Les frontières terrestres de l’Algérie sont devenues une réelle source d’inquiétudes ces dernières années, avec l’accentuation des phénomènes de trafic de drogue et d’armes, la contrebande, l’émigration clandestine et le danger terroriste.
L e ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, vient de rappeler cette triste réalité, en guise de réponse aux provocations marocaines, justement liées directement aux frontières.
» Les frontières sont fermées, donc nous sommes tenus d’appliquer la loi de notre pays qu’il s’agisse des incursions de personnes, de trafiquants de drogues, de contrebandiers ou des immigrés clandestins « , avait rétorqué le chef de la diplomatie algérienne.
Une déclaration lourde de sens qui renseigne, on ne peut mieux, sur l’ampleur de ces fléaux qui nous parviennent de plusieurs pays frontaliers, notamment les énormes quantités de drogues qui proviennent du Maroc, de la contrebande de carburant et autres produits alimentaires, mais aussi des nombres grandissants d’émigrés clandestins, notamment des régions sahélo-sahariennes, qui se rabattent sur notre pays après l’échec de leurs tentatives de traverser la Méditerranée et leur refoulement par les autorités marocaines.
» L’Etat algérien est soucieux d’appliquer la loi algérienne et d’appliquer également ce qui est induit par la fermeture des frontières « , a explicitement signifié Ramtane Lamamra, non sans mettre l’accent sur la réalité qui » prouve qu’il existe des mouvements illicites de personnes et de main-d’oeuvre africaine ainsi qu’un trafic de drogues « .
Une sentence nette et précise qui renseigne sur la grande mobilisation des autorités qui surveillent minutieusement les frontières terrestres du pays, mais aussi de la gravité de la situation, avec la multiplication de ces phénomènes et fléaux qui menacent sérieusement l’économie nationale et la sécurité du pays. Le constat est perceptible pour les observateurs, et tout le commun des Algériens, notamment en ce qui concerne l’émigration clandestine, en ce sens que des Africains de la sous-région du Sahel, poussés par la misère et les conflits armés, ont pris d’assaut notre pays dans l’espoir de gagner l’Europe ou y rester tout simplement.
Ce n’est pas seulement les frontières avec le Maroc qui inquiètent les autorités, mais également celles de l’Est et du Sud notamment fragilisées par l’instabilité politique qui prévaut au Mali, en Libye et en Tunisie. Les éléments de l’Armée nationale populaire (ANP), avaient procédé ces derniers mois au démantèlement de plusieurs caches d’armes et récupéré de la même des munitions et des quantités considérables d’explosifs et d’arsenal de guerre le long de la bande frontalière Sud. Cela va sans parler des énormes quantités de drogues saisies cycliquement par les différents services de sécurité.
C’est dire toute la dangerosité de la situation à nos frontières, et ce, en dépit d’un impressionnant déploiement des militaires et autres corps de sécurité, pour prévenir notamment d’éventuelles incursions terroristes. Le danger devient plus récurrent sachant que le terrorisme international est devenu étroitement lié aux phénomènes de trafic d’armes, de drogues et de contrebande. A ce titre, le chef de la diplomatie algérienne ne mâche vraiment pas ses mots.
M. A. C.