Plusieurs milliers de personnes ont tenté de se rassembler devant le Parlement à Rabat pour dénoncer la grâce royale accordée à un pédophile espagnol, mais la police marocaine est intervenue par la force pour les en empêcher, ont constaté des journalistes de l’AFP. Mardi, le roi Mohammed VI a «ordonné la libération de 48 prisonniers espagnols (…) en réponse à une demande formulée (…) par le roi Juan Carlos», qui a effectué à la mi-juillet une visite officielle au Maroc. Selon les médias, l’homme dont les manifestants contestent la libération est âgé de 60 ans et a été reconnu coupable en 2011 du viol de 11 enfants âgés de 4 à 15 ans. Il avait été incarcéré à la prison de Kenitra, au nord de Rabat. «Une honte internationale, il n’y a ni droits ni libertés», «vive le peuple, où est la justice ?, non à la pédophilie», scandaient les manifestants. Des dizaines de blessés parmi lesquels des journalistes et des photographes ont été transportés à l’hôpital, selon les journalistes de l’AFP. «C’est la première fois que je participe à une manifestation parce que je suis outrée par cette grâce qui a permis de libérer ce pédophile», a déclaré à l’AFP une jeune étudiante. «L’Etat défend et protège le viol des enfants marocains. La dignité des Marocains est bafouée», a ajouté un autre manifestant. «On ne veut pas que les gens se rendent compte que le roi commet des bêtises», a-t-il ajouté. Contacté jeudi par l’AFP, le ministre de la Justice, Mustapha Ramid, a confirmé la grâce royale, mais a estimé qu’il n’était «pas habilité à la commenter». «Cet individu fera l’objet d’une extradition, et il sera interdit d’entrée au Maroc», a précisé le ministre. Le Maroc a été confronté à plusieurs affaires de pédophilie au cours des derniers mois. En juin, un Britannique soupçonné de pédophilie a été interpellé à Tétouan (nord). En mai, un Français de 60 ans a été condamné à 12 ans de prison ferme par un tribunal de Casablanca pour des actes pédophiles.

A lire aussi