En dépit de critiques, pour l’instant contenues, le Maroc affiche son soutien à l’opération militaire française au Mali.
« À Rabat, l’intérêt pour la situation malienne est bien supérieur à sa médiatisation », résume l’analyste Abdelmalek Alaoui. Le royaume ne partage pas de frontière avec le Mali, mais les liens culturels, religieux, humains et tribaux sont nombreux entre les deux pays. Les chorfa (chefs religieux se réclamant de la descendance du prophète Mohammed) du Mali et du Maroc entretiennent des liens depuis des siècles.
Sur le plan politique, le roi Mohammed VI est tenu au courant « plusieurs fois par jour » des évolutions sur le terrain. Il a donné l’autorisation de survol du territoire qui a permis aux quatre premiers Rafale venus de Saint-Dizier (France) de rejoindre le Mali le 13 janvier (voir encadré ci-contre). Le roi s’est entretenu de la crise malienne avec François Hollande, au téléphone, lors de son récent séjour privé à Paris. En dépit de critiques, pour l’instant contenues, Rabat affiche son soutien à l’opération visant à contrer l’avancée des groupes armés qui ont pris possession du nord du Mali, dans le but de restaurer l’intégrité territoriale de ce dernier.
« Dans toute cette affaire, le Maroc veille à ne pas heurter, blesser ou gêner l’Algérie. La tragédie d’In Amenas est là pour rappeler que nos deux pays sont confrontés au même risque terroriste », insiste un diplomate marocain, qui note que le travail de sensibilisation du royaume a porté ses fruits au sein de l’Organisation des Nations unies. En décembre 2012, le Conseil de sécurité, présidé alors par le Maroc, a adopté à l’unanimité la résolution 2085, qui autorise l’intervention internationale et le déploiement de la force africaine.