A une semaine de la célébration de la fête de l’Aid El Adha le prix du mouton qui a connu la semaine passée un certain fléchissement commence à monter en hausse, à la grande surprise des ménages qui ne savent plus à quel saint se vouer face à cette surprenante augmentation inexpliquée des prix du cheptel ovin dans le marché des bestiaux de Ghriss et Maoussa et l’on n’arrive pas à cerner le pourquoi de cette frénésie qui a pris le dessus dans la fourchette des prix proposés à la vente des moutons.
MASCARA : Le mouton fait des sacrifices avant d’être sacrifié
Pour prendre le pouls et nous mettre dans l’ambiance de la préparation de cette fête sacrificielle, nous avons fait un tour au marché du bétail de ces deux localités les lundi et jeudi, deux fois de suite jours de marché et il y avait du monde et c’était difficile de se frayer un passage entre les personnes et les bêtes, des camions et des camionnettes immatriculées des régions pastorales comme Sougueur, El Bayadh et Djelfa sont stationnés et pleins de bêtes aux abords de ces deux marchés ce qui dénote de l’ importance et l’opportunité commerciale de cette journée de marché, mais aussi, paradoxal que cela puisse paraitre, les avis des uns et des autres sont contradictoires pour la simple raison que les prix sont jugés abordables et accessibles aux bourses moyennes selon des connaisseurs, des maquignons, des bouchers et le reste nous diront que les prix sont excessivement élevés, à ne rien comprendre dans une telle situation et les plus futés nous diront que le prix seront certainement revus à la baisse le dernier jour avant l’Aïd. Les bêlements des bêtes proposées à la vente et l’odeur qu’on connait aux ovins emplissent l’atmosphère du marché où les cours s’emballent et les négociations de plus en plus serrées. D’un vendeur à l’autre, nous constatons des prix des moutons parqués en petits troupeaux qui varient entre 27.000DA à 51.000DA, mais ils ne sont pas figés, beaucoup d’intermédiaires rôdent dans les parages et se font de l’argent le plus facilement du monde en achetant et vendant sans jamais mettre la main à la poche, ils font leur petit et rentable commerce sur parole, c’est tout. C’est aussi invraisemblable qu’étrange dans le négoce du bétail. Chacun donne le prix qui lui sied le mieux, et à coups d’arguments, chacune des deux parties tente d’amener l’autre à accepter le tarif proposé, c’est l’art de marchander , il y a des experts en la matière dans ces marchés à bestiaux, a-t-on constaté et dans la plupart des cas de figure si le client est satisfait du prix négocié, la transaction est conclue et l’on se dit « Allah yrabah » et si ce n’est pas le cas, le vendeur (éleveur ou maquignon) quitte le marché, car son mouton a été sous-évalué, autrement dit, le prix qu’il désirait n’a pas été atteint et les négociations sont engagées dans une autre place du marché pour d’autres acheteurs potentiels, un propriétaire d’un gros mouton auquel un vieux lui a proposé 45.000DA, mais il a refusé, c’était peu pour lui et constatation faite ce jeudi en particulier à Maoussa, il est indubitablement difficile à un chef de famille de bourse moyenne de se permettre un mouton dans ce marché, qui connait un renchérissement précoce des prix à quelques jours de l’Aïd El Adha. Les bons moutons pourraient facilement dépasser allègrement la barre de 50.000DA mais les optimistes nous consolent tant bien que mal en nous rassurant quant à une éventuelle baisse du prix du mouton de l’Aïd. D’ici là, c’est l’expectative dans la mesure où beaucoup de chefs de familles vont voir dans les fermes sans pour autant acheter et attendent des jours meilleurs pour une accalmie qui se profile à l’horizon.
B. Boufaden