Maroc : témoignages de domestiques philippines sur des cas de violences

Maroc : témoignages de domestiques philippines sur des cas de violences
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Plusieurs jeunes domestiques philippines ont témoigné de manière inédite devant la presse hier, mercredi, à Rabat sur des cas «d’exploitation» et de «mauvais traitements» qu’elles disent avoir subis de la part de leurs employeurs au Maroc.

«Lorsque je suis arrivée au Maroc, j’ai travaillé pour une femme qui me frappait régulièrement», a déclaré, en pleurs, l’une de ces jeunes femmes, lors d’une conférence de presse au siège de l’Organisation démocratique du travail (ODT), un des syndicats du pays. «J’ai été séquestrée chez une dame qui avait confisqué mon passeport. Pour le récupérer, elle m’a dit que je devais lui donner 4 000 dollars», a affirmé une autre jeune Philippine. «Je suis prête à abandonner mon salaire de deux ans et demi et retourner dans mon pays», a-t-elle ajouté avant de lancer : «Mon employeur m’a violée». Présent pour l’occasion, le consul honoraire des Philippines a affirmé que le Maroc comptait «près de 3 000 jeunes domestiques philippines». «La majorité d’entre elles sont victimes de mauvais traitements et d’exploitation, y compris sexuelle», a-t-il accusé. «Certaines ont subi des violences, d’autres ont été privées de leur salaire pendant plus d’un an», a renchéri un syndicaliste. Au Maroc, les jeunes Philippines sont employées comme domestiques, principalement à Casablanca et à Rabat, les deux plus grandes villes, souvent sans contrat de travail et en contrepartie de salaires ne dépassant pas le Smic local (environ 210 euros par mois).