Massacre du 17 octobre : Le consul d’Algérie à Nice tient conférence, le député UMP se fâche

Massacre du 17 octobre : Le consul d’Algérie à Nice tient conférence, le député UMP se fâche
massacre-du-17-octobre-le-consul-dalgerie-a-nice-tient-conference-le-depute-ump-se-fache.jpg

A Nice, il ne fait pas bon d’organiser une conférence sur les massacres d’Algériens le 17 octobre 1961. Christian Estrosi, député-maire UMP de cette ville du sud de la France, a vivement critiqué lundi Ali Redjel, Consul d’Algérie de sa ville, pour avoir organisé une conférence sur la répression sanglante à Paris le 17 octobre 1961 d’une manifestation du FLN prônant l’indépendance de l’Algérie.

« C’est avec étonnement que j’ai appris que le Consul d’Algérie à Nice, Ali Redjel, organisait aujourd’hui une conférence sur les tragiques événements du 17 octobre 1961 à Paris », écrit Christian Estrosi dans un communiqué rendu public lundi.

L’ancien ministre de l’Industrie viré du gouvernement Fillon en avril 2010 a donc adressé une lettre au Consul d’Algérie pour lui faire part de son « incompréhension » suite à cette initiative.

« Je lui ai fait part de l’émoi d’un certain nombre de mes administrés quant à l’organisation de cette manifestation qu’ils considèrent comme une provocation, susceptible de générer des tensions », ajoute-t-il dans son communiqué.

LG Algérie

Il faut croire que le député-maire UMP, ami de longue date du président Nicolas Sarkozy, tient à ménager la susceptible et l’émoi de ses électeurs de droite et d’extrême-droite. La ville de Nice compte une importante communauté de Français rapatriés d’Algérie.

Le 24 avril 2011, Christian Estrosi avait autorisé à Nice un rassemblement de pieds-noirs et d’anciens combattants de l’armée française pour célébrer le 50eme anniversaire du putsch d’Alger organisé le 23 avril 1961 par un quarteron de généraux favorables au maintien de l’« Algérie Française ».

Sur le monument au pied duquel fut déposée ce jour-là une gerbe de fleurs, une inscription est érigée à la mémoire de Roger Degueldre, fondateur en 1961 du commando Delta de la sinistre OAS (Organisation armée secrète), condamné à mort et fusillé le 6 juillet 1962, lendemain de la proclamation de l’indépendance d’Algérie.

Le 15 mars 1962, un Commando Delta, pénètre au centre social de Château-Royal dans la commune d’El-Biar, sur les hauteurs d’Alger. Dans la salle de réunion étaient rassemblés six dirigeants des centres sociaux qui furent alignés contre un mur de la cour et abattus à l’arme automatique.

Parmi les victimes figurait l’écrivain Mouloud Feraoun, abattu avec cinq de ses compagnons, Ali Hamoutène, Salah Ould Aoudia, Etienne Basset, Robert Aymar et Max Marchand.

On comprend pourquoi Christan Estrosi ne veut pas fâcher un certain nombre de ses administrés.