Maroc – Israël : Lamamra dessine les contours d’une menace

Maroc – Israël : Lamamra dessine les contours d’une menace

À l’approche du prochain sommet arabe, qui va se tenir à Alger en mars 2022, la diplomatie algérienne tente de redorer son blason. Cet événement qui sera abrité par l’Algérie, intervient lors d’une escalade dangereuse qui oppose Alger à Rabat.

Le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra, lors d’un entretien accordé au journal pan-arabe Al Qods Al Arabi, dont les propriétaires sont des Palestiniens, a évoqué les relations de l’Algérie avec le Maroc, et celles de ce dernier avec Israël.

Le ministre n’a pas hésité a usé d’un langage fort et limite guerrier, rappelant le rôle joué par l’Algérie lors des guerres des Six Jours en 1967 de Kippour en 1973, menées par une coalition de plusieurs « pays arabes » contre Israël. L’Algérie a envoyé plusieurs soldats d’infanterie, des avions, mais aussi des blindés.

Si les relations entre l’Algérie et Israël n’ont jamais été amicales, elles s’inscrivent cette fois ci dans le cadre de la normalisation du Maroc, ce qui a donné naissance à une série de tensions entre les deux pays voisins. Une escalade dont les conséquences virent crescendo au drame.

Algérie, un pays en confrontation avec Israël

Le ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale établie à l’étranger, Ramtane Lamamra, a affirmé lors de cet entretien que « l‘Algérie s’est éloignée pendant plusieurs années de la scène arabe et internationale, notamment lors delà décennie noire ». Lamamra ajoute toutefois que « le récent mouvement populaire et l’accession au pouvoir d’hommes qui sont fruit d’élections transparentes, ont remis le pays sur la voie de l’efficacité et l’influence régionale et internationale ».

Lamamra a notamment confié que « les complots n’ont pas cessé », et que « l’Algérie se sent maintenant comme un état en confrontation avec l’entité sioniste, contre laquelle nous avions envoyé nos forces combattre avec les frères arabes ». Le ministre n’a pas manqué de souligner qu’Israël est aujourd’hui « à nos frontières et signe des accords militaires, de sécurité et de renseignement avec un voisin, frère et ami ».

Le diplomate algérien a toutefois assuré que l’Algérie tend à « réunir les Arabes lors du prochain sommet afin de parvenir à une position commune sur le soutien aux droits du peuple palestinien et le réadhésion à l’Initiative de paix arabe de 2002″. Il a ajouté que cette démarche doit se faire « sans s’ingérer dans les affaires internes des pays qui ont préféré passer à la normalisation avant l’émergence d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale ».

Maroc – Israël : un nouveau monde arabe

Toujours selon le ministre des Affaires étrangères, « la relation du Maroc avec Israël dessine les contours d’un nouveau monde arabe ». Ces changements ne passent pas sans susciter l’inquiétude de Lamamra. Il indique que « si l’Algérie est assiégée et que sa sécurité interne est déstabilisée, les normalisateurs et ceux qui attendent le train de la normalisation se feront un plaisir d’avoir pu se débarrasser de l’obstacle Algérien, qui refuse la normalisation par principe.

L’Algérie, précise Lamamra, a toujours « représenté une position équilibrée pour la paix avec Israël ». Le ministre estime qu’une « paix raisonnable », devrait au moins se reposer sur « le principe de la terre contre la paix et la création d’un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale ».

Lamamra, a également indiqué que l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing et Ancien Secrétaire d’État des États-Unis Henry Kissinger, ont tenté de punir Boumédiéne en 1975 pour avoir décidé de nationaliser les hydrocarbures et d’avoir soutenu les causes justes en Afrique et en Asie. Toujours selon le même intervenant, la situation est différente aujourd’hui.

« Contrairement à ce qui s’est passé en 1975, qui visait le régime, ils visent maintenant l’Algérie en tant que nation, en tant qu’unité nationale, souveraineté, indépendance nationale et intégrité territoriale. Maintenant les choses sont plus dangereuses », alerte le chef de la diplomatie algérienne. Lamamra ajoute que « nous sentons qu’une guerre totale est menée contre nous. Toutes les mesures que nous avons prises sont des mesures défensives pour maintenir la sécurité de notre patrie ».