L’ailier droit de l’EN, Karim Matmour, a accordé hier une interview à nos confrères de la Chaîne III, dans laquelle il est revenu sur le dernier match gagné par l’EN face à la Centrafrique.
Matmour confirme que la victoire a boosté le moral du groupe qui avait souffert d’un passage à vide qui a coûté cher à l’EN. «C’était bon pour le moral de l’équipe et de tout le monde. C’est vrai que l’EN avait des difficultés ces derniers temps, surtout pour ce qui est de la qualité du jeu, et on a quand même surmonté cela, et c’est ça que je retiens», a-t-il dit.
«On se crée des occasions, c’est une bonne chose»
L’équipe nationale a bien porté le ballon devant dimanche dernier. Elle a attaqué, et Matmour a contribué dans ce jeu, alors est-ce que le jeu de l’EN s’est totalement transformé ? «Tout le monde a remarqué que le jeu de l’équipe a totalement changé, que c’est désormais un autre style de jeu, qu’on a joué plus en équipe qu’auparavant, plus vers l’avant, plus simple et du coup, on avait des occasions, parce que jusque-là on disait que le problème était les attaquants qui ne marquaient pas, mais on n’avait pas d’occasions, alors que là, on s’en est créé plusieurs.»
«Désormais, le groupe attaque et défend en même temps»
Les attaquants avaient plus de soutien de la part de leurs camarades par rapport aux autres matches : «Le premier attaquant, c’est le gardien, et le premier défenseur, c’est l’attaquant, et c’est ce qu’on trouve maintenant en équipe nationale, qu’on défend et on attaque tous ensemble et ça nous arrange bien.»
«Je tâcherai de travailler mon efficacité aux entraînements»
Matmour avait peu de chance face à la Centrafrique, avec une vraie occasion nette de scorer manquée. «Ça arrive, c’est vrai, mais je travaillerai plus aux entraînements pour que ça ne se reproduise plus.»
«La Centrafrique faible ? Souvenez-vous du match aller»
Plusieurs voix se sont élevées pour minimiser la victoire des capés d’Halilhodzic. Pour certains, c’est la Centrafrique qui est faible, ce qui a facilité la victoire des Verts. «Je pense que dans le football d’aujourd’hui, il n’y a plus d’adversaires faibles. On a rendu le match facile en débutant bien contre la Centrafrique, mais si on n’était pas concentrés, ça aurait été différent et les gens auraient retenu une toute autre conclusion. Souvenez-vous du match aller.»
«Le public du 5-Juillet nous a applaudis, car on n’a pas triché»
Le stade du 5-Juillet est connu pour être un lieu où le public ne pardonne pas, mais dimanche dernier, les Verts ont été, quand même, applaudis. Matmour est heureux de cette reconnaissance. «On a donné le maximum, les spectateurs qui sont venus, je pense qu’ils ont remarqué que personne ne trichait et qu’on donnait le maximum, et ce qui importait, c’était le résultat à la fin, et je pense aussi la manière. Donc, tout le monde était ravi que ce soit nous les joueurs, l’entraîneur, le staff ou les dirigeants, c’est vrai que ça fait plaisir.»
«Par rapport au potentiel du groupe, oui, on a des regrets»
L’EN a longtemps attendu avant de gagner un nouveau match, mais c’était trop tard, les joueurs pour la plupart ont eu quelques regrets par rapport au ratage de la qualif’. «D’un côté, j’ai des regrets par rapport à notre potentiel, mais après tout, il faut remettre les choses à leur place, on n’a pas bien joué lors de ces qualifications. A aucun moment, on n’a mérité cette qualif’. Maintenant, tout le monde a vu que
l’entraîneur a remis tout le monde au travail, qu’on ne se repose pas sur nos lauriers. Au contraire, je pense que ce dernier match nous a ouvert les yeux et nous a donné confiance pour l’avenir.»
«Vahid dit les vérités en face, et parfois ça peut faire mal»
Vahid a apporté du nouveau avec lui, Matmour prend la dureté du Bosniaque du bon côté. «Il dit les vérités en face, c’est quelqu’un d’honnête, parfois ça peut faire mal, maintenant à chacun de travailler et de prouver aux entraînements que s’il veut jouer, il doit faire en sorte qu’il soit bon», et d’enchaîner : «Y a un style de jeu porté vers l’avant. Avant, on avait tendance à attendre un peu plus, il nous donne confiance en nous, en nous disant qu’on peut faire le jeu, alors qu’avant non, ça demandait beaucoup de tactique et Vahid nous fait travailler ça beaucoup aux entraînements.»
«Tout le monde s’entend bien avec tout le monde»
Evoquant son rôle sur le terrain et ses préférences, Matmour avoue qu’il ne voit pas d’inconvénients à jouer même gardien. «Je peux intégrer n’importe quel collectif, après, c’est l’entraîneur qui a sa tactique et qui sait qui est le mieux qui peut l’aider à l’appliquer. Moi, si l’entraîneur décide de me faire jouer devant, derrière ou dans le but, bien moi, je m’y mets», et d’enchaîner sur ses priorités pour la période à venir : «Avoir de l’endurance, du rythme, enchaîner les matches et, collectivement, travailler la cohésion de l’équipe.»
«Cette fois, on a bossé comme on ne l’a jamais fait en EN»
Même Matmour avoue qu’il a eu le sentiment de n’avoir jamais tant bossé avant qu’avec Vahid cette fois. «Toute l’équipe avait une bonne cohésion, il n’y avait pas de préférence. Personnellement, je m’entends bien avec tout le monde, et tout le monde s’entend à merveille», et de poursuivre : «On a bien travaillé pendant une semaine et on a été récompensés avec le score et la manière. Si on continue, on espère être récompensés. On a travaillé dur, très dur comme on ne l’avait jamais fait auparavant en équipe nationale.»
M. A.