Margallo à propos du conflit du Sahara occidental : «L’Espagne pour le droit à l’autodétermination»

Margallo à propos du conflit du Sahara occidental : «L’Espagne pour le droit à l’autodétermination»

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia Margallo, a félicité, dans un point de presse organisé à Alger conjointement avec le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, l’Algérie pour les réformes politiques qu’elle a engagées ces derniers mois, les qualifiant d’«exemple» pour les pays de la région. En ces termes, il dira que «l’Espagne salue les réformes engagées en Algérie qui aboutiront aux élections législatives du 10 mai et qui se poursuivront par une révision de la Constitution».

Estimant que «c’est tout à fait un exemple (réformes) pour les pays de la région qui ont souffert de troubles politiques importants». Par ailleurs, interrogé sur la question du Sahara occidental, José Manuel Garcia Margallo affirmera que son pays souscrivait à une solution politique qui garantisse «le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination». A ce sujet, il dira : «L’Espagne adoptera une attitude constructive pour une solution politique juste et durable sur la question du Sahara occidental», rappelant dans ce contexte que le gouvernement espagnol plaide pour «une solution mutuellement acceptable» par les parties en conflit, à savoir le Maroc et le Front Polisario, «et pour l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux principes, à la Charte de l’ONU et sur la base du rapport de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental».

Pour sa part, Mourad Medelci qualifiera les relations algéro-espagnoles d’«excellentes» sur tous les plans aussi bien politique, économique que culturel.

Abordant la position algérienne face au conflit en Syrie, notamment sur ses réserves sur la saisine du Conseil de sécurité, il dira que l’Algérie avait plusieurs raisons d’émettre des réserves sur cette option. Car pour lui, seule l’initiative arabe doit demeurer la «référence principale» pour le règlement du conflit syrien. Un objectif qui ne saurait être atteint, soulignera Medelci, «si, d’un côté, le gouvernement syrien ne s’exprime pas clairement sur cette volonté d’entrer dans un dialogue inclusif et, de l’autre, si l’opposition syrienne reste divisée comme elle l’est aujourd’hui». Et c’est justement «la raison pour laquelle la position de l’Algérie a été de dire que nous devons faire pression sur le gouvernement syrien pour qu’il accepte le dialogue et nous devons, en même temps, faire pression sur l’opposition syrienne pour qu’il y ait entraide des éléments de coordination devant permettre à cette opposition d’être partie prenante à ce dialogue». Dans ce sens, le chef de la diplomatie espagnole viendra conforter son homologue algérien, affirmant que l’Espagne appuie l’initiative de la Ligue arabe et relevant que l’Union européenne, qui appuie la Charte de la Ligue arabe, appelle à l’arrêt immédiat des violences en Syrie.

Par ailleurs, interpellé sur l’incinération du drapeau algérien «par un groupe de citoyens syriens en signe de protestation contre la position algérienne», le chef de la diplomatie algérienne, condamnant cette action qui émane de «certaines parties» en Syrie, considérera que «c’est un comportement indigne et inacceptable à la fois. Je saisis cette occasion pour condamner ce genre de comportement qui n’est pas l’œuvre du peuple syrien mais de parties irresponsables et probablement non informées sur la position algérienne».

Au sujet de la sécurité dans la région du Sahel, Medelci a réitéré la position de l’Algérie, affirmant que la lutte contre le terrorisme dans cet espace concerne, en premier lieu, les pays du champ. Sauf que pour ce faire, soulignera le ministre, ces pays ont besoin de l’appui et du soutien logistique de leurs partenaires extrarégionaux comme l’UE et les Etats-Unis. Pour ce qui est de l’immigration clandestine, l’Algérie et l’Espagne ont affiché leur détermination à lutter contre ce phénomène, assurant que sur ce plan la situation est «maîtrisée». Pour sa part, le chef de la diplomatie espagnole a fait état d’une «forte coopération» dans la lutte contre l’immigration illégale, ce qui, selon lui, a permis un recul de plus de 20% de ce fléau en 2011 avec plus de 1 600 rapatriements.

Interrogé par ailleurs sur le mémorandum sur l’énergie qui sera signé entre l’Algérie et l’UE, Medelci assurera que ce dernier est finalisé et qu’il sera paraphé «le moment venu», avec pour objectif de «jeter les bases et les principes d’une coopération à moyen terme avec l’ensemble des pays européens». Dans ce contexte, le ministre fera savoir que l’Algérie est également en voie de finaliser les négociations avec l’UE sur le démantèlement tarifaire, exprimant le souhait de pouvoir finaliser, durant les prochaines semaines, l’ensemble des questions en suspens avec l’Union.

Avant d’achever hier sa visite de deux jours à Alger, José Manuel Garcia-Margallo a été reçu par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à la résidence Djenane El Mefti.

Lynda Naili Bourebrab