Matériaux de construction, Des prix stables, mais…

Matériaux de construction, Des prix stables, mais…

Les prix des matériaux de construction, le ciment notamment, n’ont pas connu de hausse particulière après le mois de Ramadhan, comme appréhendé par l’Association générale des entrepreneurs algériens (Agea).

Les prix du ciment, même s’ils n’ont pas connu d’augmentation ces derniers temps, restent élevés. « Pourtant, les cimenteries sont actuellement toutes en activité. En fait, le ciment est disponible mais reste cher. Car, contrairement aux années précédentes, les cimenteries ne suspendent plus, pour des raisons techniques, leurs activités en même temps », explique M. Selman, membre de l’Agea.

Les prix des autres matériaux de construction, tels le sable et le fer, sont stables, selon lui. N’empêche, qu’avec l’application de l’instruction du ministre de l’Habitat sur le recours au gré à gré pour des projets de construction de logements au profit des entreprises algériennes, le prix des matériaux de construction risque connaître une flambée assez rapidement, redoute l’Agea. « Le marché des matériaux de construction est stable pour le moment du fait que les entreprises étrangères chargées de la plupart des projets importent de l’étranger.

Par contre, les entreprises algériennes impliquées dans les programmes de logements s’approvisionneront du marché national, ce qui entraînera une hausse dans la demande et une baisse de l’offre. Dans ce cas, la flambée des prix des matériaux de construction est plus que probable. Le ciment surtout », estime M. Selman. Chose que redoute également l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) qui rappelle que la production nationale de ciment ne dépasse pas 21 millions de tonnes de ciment/an pour des besoins estimés à 28 millions de tonnes/an. « Les entreprises publiques ne produisent pas suffisamment par rapport à leurs capacités.

En outre, des groupes de spéculateurs s’approprient de grosses parts de ciment auprès des usines », affirme le porte-parole de l’UGCAA, Hadj Tahar Boulenouar. Une situation qui pénalise, selon lui, les entreprises. « Celles-ci n’ont pas le quota dont elles ont besoin, ce qui les oblige à payer les prix appliqués par les revendeurs », précise-t-il. Selon un distributeur de ciment, Boudisa, la cimenterie de Lafarge à M’sila ne leur vend plus de ciment depuis quelques mois. « Depuis quatre mois environ, l’usine ne traite qu’avec un seul groupe qui revend le ciment sur le marché. Nous n’arrivons plus à approvisionner le marché de détail », déplore-t-il.

Farida Belkhiri