Depuis l’arrivée en son sein de l’équipe d’Algérie, l’hôtel Palmeraie Golf Palace est sorti de son statut d’hôtel 5 étoiles, paradis pour touristes, pour devenir la convergence de l’attention de toute l’Algérie du football.
Il faut bien comprendre que ce match derby Maroc-Algérie focalise 36 000 paires d’yeux qui aimeraient bien savoir ce qui se passe derrière le sas sécurisé que représente la barrière qui marque l’entrée de cet hôtel qui s’étend sur deux hectares et d’où il n’est même pas possible d’apercevoir ne serait-ce que la porte tourniquet de la réception. L’un des correspondants de Compétition à Marrakech, a passé la soirée et disons-le, une partie de la nuit au Palmeraie Golf Palace, pour vous permettre chers lecteurs de vivre l’ambiance de l’intérieur comme si vous y étiez, et d’avoir en quelque sorte, «les yeux dans les Verts».
Les Verts reviennent de l’entraînement
Il était aux alentours de 21h 30, devant la réception lorsque les nombreux agents de sécurité présents dans l’hôtel commencent à s’agiter et à utiliser nerveusement leur walkie talkie pour être sur et «checker» si tout leur dispositif est bien en place. A ce moment-là, il n’était pas nécessaire de sortir de l’hôtel polytechnique pour comprendre que notre équipe nationale, qui s’entraînait sur le stade annexe du Kawkeb de Marrakech, à l’autre bout de la ville, était de retour de l’entraînement. Tous les présents, une dizaine de badauds et quelques clients de l’hôtel se sont massés au niveau du dépose minute devant la réception pour essayer d’apercevoir le car arriver et les joueurs en descendre, surtout lorsque le gyrophare et la sonnerie de l’escorte ont commencé à retentir. Malheureusement, la déception fut à la hauteur de l’attente puisque seul les motards et la voiture de police sont arrivés devant l’hôtel pour créer une diversion pour permettre au bus des Verts de passer par une porte dérobée et d’entrer en toute discrétion dans leur partie réservée à l’intérieur de l’hôtel.

A l’hôtel Palmeraie, la sécurité va crescendo
Nous vous disions déjà dans une de nos éditions précédentes que la sécurité était déjà impressionnante à l’hôtel Palmeraie, et bien il semble que ce même dispositif ait été renforcé puisqu’hier il n’y avait plus de superlatifs pour le qualifier. Aussi bien le parking, que les allées à l’intérieur ou à l’extérieur de l’hôtel, les agents de sécurité sont omniprésents.
Entre la sécurité de l’hôtel, les entreprises privée de sécurité avec leurs différents uniformes et la police et gendarmerie royale, qu’elle soit en uniforme et en civil, il est impossible pour un éventuel intrus de s’infiltrer même s’il s’agissait de Spider Man lui-même. La sécurité allant crescendo de jour en jour, peut être que demain, les touristes européens qui logent à l’hôtel, seront remplacés aussi par des agents de protection rapprochée européens se faisant passer pour des touristes. Plaisanterie mise à part, nos Verts sont bien gardés, peuvent travailler dans la sérénité et on sent que le Maroc fait tout pour que le séjour des Algériens en général, se passe bien.
Pas de climatisation pour les Verts
Depuis notre arrivée à Marrakech, le facteur qui est le plus frappant, c’est la météorologie. Le temps est chaud et sec comme chez nous en plein mois d’août. Grâce à dieu, pour nous les conséquences ne sont pas trop fâcheuses car la climatisation est généralisée ici ; par contre pour les Fennecs, c’est carrément l’enfer car ils doivent résister à cette fournaise, H 24 et sans aucune aide technologique pour refroidir la température. Nous avons en effet appris, que le docteur Boughlali, en accord avec le staff médical et le staff technique et à sa tête Abdelhak Benchikha, a décidé de couper le système de climatisation, pour éviter tout risque d’angine ou de bronchite aggravée par l’effet « chaud et froid », qui serait un véritable «coup dur» ,pour ne pas dire une catastrophe, pour le groupe .
