La publication par un quotidien marocain d’une fatwa du Conseil supérieur des oulémas (CSO) requérant la peine de mort contre tout musulman ayant abjuré sa religion a suscité une controverse au Maroc.
Dans son édition de mardi, le quotidien arabophone Akhbar Al-Yaoum a publié une fatwa (avis juridique) du CSO, qui représente l’islam officiel au Maroc, autorisant “la peine de mort contre le musulman qui renonce à sa religion”.
“Celui qui renonce à sa religion est apostat et il doit retourner à sa religion. S’il refuse, il perd la vie et l’au-delà et il doit être condamné à la peine de mort”, est-il précisé.
Cette fatwa, dont la publication a entraîné de vives réactions, remonterait à avril 2012, dans le cadre de la préparation d’un rapport juridique officiel. Mais elle n’aurait été publiée que dernièrement, selon des médias marocains.
Dans une déclaration à l’agence MAP, le délégué interministériel des droits de l’Homme, Mahjoub El Hiba, a démenti avoir sollicité cette instance, comme l’avait affirmé Akhbar al-Yaoum.
“Ce qui a été publié dans le document attribué au CSO ne concerne pas notre administration et il ne nous oblige en rien”, a ajouté auprès de l’AFP M. El Hiba. “Je ne suis d’ailleurs pas habilité à m’adresser au CSO pour demander un avis ou une fatwa. Et je n’ai pas à commenter ce que fait une institution constitutionnelle comme celle-là”, a-t-il enchaîné.
Interrogé par l’AFP, le ministère des Affaires islamiques n’a pour sa part pas souhaité réagir.
Le code pénal marocain ne prévoit pas explicitement l’apostasie, mais “quiconque tente d’ébranler la foi d’un musulman ou de le convertir à une autre religion” encourt une peine de six mois à trois ans de prison.
Le CSO est la seule haute instance religieuse habilitée à prononcer des fatwas.