Les mariages consanguins sont la cause principale des handicaps qui affectent les enfants en Algérie.
C’est ce qu’a affirmé hier mardi, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine, Mounia Meslem lors d’un point de presse en marge de sa visite d’inspection dans la wilaya de Tissemsilt.
M Meslem met en garde contre les mariages entre familles qui accélèrent les risques de certaines maladies neurogénétiques . Pour ce faire, la ministre a appelé les imams «à déconseiller aux citoyens le mariage entre proches, qui est en grande partie à l’origine de handicaps causés à leurs progénitures». Elle a également fait état d’une enquête, qui est à sa deuxième phase, visant essentiellement à déterminer la cause principale de la hausse du nombre d’inadaptés mentaux dans notre pays. «Cette enquête nous aidera à l’avenir à maîtriser le phénomène», a expliqué la première responsable du secteur.
De leur côté les spécialistes ne cessent de répéter que la plupart des maladies neurogénétiques sont générées par les mariages consanguins en Algérie. En effet, ils recommandent vivement aux couples d’éviter de contracter des mariages entre familles et ayant les liens parentaux mettant en avant que «80 % des pathologies neurologiques, telles que la myopathie, la neuropathie, l’épilepsie, l’ataxie et la maladie de Parkinson et d’autres affections sont provoquées par des gènes héréditaires». Le risque étant grand, il est impératif, recommande-t-on, d’une mobilisation accrue de la communauté médicale et de la société civile pour mener des campagnes de sensibilisation sur les risques liés aux mariages consanguins. L’objectif majeur est d’éviter au maximum ces pathologies incurables en Algérie et dont la prise en charge est très lourde et coûteuse. Ils appellent aussi à s’investir réellement dans le créneau de la neuroscience et de développer la recherche sur les maladies neurogénétiques. D’après certains médecins, les risques de fausses couches augmentent avec la consanguinité.
Les chercheurs ont démontré que l’Algérie compte l’un des plus forts taux de consanguinité au monde, avec un Algérien sur quatre marié à sa cousine. Ce taux est bien supérieur à celui que l’on trouve au Maroc ou en Espagne. Il reste néanmoins inférieur à celui enregistré dans plusieurs pays arabes comme Bahreïn (39,40 pour cent), l’Arabie Saoudite (50 pour cent), le Koweït (54 pour cent) ou la Jordanie (55 pour cent), selon une étude réalisée par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche. Ce phénomène a touché toutes les régions du pays sans exception mais beaucoup plus où se perpétue le système tribal. Les chercheurs ont montré que les régions dans lesquelles on enregistre les plus forts taux de consanguinité sont généralement réputées pour leur conservatisme.