Matmour : «Changement ou pas, les meilleurs resteront»

Matmour : «Changement ou pas, les meilleurs resteront»

Karim Matmour qu’on a si peu entendu depuis la défaite face au Maroc (4-0) à Marrakech revient sur cette rencontre. Il s’exprime sur tout ce qui s’est dit tout autour, sur les événements de la veille du match ainsi que sur le choix des titulaires. Pour ce qui est de son avenir, il laisse la porte ouverte tout en confirmant qu’il reprendra les entraînements avec le B. Münchengladbach la semaine prochaine.

– On croit savoir que vous avez subi une intervention chirurgicale au niveau du nez, de quoi s’agit-il ?



– Effectivement, j’avais une petite blessure au nez qui a nécessité une intervention, mais rien de grave. Ce n’est pas du tout méchant. En tout cas, je vais mieux maintenant.

– Mais cela vous a empêché de rejoindre la préparation avec votre club Münchengladbach…

– Non, ce n’est pas la raison principale de ce retard. Pour l’instant, je m’entraîne en solo, je n’ai pas encore rejoint le groupe, cela se fera à partir de la semaine prochaine, ce sera ma reprise des entraînements d’une manière officielle.

– Si vous reprenez la préparation officiellement avec le club, cela veut dire que vous allez rester avec Münchengladbach ?

– Je suis toujours avec mon club pour le moment. Je ne vois pas pourquoi je changerai, ce n’est pas le cas pour le moment.

– Mais on parle souvent d’un éventuel transfert, qu’y a-t-il au juste à ce sujet ?

– Oui, il y a beaucoup de bruit ces derniers temps au sujet de mon transfert, mais pour le moment, je préfère ne pas parler de mon avenir, ni de mon transfert. Je m’excuse, je ne veux pas trop m’étaler la dessus.

– Vous êtes toujours sous contrat avec le Borussia Münchengladbach, ce serait difficile de le quitter, n’est-ce pas ?

– Oui, je suis encore sous contrat pour une saison, mais comme je viens de vous le dire, je préfère ne pas parler de mon transfert pour le moment.

– Mais on veut juste savoir si vous allez quitter ou rester à Münchengladbach ?

– Je me contenterai de vous répondre que dans la vie tout est possible.

– Sinon, vous êtes toujours abattu à cause de la dernière défaite de la sélection face au Maroc à Marrakech ?

– Abattu ? Non, il faut bien relever la tête et surtout ne pas rester sur ce mauvais souvenir. Moi, personnellement, je ne me laisse pas emporter par cette rencontre, il faut toujours regarder vers l’avenir et essayer de garder ce qui pourrait servir de leçon pour les échéances à venir. Il faut aller de l’avant et oublier ce qui n’est pas bien.

– Mais la qualification est presque impossible pour la CAN-2012, c’est un mauvais souvenir pour les Verts cette année ?

– Non, il nous reste encore deux matchs à disputer pour ces qualifications à la CAN-2012, on va les jouer à fond. Certes, le sort n’est pas entre nos mains, mais il faut toujours faire honneur à l’équipe nationale. C’est vrai qu’il nous faut beaucoup de chance. Personnellement, je suis habitué à ce genre de situation. Avec mon club, par exemple, personne ne croyait à son maintien à un certain moment de la saison. Mais en fin de saison, on a réussi à se maintenir miraculeusement peut-être, mais c’était fait. Donc, pourquoi se lâcher avec la sélection pour le regretter peut-être à la fin. Comme je viens de le dire, il reste deux matchs, mathématiquement, on n’est pas totalement éliminés, alors il faut jouer à fond.

– Il faut essayer surtout de soigner l’image de l’équipe nationale, n’est-ce pas ?

– Non, ce n’est pas une question d’image qu’il faut soigner ou pas, mais surtout faire honneur à l’équipe d’Algérie. Il faut croire à toutes nos chances, et si on se donnait à 100% pour l’équipe avant, à l’avenir, ce serait 1000%. Quand il s’agit de la sélection, il faut laisser l’intérêts personnel de côté et penser à l’équipe.

– On vient d’engager un nouveau sélectionneur, le Bosniaque Halilhodzic, le connaissez vous ou avez-vous entendu parler de lui ?

– Non, je ne le connais pas personnellement, mais le monde du football le connaît, c’est un entraîneur qui n’est pas nouveau sur la scène footballistique. J’espère qu’on lui laissera le temps de travailler, qu’on ne lui exige surtout pas des résultats tout de suite, car il faut toujours du temps pour un nouvel entraîneur pour avoir les fruits de son travail.

