Si les autorités ne semblent pas concernées par la prise en charge des préoccupations déjà exprimées par les mandataires des marchés de gros de fruits et légumes, l’Ugcaa n’écarte pas un nouveau recours à une grève nationale.
Depuis plusieurs années, l’Union générale des commerçants et artisans algériens et la Fédération nationale des marchés de gros contestent l’anarchie et le manque à gagner quant à l’organisation, la gestion et l’aménagement des marchés de gros.
C’est en effet une nouvelle menace de grève déclarée par les commerçants des marchés de fruits et légumes qui ne peut être évitée que par la satisfaction entière et pleine de la plateforme des revendications exprimées.
Cette éventuelle paralysie des marchés ne sera pas sans effet sur les prix des fruits et légumes dont une flambée n’est donc pas à écarter. La hausse des prix comme la menace de débrayage sont deux scénarios qui pourraient ne pas avoir lieu si la tutelle honore ses engagements.
En fait, c’est à l’issue d’une rencontre qui s’est tenue hier à Alger que le secrétaire général de l’Ugcaa, Salah Souilah, et le président de la Fédération nationale des marchés de gros des fruits et légumes, Mustapha Achour, ont souligné la non prise en charge des doléances des commerçants des marchés de gros.
Les conférenciers accusent le département du Commerce de «faillir à ses responsabilités». Selon l’Ugcca et la Fédération des marchés de gros, «ces revendications remontent pourtant à des années».
Ces deux organisations syndicales ne regrettent pas seulement le manque de sérieux affiché à l’égard de leur cahier revendicatif mais ne comprennent pas le flou et le jet de balles entre les ministères de l’Intérieur et du Commerce laissant sans réponse les préoccupations soulevées.
Cette situation a conduitcette corporation à s’adresser à une troisième autorité pour mettre sur la table les problèmes socioprofessionnels des commerçants des marchés de gros des fruits et légumes.
Selon les représentants de ces entités syndicales, une requête sera adressée au Premier ministre dans l’espoir d’une satisfaction. Dans le cas d’un nouveau rejet ou de mutisme de la part du Premier ministre, le recours à une grève nationale et ouverte n’est pas à écarter.
La pression de la paralysie sera maintenue jusqu’à satisfaction pleine de la demande des protestataires. Les commerçants s’insurgent contre le caractère informel qui domine les activités de ces marchés où «plus de 80% des commerçants travaillent dans illégalité».
Des crimes et des tentatives de meurte ont été enregistrés dans les marchés de gros, témoignent les présents à cette rencontre. Les intervenants regrettent qu’aucune autorité n’ait pu intervenir lors des meurtres enregistrés, pas même la direction de la concurrence et des prix. L’état dégradé des marchés est une autre préoccupation des commerçants. «Les marchés ne sont même pas bitumés», indique-ton.
Y. A.
