Le plan d’austérité imposé par la conjoncture économique actuelle semble très contraignant pour les membres du Forum des chefs d’entreprises (FCE), qui ont lors de leur rencontre avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal aujourd’hui réitéré leur demande d’ouverture des secteurs stratégiques à l’investissement privé et la levée de plusieurs entraves d’investissement.
Cette rencontre informelle à laquelle ont pris part Ali Haddad, le président du FCE, Abdelmadjid Sidi Said, secrétaire général de l’Union des travailleurs algériens, (UGTA) et Boualem Djebar, président de l’Association des banques et établissement financiers (ABEF), ainsi que les deux ministres, de l’Industrie et des Mines, Abdeslem Bouchouareb et le ministre du Commerce Belaib Bakhti est une occasion pour tous les participants d’évoquer les solutions possible pour la réalisation et la mise en place du nouveau plan économique sur lequel le gouvernement table depuis la dernière tripartite.
Toutefois, dans le menu de la rencontre, les participants ont évoqué les nouvelles mesures prises dans le projet de loi de finances 2017, à l’instar des nouvelles taxes et le projet de loi sur la retraite pour les travailleurs. Mais pour le FCE, cette rencontre devrait être une nouvelle occasion, afin de relancer ses doléances au gouvernement. Il faut dire que depuis le début de la crise économique, le gouvernement a misé sur cette organisation patronale afin de soutenir la croissance économique. Or le FCE de son coté, a saisi l’occasion afin de prouver ses capacités et bénéficier du maximum d’avantages pour les d’investissements. Ainsi, le FCE tente à travers cette rencontre, de convaincre l’exécutif sur l’importance d’ouvrir le secteur public au privé sous forme de partenariat. Ce qui va lui garantir un accès plus important aux marchés publics qui sont de plus en plus rares dans cette période d’austérité.
De ce fait, la vice-présidente du FCE, Nacera Haddad a souligné ce matin lors de son passage à la radio nationale que « aujourd’hui l’Etat ne peut pas continuer à renflouer les caisses des entreprises publiques et il ne peut pas continuer avec la même gouvernance ». Car l’objectif de redonner de la performance au secteur public, passe par « le secteur privé qui est un partenaire incontournable pour réussir la sortie de la crise » a-t-elle ajouté.
Selon l’invitée de la rédaction, ce partenariat exigera « l’ouverture des secteurs stratégiques sur les cœurs de métiers c’est-à-dire dans le secteur de la sous-traitance. Selon ses propos, « dans la période de crises les entreprises doivent se concentrer sur les métiers de bases ». Entre autres, une grande liste des entreprises telle que la Sonatrach, Air Algérie, ou bien l a Sonelgaz peuvent offrir certains de leurs services sous-traités au secteur privé national. Ce qui garantira des marchés aux membres du patronat, très important pour la survie de certaines de ses entreprises qui ont, selon des sources proches du FCE affiché un mécontentement à l’égard de la gestion de la situation, et certains ont même menacé de ne pas renouveler leurs adhésion pour cette année.
Pour Ahmed Tibaoui, memebre du FCE, « la situation actuelle ne permet pas de perdre du temps, et les autorités sont appeler à lever toutes les entraves administratives pour les investissements ». De son coté Mehdi Bendimerad, vice-président du FCE a considéré que « le pays a besoin de plus de rapidité dans la croissance, et les blocages auxquels font face les investisseurs ne permet pas de suivre le rythme».
Si rien n’a filtré de cette rencontre « restreinte et informelle », (les partenaires sociaux s’étant refusé à en rendre compte à la presse) il va sans dire qu’elle a été rébarbative. Car le gouvernement veut un maximum de soutien pour son programme de sortie de crise avec le moins de dégâts possibles. Mais rien n’est moins sûr, le monde du travail est assis sur une braise.