Encore heureux que l’arbitre de ce Maroc-Algérie (4-0) n’ait pas commis d’erreurs grossières qui auraient fait dire à certains, toute honte bue, que la cause de ce naufrage, c’était lui.
Si ! Si ! Nous avons eu à le vérifier lors de la dernière débâcle du genre, lorsque Koffi Codjia a été désigné ennemi n°1 au pays, car il était, soi-disant, le responsable du cinglant 4-0 d’alors. Pourtant les quelques avis, aussi timides fussent-ils, incombaient un seul tort au Béninois, le premier avertissement de Halliche. C’est tout !
A quelques jours de ce Maroc-Algérie, certaines voix, muent par on ne sait quel intérêt, se sont mises à mettre en garde à tort ou à raison — là n’est pas la question — sur l’intégrité de Désiré Noumandiez, désigné pour officier ce choc. Une manière, peut-être, de préparer l’opinion publique à une défaite. On savait que sa prestation allait être passée au crible, notamment en cas de défaite. L’Ivoirien a rendu une copie parfaite. Un salut lui est dû d’avoir ainsi, sans qu’il ait prémédité, levé le voile sur le niveau d’une équipe apathique que le peuple a érigée en symbole. Car en l’espace de 90’, le château de cartes, que l’on avait monté à coup de centaines de milliards, s’est affaissé d’un simple revers.
Patatras ! Au lendemain de la débâcle, les dires des supporters lambdas s’accordent pour une fois au tour d’un avis objectif : le Maroc était supérieur. Ou l’Algérie a été faible. C’est selon. Le cinglant 4-0 n’a laissé aucune place à un quelconque sentiment compatissant. C’est trop évident pour l’occulter. Le Maroc a dominé son sujet de la tête et des épaules. Il a fait cavalier seul presque la majeure partie du match. Hormis les vingt premières minutes qui ont vu les Verts mettre le pied sur le ballon, le Maroc a déroulé. La faute à qui ? Nonobstant la différence de niveau criante entre les deux équipes, c’est cet optimisme béat qui a fait croire aux joueurs et à l’entraîneur qu’ils pouvaient damer le pion à leur adversaire chez lui. Les joueurs l’ont dit dans les journaux, Benchikha l’a confirmé par sa stratégie. Il s’est entêté à reconduire son 4-5-1 (4-2-3-1 en situation offensive) alors qu’il savait pertinemment que son homologue allait chercher à le presser haut. (4-3-3).
Il ne s’agit nullement ici de s’ériger en technicien avéré, mais le contexte devait inciter Benchikha à faire preuve de réalisme, au lieu de jouer le coup à quitte ou double. Il savait pertinemment que s’il perdait, même par la plus petite des marges, il sautait, alors autant tenter le diable. Connaissant la facilité du peuple à se fabriquer des héros du néant, un succès aurait fait de lui l’entraîneur de l’année au pays ! Ses intentions ont été conclues dans la réalité par ces changements résolument offensifs… Soudani, Matmour, Boudebouz.
Les ambitions de Benchikha ne cachent néanmoins pas tout. La production de certains joueurs en est aussi beaucoup dans cette débâcle. L’axe Bougherra-Yahia a rendu une copie à la limite de la médiocrité. Yahia se fait traîné par terre par Benattia sur le premier but. Bougherra part en vadrouille sur le quatrième, perd le ballon, Essaïdi enfonce le clou. Yahia et Bougherra rejoue la ligne et laissent Chamakh partir dans leur dos pour crucifier Mbolhi. Le milieu n’est pas au-dessus de tout reproche. Alors qu’il était censé presser haut, il perdait les ballons trop bas, ce qui a mis une pression constante sur la défense. Si l’on doit conclure par les attaquants qui n’ont eu en tout et pour tout que deux occasions notables de marquer, l’on peut dire, sans risque de verser dans une critique à tout crin que la responsabilité de cette bérézina est collective. Benchikha trinque, l’EN est presque disqualifiée de la course à la CAN Orange 2012, mais qu’en sera-t-il pour les autres artisans de ce naufrage ?
Amar Benrabah
Démission du sélectionneur Abdelhak Benchikha
Le sélectionneur national, Abdelhak Benchikha, a démissionné de son poste après la lourde défaite de l’Algérie face au Maroc (4-0), samedi soir à Marrakech dans le cadre des éliminatoires de la CAN-2012 de football, rapporte le site de la Fédération algérienne (FAF). Abdelhak Benchikha a présenté sa démission au président de la FAF, Mohamed Raouraoua, et l’a annoncé aux joueurs de l’équipe nationale qu’il a réunis pour la circonstance, ajoute-t-on de même source. Le désormais ex-sélectionneur national avait pourtant indiqué lors de la conférence d’après-match qu’il allait attendre de rentrer en Algérie pour décider de son avenir à la tête des »Verts ». »Quand je vais rentrer en Algérie, je déciderai de mon avenir à la tête de l’équipe nationale. Je veux annoncer cette décision en toute intimité avec mon peuple », avait-il déclaré. La sélection algérienne a lourdement chuté samedi dernier à Marrakech face aux »Lions de l’Atlas » dans le cadre de la 4e journée du groupe D des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2012. Une défaite qui compromet sérieusement les chances de qualification des »Verts » à la phase finale de la CAN-2012, prévue au Gabon et en Guinée équatoriale.
Karim Matmour : “Perdre avec un tel score fait toujours mal”
L’attaquant international algérien, Karim Matmour, a estimé hier que la décision du sélectionneur Abdelhak Benchikha de démissionner après la défaite face au Maroc (4-0) dans les éliminatoires de la CAN-2012 de football, n’était « pas la bonne solution ». « Sa décision de quitter son poste n’est pas la bonne solution. Personnellement, je lui ai demandé de rester. Aucun entraîneur au monde n’a de baguette magique. Ce n’est pas en claquant des doigts qu’on gagne. Benchikha n’a pas eu assez de temps pour travailler », a déclaré, à l’APS, Matmour, rencontré hier à l’aéroport international Menara de Marrakech. Benchikha a démissionné, après la lourde défaite face au Maroc à Marrakech
. Revenant sur cette débâcle, l’attaquant des « Verts », qui s’apprêtait à rejoindre Paris, a indiqué que la sélection algérienne avait « vu jouer l’adversaire, sans rien faire. Je ne vais pas pointer du doigt un compartiment précis ». « C’est toujours comme ça, quand on encaisse c’est la défense qui est critiquée et quand la ligne offensive est muette, c’est les attaquants qui ne sont pas bons », a-t-il ajouté. « Perdre avec un tel score fait toujours mal, notamment dans ce genre de rencontres contre un tel adversaire. C’était un derby et nous sommes passés à côté », a ajouté le joueur du Borussia M’Gladbach (Allemagne). Quant aux chances de qualification à la Coupe d’Afrique, Matmour a estimé que « tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Il faut garder espoir ».
« Qui dit que le Maroc va prendre six points lors de ses prochaines sorties ? Il reste encore deux matches et tout est encore possible », a tenté de positiver l’international algérien. Il a voulu citer comme exemple son club en Allemagne qui est resté scotché à la dernière place de Bundesliga pendant plus de six mois avant de réussir à s’extirper de la zone de relégation pour arracher son maintien parmi l’élite. Concernant son avenir en club, Matmour a indiqué qu’il « n’avait pas envie de parler de transfert. Je vais partir en vacances puis je vais y réfléchir. »