C’est loin d’être fini! Le conflit qui oppose les gardes communaux aux pouvoirs publics s’aggrave.
Toujours en rassemblement à Boufarik, les gardes communaux ont décidé de reporter leur marche sur la Présidence de la République à une date ultérieure. La décision a été prise lors d’une réunion tenue hier soir après l’évacuation de quelque quatre-vingt-un gardes communaux à l’hôpital.
«Quatre-vingt et un gardes ont été évacués à l’hôpital à cause de la fatigue», a indiqué Hakim Chaïb, délégué national et représentant de la wilaya de Blida, joint hier par téléphone.
Selon lui, une autre rencontre des représentants des gardes communaux est prévue pour aujourd’hui afin de fixer une nouvelle date pour marcher sur la capitale. Plus de 1000 gardes communaux dans la wilaya de Boumerdès, ont remis leurs armes. Avant-hier, observant un sit-in devant le siège de la wilaya, près d’une quarantaine de détachements ont été vidés de leurs éléments avant d’être réoccupés par les forces de l’ANP.
C’est le cas des localités de Naciria, Larbatache, Bordj Menaïel, Ammal, Issers, Chabet El Ameur, etc. Ainsi, ils ont décidé de remettre leurs armes pour se consacrer entièrement à la revendication de leur droit. Ces gardes communaux attestent que leurs salaires de ce mois sont bloqués en raison de leur participation aux mouvements de protestation enclenchés à Alger et à Blida. Cette décision de rendre leur armes, selon les contestataires, est justifiée par le mépris qu’a affiché à leur égard le premier responsable de ce corps.
Ces hommes qui ont combattu le terrorisme pour protéger la République durant la décennie noire se disent scandalisés par les réponses du ministère de l’Intérieur concernant la prise en charge de leurs revendications. La réaction du ministère de l’Intérieur n’a fait qu’envenimer la situation…Selon eux, le communiqué rendu public par le ministère de l’Intérieur à travers une bonne partie de la presse nationale est plein de «mensonges». Ces derniers attestent que les éléments qui ont plus de 16 ans de service touchent 23.000 DA et non pas 27.000 DA comme mentionné dans le communiqué. Ils rappellent d’ailleurs que le salaire de base de la plupart d’entre eux ne dépasse pas les 14.000 DA. Par ailleurs, il faut rappeler qu’une quarantaine de gardes communaux ayant pris part à la marche du 9 juillet dernier, vont comparaître le 24 du mois d’octobre prochain devant le procureur général près le tribunal de Bir- Mourad-Raïs pour les chefs d’inculpation d’«attroupement illégal et d’atteinte à l’intégrité physique des agents de l’ordre en plein exercice de leurs fonctions». Pendant ce temps-là, les gardes communaux continuent de passer leur Ramadhan dans un campement de fortune sous une chaleur suffocante… Elle est belle l’Algérie du Cinquantenaire!