RABAT – Les manifestations ont repris ces derniers jours à Jerada, ancienne ville minière du nord-est du Maroc, après une accalmie d’environ dix jours, durant lesquels les manifestants examinaient les mesures proposées par le gouvernement.
Quelques milliers de personnes, selon les manifestants, moins de 500, selon les autorités locales, ont investi les rues de la ville vendredi, samedi et dimanche en demandant des mesures économiques concrètes.
Trois petits groupes ont à nouveau manifesté lundi, selon les autorités locales. De nouveaux rassemblements sont prévus dans les prochains jours, selon les manifestants joints sur place et cités par l’agence AFP.
Les premières manifestations avaient débuté fin décembre après la mort de deux frères, mineurs dans des puits de charbon abandonnés, puis s’étaient ralenties après la visite, le 11 février dans la région, d’une délégation gouvernementale qui avait proposé des mesures.
Cependant les habitants rejettent les « solutions bricolées par le gouvernement », a déclaré Mustapha Dainane, membre du « hirak », nom donné localement au mouvement de contestation, comme dans le Rif (nord), cité par les médias.
Après une dizaine de jours de concertation, les habitants, qui ont constitué des comités de quartier et élaboré un cahier revendicatif, ont « décidé de réinvestir la rue » car « beaucoup de points restent à régler », selon un journaliste local.
Il s’agit notamment, selon cette source, de la question du règlement des factures d’eau et d’électricité, l’une des principales revendications du mouvement, ainsi que de celle de la condamnation des « barons du charbon », des élus locaux qui détiennent des permis d’exploitation et « profitent de la situation ».
Dans le cadre de leurs manifestations pacifiques, les participants dénoncent l’ »abandon » de leur ville, sinistrée depuis la fermeture de ses mines à la fin des années 1990, et réclament une « alternative économique » aux « mines de la mort » clandestines, dans lesquelles des centaines de mineurs risquent leur vie.