MARSA-BEN-M’HIDI (Tlemcen) , Les baigneurs algériens débordent sur la plage marocaine

MARSA-BEN-M’HIDI (Tlemcen) , Les baigneurs algériens débordent sur la plage marocaine

Les plages de Marsa-Ben-M’hidi (ex-Port Say) et les deux Moskarada qui connaissent une forte affluence cette saison, ont chamboulé les prévisions. Les six millions d’estivants habituels sont largement dépassés, ce qui n’est pas sans avoir des conséquences fâcheuses sur les prix des consommations. Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, les plages affichent complet tôt le matin et seuls lesestivants plus audacieux arrivent à planter leurs parasols et se réserver un espace face à la grande bleue. Les plages grouillent de monde à telle enseigne qu’il est très difficile d’accéder à la mer. Il faut alors jouer des coudes et slalomer au milieu des parasols et des estivants pour se frayer un chemin avant d’atteindre le bord de l’eau. Malgré cela, le nombre des aoûtiens ne cesse de croître au fil des jours. Ce sont les atouts naturels, les sites vierges de Marsa-Ben-M’hidi et les deux Moskarada ainsi que la proximité de la plage marocaine de Saïdia qui fait de cette station balnéaire un pôle convoité au niveau national qui draine des vacanciers de toutes les régions du pays. Le caractère enclavé de ces plages situées à l’ultime point nord-ouest du pays et que seul l’oued Kiss sépare de la fameuse plage marocaine de Saïdia, est également à l’origine de cet afflux. Malgré la forte concentration de vacanciers, la sécurité est assurée par une présence remarquée de forces de police (300 agents supplémentaires dont 10 femmes.) Des postes de police et de la Protection civile sont installés le long des plages. En dépit de ce dispositif sécuritaire et la présence des gardes-frontières, des baigneurs, cherchant à fuir la foule, atteignent les eaux marocaines, franchissant ainsi la frontière à la nage. Ce qui représente un souci permanent pour les gardes-frontières algériens qui semblent dépassés par ce phénomène.

Ils tentent de rappeler à l’ordre ces téméraires qui, selon un garde-frontière, deviennent de plus en plus nombreux à vouloir nager pour se retrouver sur la plage marocaine. Selon notre interlocuteur, les Tabors marocains n’hésitent pas à tirer en l’air pour rappeler aux baigneurs algériens qu’ils sont en territoire maritime marocain. Pour contraindre les baigneurs les plus audacieux à se replier, les gardes-frontières algériens font appel à la Protection civile et aux gendarmes qui possèdent des moyens motorisés nautiques. Si du côté de Saïdia, le problème ne se pose pas, car un no man’s land séparant la plage de Saïdia et Oued Kiss, est prévu, du côté de Marsa-Ben-M’hidi, les estivants algériens arrivent même à pénétrer derrière le poste de surveillance des gardes-frontières algériens que seul l’Oued Kiss, qui est à sec par endroits, sépare du territoire marocain. Un problème que les gardes-frontières, les éléments de la Protection civile et de la Gendarmerie nationale gèrent au quotidien mais que les Tabors marocains ne semblent pas apprécier. En effet, nombreux sont les baigneurs algériens qui se rendent à Saïdia sous l’œil complaisant des Tabors marocains, selon une source autorisée. En revanche, rares sont les baigneurs marocains qui s’aventurent à Marsa-Ben-M’hidi du fait de la rigueur imposée par les forces de sécurité algériennes en matière de protection des frontières.