Dans son communiqué rendu public samedi, le ministre de l’Intérieur du Royaume a fait état du démantèlement d’une importante cellule d’Al Qaïda au Maghreb islamique qui opérait dans plusieurs villes du pays où elle recrutait des volontaires pour le Nord-Mali en les faisant transiter par les frontières maroco-algériennes.
Les services de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), en coordination avec la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), ont réussi à démanteler une cellule active, spécialisée dans l’embrigadement et l’enrôlement de jeunes marocains endoctrinés par Al Qaïda au Maghreb islamique dans le but de les envoyer dans la région du Sahel pour le « jihad« , a annoncé samedi le ministère de l’Intérieur dans un communiqué, précisant que la cellule est composée de plusieurs membres opérant dans les villes de Nador, Casablanca, Guèrcif, Laâyoune et Kalâat des Sraghna.
Les investigations, souligne-t-on, ont établi que, dans le cadre de leurs activités extrémistes, les chefs de cette cellule ont pu, depuis des mois, envoyer plus de 20 volontaires marocains – dont les identités ont été déterminées- pour le « jihad » dans les rangs d’Al Qaïda au Maghreb islamique et son allié le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) dans le nord du Mali, où ils suivaient des entrainements militaires en vue de les associer à des opérations terroristes dans la région.
Selon la même source, les investigations ont aussi établi qu’au début de ses activités terroristes, le réseau a envoyé quelques-uns de ses éléments en Libye en tant que première étape sur le chemin de l’intégration desdites organisations terroristes, avant de se lancer dans le recrutement de volontaires depuis le Maroc et de les acheminer clandestinement vers le Sahel, à travers les frontières maroco-algériennes, en collaboration avec les dirigeants de l’organisation « Al Qaïda » qui facilitaient leur entrée dans le Nord du Mali et leur versaient des sommes d’argent.
Il convient de signaler que des membres de ce réseau étaient en contact avec un ressortissant malien arrivé dernièrement dans le Royaume, également interpellé dans le cadre de cette affaire. Le réseau terroriste se préparait à envoyer de nouveaux combattants dans le nord du Mali, via les frontières maroco-mauritaniennes, après avoir réussi à sceller des liens étroits avec des éléments extrémistes actifs dans le sud du Royaume.
Il a été procédé dernièrement, sur le territoire national, à l’arrestation d’un volontaire affilié à cette organisation terroriste et sa présentation à la Justice. Celui-ci avait rejoint le nord du Mali où il avait séjourné un certain temps avant de regagner le Maroc pour une mission de sabotage qui lui a été confiée par les commandants du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest. Les mis en cause seront traduits en justice, dès clôture de l’enquête menée sous la supervision du parquet général compétent.
Ce n’est pas la première fois que de telles cellules d’Al Qaïda au Maghreb islamique sont démantelées. Au début du mois en cours, les éléments de la police judiciaire ont démantelé une cellule terroriste, baptisée « Ansar Achariaa au Maghreb islamique« , qui projetait des actes de sabotage dans plusieurs villes marocaines. La cellule, précise la même source, est composée de 8 membres, dont un ancien détenu condamné dans le cadre de la loi antiterroriste, et dirigée par un activiste connu sur les sites électroniques en rapport avec l’organisation d’Al Qaïda et qui a cumulé une grande expertise dans la fabrication d’explosifs.
Cette cellule projetait de perpétrer des actes de sabotage contre des objectifs et des sites stratégiques, des bâtiments sensibles, des sièges des services de sécurité, et des sites touristiques dans plusieurs villes marocaines. Septembre 2011, les forces de sécurité marocaines avaient arrêté trois personnes soupçonnées d’avoir envisagé de participer à des camps d’entraînement d’Al-Qaida dans l’objectif de perpétrer des attaques au Maroc.
RN/Agences