Un jeune Marocain au chômage, qui avait tenté de s’immoler par le feu la semaine dernière, a succombé hier, mardi, à ses blessures, un suicide qui traduit le désespoir de nombreux diplômés cherchant un emploi dans la fonction publique.
Abdelwahab Zeidoun, 27 ans, s’était aspergé d’essence à Rabat le 18 janvier. Atteint de brûlures au deuxième degré, il avait été transporté dans une unité spécialisée d’un hôpital de Casablanca (80 km au sud de la capitale) où un médecin a annoncé son décès hier matin. Titulaire d’un mastère en documentation de l’université de Fès (centre), Abdelwahab Zeidoun faisait partie d’un groupe de diplômés du supérieur qui participent depuis deux semaines à un sit-in dans une annexe du ministère de l’Education à Rabat afin d’obtenir un emploi dans la fonction publique.
Ce suicide n’est pas le premier du genre au Maroc, mais il intervient à un moment délicat pour le nouveau gouvernement. Officiellement fixé à 9,1% le taux de chômage cache des chiffres alarmants : 27% de diplômés de l’université sont sans travail. La formation du nouveau gouvernement, début janvier, n’a pas mis fin aux manifestations. Plusieurs fois par semaine, ils sont des centaines de «diplômés chômeurs» à battre le pavé devant les édifices publics de Rabat pour réclamer un travail.