sélectionneur. C’est son boulot, pas le mien…