Les touristes de l’hôtel sont médusés
Les co-pensionnaires des Verts, à l’intérieur de l’hôtel Palmeraie, sont médusés par le battage médiatique autour de l’équipe nationale algérienne. Entre l’ENTV qui par l’entremise de Mohamed Djamel enchaîne direct sur direct, la presse écrite qui notent les moindres détails et le dispositif sécuritaire, on peut dire que les touristes essentiellement français, qui habitent avec l’équipe nationale n’ont pas le temps de s’ennuyer. Chantal, une française originaire du Sud de la France m’a dit en plaisantant : «Moi qui suis Niçoise, je pensais que l’effet et les moyens de couverture médiatique du festival cinématographique de Cannes étaient les plus importants du monde, je m’étais trompée, l’équipe d’Algérie c’est le festival de Cannes multiplié par 10. En tout cas, cela rompt avec la monotonie qui règne habituellement dans les réceptions d’hôtels ». Ce «Fennec show» semble amuser Chantal, mais pour ceux qui voulaient de la tranquillité, c’est raté.
Nabil harcelé par les chaines de TV
Nabil, le « monsieur missions difficiles en tout genre », au sein du staff technique de l’équipe nationale, avec sa grande expérience, n’est plus un novice dans son travail, c’est-à-dire, la gestion des joueurs, des médias, de la sécurité et de tout ce qui se passe au niveau des stages et des matchs. Pourtant c’est un Nabil très fatigué et un peu usé que nous avons croisé hier à l’hôtel Palmeraie. Plus que deux dernières années non-stop pour l’équipe nationale, plus que le dernier stage à La Manga Club et plus que le stress du match Maroc-Algérie qui approche, ce qui a stressé et usé Nabil hier soir, c’est le «harcèlement moral» des deux chaînes de TV, algérienne et marocaine, qui étaient présent avec un énorme dispositif et qui voulaient tous des joueurs, pour alimenter leurs différentes émissions spéciales d’avant-match, tout en multipliant les directs pour les journaux télévisés. Entre le mini studio de l’ENTV, installé à l’extérieur de l’hôtel, juste devant la réception, avec des spots qui envoient une lumière aveuglante, des kilomètres de câbles en tout genre et une dizaine de technicien et la RTM avec son camion régie stationné à l’entrée de l’hôtel, Nabil n’arrivait plus à satisfaire tout le monde.
Chadli Amri est le premier à arriver
Même si cette fois-ci, il n’était pas convoqué, le milieu de terrain du club allemand de Kaiserslautern, Chadli Amri reste un Fennec et est donc très bien informé du planning de ses coéquipiers. A peine le bus des joueurs arrivé, que le joueur maghnaoui arrivait avec une bande de copains, pour encourager ses frères de l’équipe nationale qui disputeront un match capital pour la suite ce samedi soir au stade de Marrakech. Mais alors qu’il n’avait posé qu’un seul pied hors de sa voiture, et avant d’avoir pu voir ses potes joueurs, qu’Amri Chadli était alpagué par l’ENTV pour donner ses impressions. Après avoir satisfait à ses obligations médiatiques algéro-marocaines, le joueur de Bundesliga a pu accéder à l’hôtel pour rencontrer et soutenir ses amis joueurs.
Nadir Belhadj sauvé par Chadli Amri
Alors que Chadli Amri était encore en train de donner les fameuses interviews télévisées, que Nadir Belhadj l’attendait au niveau de la réception de l’hôtel à l’intérieur. Quoi de plus normal puisque c’est un secret pour personne que celui que ses amis appellent «Chad», est le grand « pote », comme il aime à le dire, de l’arrière gauche d’Al Sadd. Mais même si leur amitié est réelle et indéfectible, cette fois ci, Nadir Belhadj avait chargé son grand ami d’une mission de la plus haute importance : acheter une puce téléphonique locale et la remplir d’unités pour que le numéro 3 des verts puisse être joignable, puisque, comme dans tous les stages de l’EN, la réception a pour ordre de ne transmettre aucun appel destiné à un joueur pour éviter de les perturber. On pourrait dire que je surcote l’achat de la puce sim de Chadli à Belhadj, mais connaissant l’importance vitale du téléphone pour Belhadj, je confirme que c’est un sauvetage de vie et je pèse mes mots.
