Plusieurs dizaines de détenus islamistes ont affronté mardi à coups de pierres la police qui a riposté par des tirs de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc dans une prison de Salé, près de Rabat, ont rapporté des témoins et des responsables.
Les forces de l’ordre marocaines étaient intervenues une première fois lundi avec des gaz lacrymogènes pour disperser un rassemblement de dizaines de salafistes, des islamistes radicaux, qui protestaient contre leurs conditions de détention. Les affrontements ont repris mardi matin, avant que la situation ne se normalise, a-t-on appris de plusieurs sources. »
Des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc ont été utlisées hier matin, par les forces de police qui affrontent les détenus à l’intérieur de la prison et même sur les toits », selon plusieurs témoins rassemblés autour de la prison. « Ces détenus ont séquestré des gardiens de prison au cours de ces deux jours. Ils affrontent les forces de l’ordre avec des pierres et c’est d’une rare violence », a pour sa part affirmé un haut responsable du ministère de l’Intérieur. Un responsable de la sécurité a ajouté que le calme était ensuite revenu. »La situation a été maîtrisée en fin de matinée. Un policier a été blessé et transporté à l’hôpital. Ses jours ne sont pas en danger. Quelque 34 salafistes se sont rendus en fin de matinée », a-t-il déclaré .
Abderrahim Mouhtad, président de l’Association Annassir qui défend les prisonniers salafistes a relevé qu’ »il y avait un climat d’anarchie totale dans cette prison, qui abrite plus de 200 détenus salafistes ». « Visiblement l’administration de la prison a l’intention de reprendre les choses en mains et d’adopter une stratégie plus ferme qu’avant », a-t-il ajouté. Selon un membre des familles des prisonniers, « les responsables de la prison voulaient mettre la main sur un détenu soupçonné d’avoir diffusé récemment des vidéos sur YouTube on l’on voit des prisonniers salafistes protester, à l’intérieur de la prison, contre leurs condition de détention ».
Citant des témoins oculaires, l’agence marocaine MAP avait rapporté lundi, que les forces de l’ordre étaient intervenues et que « huit membres des forces de l’ordre et des gardiens de la prison avaient été légèrement blessés au cours de cette intervention ».