Cloué au pilori par les instances et les ONG internationales, Mohammed VI choisit, comme à son habitude, la fuite en avant. Il s’en prend à l’Algérie dans une énième tentative de berner l’opinion sur le dossier du Sahara occidental.
Mais cette fois-ci, sur un ton particulièrement véhément et plus provocateur.
Dans un discours prononcé hier, samedi, à l’occasion du 35e anniversaire de l’invasion marocaine du Sahara occidental, Mohammed VI a promis de «dévoiler à la communauté internationale les affres de la répression, de l’intimidation, de l’humiliation et des tortures qui sont infligées à nos compatriotes dans les camps de Tindouf».
Le roi du Maroc, Mohamed VI, s’attaque à l’Algérie.
Poursuivant son escalade verbale, le souverain marocain est même allé jusqu’à demander à la communauté internationale de mettre fin à la «répression» que subissent, selon lui, les réfugiés sahraouis établis dans les camps de Tindouf. «La communauté internationale et les organisations des droits de l’Homme doivent prendre leurs responsabilités en mettant un terme à la violation persistante des conventions internationales humanitaires par l’Algérie», a-t-il ajouté dans ses présentations.
Dans sa nouvelle diatribe anti-algérienne, Mohammed VI n’a pas manqué d’accuser l’Algérie de «créer une situation aberrante inédite, notamment en refusant d’autoriser le Haut-Commissariat aux réfugiés à assurer le recensement et la protection des populations des camps». Le discours s’est par ailleurs transformé en mise en garde contre l’Algérie. «Nous ne laisserons pas entraver la marche démocratique en cours dans notre pays», a-t-il affirmé sur un ton belliqueux. Une attitude qui ne surprend pas pour autant les observateurs qui ne cessent d’interpeller le royaume cherifien pour mettre fin aux violations des droits du peuple sahraoui. Le vaste mouvement de solidarité dont a fait l’objet la militante des droits de l’homme sahraouie, Aminatou Haïdar, en est une preuve édifiante.
32 jours après la grève de la faim entamée en Espagne, la militante sahraouie a pu rejoindre sa famille à Laâyoune dans les territoires occupés du Sahara occidental, et ce, grâce à la pression internationale exercée sur les responsables marocains. La dernière en date de cette campagne de solidarité internationale avec les militants sahraouis, est la déclaration des juristes européens qui ont exprimé leur «grande préoccupation», devant l’excès de violence injustifiée exercée sur les Sahraouis.
L’Union européenne des juristes pour la démocratie et les droits de l’Homme dans le monde (EJDM) a appelé la communauté internationale, notamment l’Union européenne (UE), à «faire pression» sur le gouvernement marocain pour éviter une catastrophe humanitaire dans les camps de protestation et à former une commission internationale pour enquêter sur les circonstances de l’assassinat du jeune Sahraoui, Najem Garhi, 14 ans, dans ces camps et pour sanctionner les auteurs de ce crime.
Les juristes européens ont qualifié de «critique» la situation de 10 à 20 000 citoyens sahraouis résidant dans les territoires sahraouis sous l’occupation marocaine illégale qui ont choisi l’exode, dans ces camps, pour exprimer leur résistance pacifique contre l’occupation, et ce, en raison du blocus sévère imposé à ces camps par l’armée et la police marocaines.