Des joueurs quasi invisibles à l’hôtel
Si vous êtes un supporter, que vous n’avez pas de place pour le match et que vous désirez juste venir à Marrakech pour essayer d’apercevoir les Verts à l’entraînement ou les rencontrer à l’hôtel comme à la « belle époque» des stages à Lisses ou de Rouen, je vous conseille de rester chez vous car aujourd’hui les données sont complètement différentes et sans autorisation, voir l’équipe nationale est devenu synonyme de mission impossible. L’équipe nationale s’est professionnalisée, c’est une mondialiste, le service de sécurité est très performant et bien organisé et l’hôtel s’étendant sur 2 hectares avec différentes ailes, vous auriez autant de chance de voir un Fennec, que de rencontrer un pingouin dans le Sahara.
Certains joueurs sont comme «des Lions en cage»
Les Fennecs sont en stage depuis déjà de nombreuses semaines et selon quelques indiscrétions que nous avons pu glaner ça et là dans les couloirs du Palmeraie Golf Palace, cette autarcie, ce confinement que cette mise au vert implique commence à peser chez certains joueurs qui tournent comme des lions en cage, qui trouvent le temps long et qui sont à présent pressé d’en découdre avec les Lions de l’Atlas pour retrouver leurs familles et leurs amis et gouter à un repos bien mérité. C’est dans ces moments là qu’on se rend compte de l’importance de la présence d’anciens joueurs dans le staff technique de l’EN et pas seulement des «technocrates» du football diplômé même de la meilleure université du sport du monde. Gageons que messieurs Benchikha, Kaoua et Tasfaout, mettrons toutes leur expérience du terrain et leur psychologie pour amener Samedi soir, les joueurs algériens à l’apogée au sommet de leur influx nerveux, au stade de Marrakech.
Des Merrakchis «algérianisés» pour embêter leur fédération
Même si au niveau ambiance, Marrakech c’est un peu réveillé, puisqu’hier soir, en rentrant du QG des Verts, nous avons assisté à un tout petit défilé de supporters Marocains, il semble à Marrakech le fameux slogan des Lions de l’Atlas : «Maghreb, Maghreb hu hu» ait céder la place à notre «one two three viva l’Algérie» puisqu’un grand conflit oppose la fédération Royale Marocaine de football et la population de Marrakech qui n’arrive toujours pas à encaisser la descente en deuxième division du Kawkeb local. Beaucoup des personnes que nous rencontrons, du réceptionniste de l’hôtel, aux chauffeurs de taxi nous disent que dimanche ils seront avec l’Algérie pour se venger d’une relégation qui est vécue ici comme injuste.
Son excellence M. Benyamina présent à l’hotel
Plus que le Quartier Général de l’équipe nationale, l’hôtel Palmeraie est devenu une sorte de « mini Algérie », où tout le monde, communauté Algérienne du Maroc, supporters de l’équipe nationale venus pour l’occasion et même le personnel de la mission diplomatique sur place vient « humer » l’odeur du pays et soigner son mal du pays grâce aux Fennecs. Il était tout à fait normal que son excellence, Monsieur Benyamina, ambassadeur d’Algérie au Maroc, soit présente à l’hôtel, pour veiller à ce que les Verts qui sont sous sa protection ne manquent de rien, mais pour aussi veiller au bien-être de tous les Algériens présents au Maroc. Petite précision, M. l’ambassadeur n’a aucun lien avec son homonyme, attaquant à Francfort.
M. Meziane Cherif est un authentique supporter
Dans le microcosme des supporters Algériens, la passion pour le football national de M. Meziane Cherif, l’ancien ministre, aujourd’hui jeune retraité après de longues années de bons et loyaux services passées au service de la communauté algérienne de France en tant que Consul général d’Algérie en France, est un secret de polichinelle. Par contre le grand public ne sait pas forcément qu’en plus d’être un grand supporter de l’équipe nationale et du championnat, M. Meziane Chérif connait sur le bout des doigts notre football et en réussissant sa carrière politique, il est assurément passé à côté d’une carrière d’entraîneur tant ses analyses des matchs sont justes et passionnées. Ce n’était donc pas une surprise hier de voir M. Meziane Cherif être accueilli, hier soir, sur le perron de l’hôtel Palmeraie de Marrakech, par le président Raouraoua qui l’avait déjà accueilli au Luxembourg l’hiver dernier.
