La facture d’importation des matériaux de construction s’est aggravée durant les neuf premiers mois de l’année, en raison notablement du déficit en ciments.
La production nationale en matériaux de construction (ciments, bois et fer) reste encore insuffisante pour couvrir la demande, notamment durant le printemps et l’été. D’où un recours massif à l’importation, dont la facture ne cesse d’augmenter.
Ainsi, et selon le Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis), relevant des Douanes algériennes, la facture d’importation des matériaux de construction a connu une hausse de 20,3% durant les neuf premiers mois de 2012. En valeur, les importations ont représenté 2,22 milliards de dollars contre 1,84 milliard de dollars durant la même période de 2011. En volume, les quantités importées sont passées de 3,685 millions de tonnes à 5,257 millions de tonnes, en augmentation de 42,6%. Selon le Cnis, ce sont les importations de 5 types de ciments, en croissance de 86,45%, qui tirent les achats de matériaux à la hausse. En effet, la quantité de ciments importée a augmenté de 88,4%, passant de 1,104 million de tonnes pour un montant de 102,1 millions de dollars, durant les neuf premiers mois de 2011, à 2,076 millions de tonnes d’une valeur de 190,4 millions de tonnes pour la même période de 2012. Des opérateurs expliquent cette hausse par la forte demande sur ce produit que le marché a connue, notamment durant la période sèche (de mars à août). Durant ce temps, les chantiers de construction accélèrent en effet leur cadence en raison de l’amélioration des conditions climatiques suite au passage de l’hiver, période durant laquelle les chantiers fonctionnent au ralenti. Une situation qui s’explique également par l’incapacité des cimenteries notamment publiques de couvrir la demande, permettre la réalisation des chantiers de construction dans les délais et contribuer à juguler la spéculation et la flambée des prix. Et d’autant que le Groupe industriel des ciments d’Algérie (Gica) a entamé, dès le mois de juin, des importations mensuelles de ciment. Rappelons que le déficit en ciments du marché national est estimé à plus de 2,5 millions de tonnes/an, selon les estimations du groupe Gica.
La production nationale actuelle de ciment ne représente en effet que 18 millions de tonnes/an, dont 11,5 millions de tonnes sont assurés par les 12 cimenteries publiques. Et cela même si le groupe Gica ambitionne de produire 20 millions de tonnes à l’horizon 2016 et 29 millions de tonnes d’ici à 2018. De même que pour les ciments, les importations de fer et d’acier de construction ont augmenté, se chiffrant à 1,52 milliard de dollars durant les neuf premiers mois de 2012 contre 1,25 milliard de dollars à la même période de l’année précédente, soit une hausse de 21,25%. Les quantités importées ont enregistré le même rythme, passant de 1,695 million de tonnes à 2,173 millions de tonnes (+ 42,65%). Autre produit indispensable pour la construction, le bois, a lui aussi connu une augmentation des importations durant la même période. Ainsi, les quantités sont passées de 886 millions de tonnes à 1,007 million de tonnes (+13,67%).
En terme de valeur, la hausse est de près de 4% puisque le montant est passé de 486,47 millions de dollars à 505,79 millions de dollars. Ainsi, les différents programmes engagés en matière de relance industrielle ainsi que les diverses mesures de soutien à l’investissement public et même privé peinent à booster la production nationale de matériaux de construction et couvrir la forte demande des opérateurs publics et privés du BTPH.
C. B.