Ces deux là ne se sont pas gênés à l’aéroport militaire de Boufarik pour figurer sur la photo. Dimanche 13 novembre, le ministre de la Solidarité nationale, Said Barkat ainsi que le secrétaire d’Etat chargé de la communauté nationale à l’étranger, Halim Benatallah, se tiennent devant la passerelle de l’avion pour accueillir les 16 marins algériens libérés par les otages somaliens après 10 mois de captivité.
En deux clic-clacs, nos deux ministres ont récupéré à leur profit une libération à laquelle ils n’ont pas participée.
Sourires, embrassades, accolades, grands discours, le ministre et le secrétaire d’Etat avaient à cœur de faire une belle démonstration, devant les caméras de la télévision et les objectifs des photographes, de l’efficacité de la diplomatie algérienne.
Et au passage, afficher la solidarité et la compassion des officiels à l’égard de ces marins ainsi que de leurs familles.
Peu avare en compliments à l’égard de son président Bouteflika, Said Barkat explique aux journalistes que « la diplomatie algérienne a réussi à obtenir la libération des marins, sous l’œil bienveillant et les conseils du président de la République qui n’a jamais cessé de suivre cette affaire de très près.»
On a beau chercher cet œil bienveillant du président pendant les 10 mois de captivité des marins, on n’en trouve nulle trace. Passons !
Benatallah, le confrère de Barkat au gouvernement, lui salue les familles des marins qui ont fait montre « d’une grande patience, compréhension et confiance en leur Etat.»
Il ajoute un petit couplet : « Il est vrai qu’il y a eu des moments de doute dans des circonstances très particulières mais ils ont été petit à petit surmontés », dit-il.
Belles photos, beaux discours. Barkat et Benatallah accueillant les marins, revêtus pour la circonstance de survêtements de l’équipe nationale, quelle indécence ! Quelle impudeur !
Ces deux là ne manquent pas de toupet !
Depuis l’enlèvement des marins le 1er janvier 2011 jusqu’à leur libération le 3 novembre dernier, jamais le ministre de la Solidarité nationale ni le secrétaire d’Etat chargé de la communauté nationale à l’étranger ne se sont exprimés sur le sujet.
Jamais, ni l’un ni l’autre, n’ont eu un mot de compassion ou de réconfort à l’égard de leurs familles.
Jamais n’ont-ils daigné recevoir les familles des marins qui n’ont pas ménagé leur peine pour alerter l’opinion sur le calvaire vécu par les otages et dénoncer l’attitude des autorités algériennes. La remarque est valable pour tout le personnel politique algérien.
Maintenant que les marins ont été libérés, après versement d’une rançon de 3,5 millions de dollars, payée par l’armateur jordanien, notre ministre et notre secrétaire d’Etat s’emploient à récupérer pour leur compte et pour le compte de Bouteflika cette libération.
Indécent !