1 seul point commun Ziani – Bergkamp
Il y a plusieurs points communs entre l’actuel stratège des Verts, Karim Ziani et l’ancien attaquant vedette des pays bas et d’Arsenal, Dennis Bergkamp. Tous les deux portent et ont porté leur équipe nationale respectives et en sont ou ont été les figures de proue, tous les deux plaisent et plaisaient aux supportrices avec leur talent footballistique allié à leur physique de beau gosse, et tous les deux ont gardé une part de mystère car ils se livrent corps et âmes sur le terrain mais n’aiment pas parler d’eux dans la presse. Par contre, il y a un autre Ziani, Rabah, qui lui, n’a qu’un seul point commun avec Dennis Bergkamp, c’est Rabah Ziani, le père de Karim, qui à l’image de l’attaquant batave, a la phobie des avions. Comme Dennis Bergkamp qui avait rejoint la coupe du monde USA 94 en bateau, et qui prenait le train Orient Express pour aller jouer en ligue des champions à Moscou, Rabah Ziani, pour suivre son fiston, même pour une journée, est obligé de faire des milliers de kilomètres de voiture pour rejoindre Murcie, ou encore Marrakech. C’est en voiture, après quelques jours de route, que Rabah a rejoint l’hôtel Palmeraie de Marrakech où loge son fiston. Malgré cette petite phobie, Rabah Ziani a toujours trouvé une parade pour être présent et soutenir son talentueux numéro quinze de fils, sauf pour l’Afrique du Sud, l’été dernier, où il a dû déclarer forfait, mais a quand même envoyé son frère, faire les vingt heures de vol, pour soutenir la fierté de la famille et du football national.
Papa Boudebouz nous rassure
C’est un monsieur Boudebouz père égal à lui-même que nous avons rencontré hier dans les jardins de l’hôtel Palmeraie. Un papa typiquement Algérien, qui prône comme principe d’éducation et comme seules vertus : le travail, l’humilité, la religion et le patriotisme. Il n’y a qu’à voir juste l’attitude de Ryad Boudebouz, notre RB7 national et celles de ses frères et sœurs pour se rendre compte qu’il a réussi à transmettre ses valeurs. M. Boudebouz a toutefois accepté de nous répondre concernant l’état d’esprit de son fils Ryad, à quelques heures du match capital Maroc-Algérie. Il nous a déclaré : «Ryad est concentré et très motivé pour le match de samedi face au Maroc car après avoir réussi une magnifique fin de saison en ayant réussi la performance d’accrocher une place en Europa League avec le FC Sochaux qui équivaut pour moi, au regard du budget de Sochaux par rapport aux autres clubs de ligue 1, à un titre de champion. Ce match contre le Maroc, avec une bonne performance lui permettrait de clôturer aussi sa saison internationale en beauté pour partir en vacances avec le sentiment du devoir accompli.»
Les chanceux exhibent leurs places du match
Autrefois il était de coutume de faire la fête après une victoire ou une qualification de l’équipe nationale. Aujourd’hui, il est devenu tellement difficile d’obtenir une place ne serait-ce que pour entrer dans le stade, que le simple fait d’avoir une place est fêté comme une victoire de l’équipe nationale. Des supporters que nous avons rencontrés hier aux alentours de l’hôtel des verts, faisaient la fête en exhibant leur place de match comme des trophées.
Réda, l’irréductible «pilote» supporter
«Depuis que j’ai l’âge de regarder les Fennecs à la télévision, que le match ait lieu à Alger, Blida, Constantine, Annaba, Kinshasa, Lagos ou encore Mexico, il est toujours assis dans les tribunes, un drapeau national à la main. Au fil des années, les cheveux noirs ont virés au gris puis au blanc, il a pris une ou deux tailles de pantalon mais hier à l’hôtel Palmeraie c’était bien lui, Réda, le pilote d’Air Algérie complètement fanatique des Fennecs. Réda, qui a réussi, un certain 17 novembre 2009 à joindre son travail et sa passion, puisqu’il a participé, en temps que pilote d’Air Algérie, au pont aérien qui a acheminé les supporters des Fennecs au Merreikh stadium d’Oum Dormane et a pu donc participer à ce moment historique tout en regardant le match sur place.