– Avant même d’entamer son boulot, il a évoqué un probable changement dans l’effectif de la sélection…

– Cela reste sa vision des choses. A mon avis, chaque entraîneur a sa façon de travailler, déjà il vient d’annuler le match amical prévu contre la Tunisie. Après, il va avoir le temps de mettre en place ses idées de travail. Pour ce qui est de l’effectif, je parle de moi-même, je me donnerai comme toujours pour servir l’équipe nationale de mon pays, si je fais toujours partie des joueurs sélectionnés. Il ne s’agit pas seulement d’Halilhodzic, mais c’est dans les règles internationales de sélectionner toujours les meilleurs pour l’équipe nationale, et c’est certainement ce que fera Halilhodzic.

– Cela ne vous met pas sous pression d’entendre le nouveau sélectionneur parler de changement au niveau de l’effectif ?

– Non, ce n’est pas une pression pour moi, cela m’est déjà arrivé avec Benchikha où je n’étais pas retenu pour le match d’Annaba face au Maroc. J’ai toujours respecté les choix du sélectionneur, c’est pour cela que je vous dis qu’il s’agit plus d’honorer et de servir son pays que d’un prestige personnel. Il faut garder l’EN à l’esprit et se mettre toujours à sa disposition, et ce, qu’on soit convoqué ou pas.

– Halilhodzic a évoqué également le volet disciplinaire. Il a dit clairement que celui qui ne respecte pas le règlement établi serait renvoyé…

– La discipline est souvent un volet important dans une équipe, c’est tout à fait normal qu’il y ait des règlements à respecter, c’est ainsi que les choses fonctionnent.

– Le nouveau sélectionneur d’Algérie a même déclaré qu’il avait sous la main la sélection des stars de la Côte d’Ivoire et que généralement il y a des problèmes de discipline chez les sélections africaines…

– Je dirais que l’Algérie n’est pas la Côte d’Ivoire. Halilhodzic a une vision de l’extérieur par rapport à notre équipe, je dirais qu’il pourrait avoir une autre vision une fois qu’il rejoindra la sélection et y travaillera. Personnellement, je suis quelqu’un de respectueux et j’ai toujours montré du respect pour le sélectionneur ou l’entraîneur.

Revenons au fameux match face au Maroc à Marrakech. Tout le monde s’attendait à votre titularisation, chose qui pas été faite le jour du match, surtout que Djebbour était blessé. Que s’est-il passé ?

– C’est vrai que j’étais en forme pour jouer cette rencontre, tout c’est bien passé au stage de préparation en Espagne, mais la veille du match, le coach Benchikha est venu me voir pour me dire qu’il ne va pas compter sur moi comme titulaire et de ce que je pensais de la situation. Je me suis montré compréhensif et je lui ai dit que j’étais là pour servir mon pays et non pas pour l’unique envie de jouer un match.

– Mais beaucoup parlent de certaines choses qui se sont produites la veille du match, ce qui a provoqué une déconcentration de la part des joueurs qui sont passés à côte le jour J ?

– Je ne sais pas si c’est vraiment basé ce que vous dites, en ce qui concerne l’effectif, je pense que la veille du match, personne ne savait qui allait jouer ou pas, moi peut-être, car le sélectionneur est venu me voir, mais pour les autres joueurs, aucun ne savait s’il jouera ou pas.

– Et d’où viennent toutes ces histoires des joueurs qui ont découché et cette anarchie qui s’est produite la veille du match face au Maroc ?

– Moi, personnellement, je n’ai pas entendu ces histoires et ça m’étonnerait que cela se soit produit. Vous le savez, cela est relatif par rapport au résultat, je suis sûr que si on avait gagné cette rencontre, on n’aurait pas entendu parler de ces histoires. C’est juste la défaite qui provoque de telles situations. Face au Maroc, on n’était pas bons sur le plan jeu, on a raté notre match, c’est tout.

– En toute sincérité, l’ambiance au sein de l’équipe était-elle saine avant la rencontre face au Maroc ?

– Je peux témoigner qu’il n’y avait pas de problème de ce côté-là. C’est vrai qu’après le Mondial, l’ambiance au sein de l’équipe laissait à désirer un peu, mais après, tout est rentré dans l’ordre, tout le monde est à l’aise au sein de la sélection. A. I.