Une ambiance très particulière régnait, hier, au niveau du marché Réda-Houhou (ex-Clauzel). Le premier jour du ramadan a vu un temps ensoleillé comme pour encourager les gens à sortir faire leurs emplettes et profiter du doux climat de la matinée. Les premiers commerçants qui ont dressé leurs étals de fortune attendent les clients.
L’attente se fait avec une musique châabi. Une atmosphère de ramadan. Les riverains ont trouvé un malin plaisir à s’approvisionner tout en écoutant une q’çidada de Guerouabi et d’autres artistes connus. Une nouveauté en pareil espace commercial, agréablement accueillie et par les vendeurs et par les consommateurs.
Des souvenirs de la vie algéroise d’antan affluent et font oublier un tant soit peu les tracas et le stress quotidiens. Selon certains vendeurs, ce marché était une merveille, le bijou de la capitale. « Dommage qu’il a été transformé en une masse de béton », déplorent-ils.
La majorité des habitants des quartiers avoisinants venaient faire leurs emplettes dans ce marché. Il fut l’un des plus beaux marchés pendant les années 70. Il était propre et même fréquenté par des étrangers qui faisaient leurs commissions. Les tables amovibles étaient installées à l’extérieur de ce marché et en garnissaient la rue qui aboutit chez le fleuriste Ammi Issa. Dans l’après-midi, ces tables élisaient place sur la rue carrossable. Selon les témoignages recueillis, tous les commerçants nettoyaient leur place et cela sentait la propreté.
C’est vers l’année 1977 que le bloc central a été construit et depuis, les tables ont été installées à l’intérieur laissant un vide investi désormais par un marché parallèle. Il est resté quelque temps en chantier. Les anciens propriétaires des magasins au marché Réda-Houhou regrettent l’ambiance d’antan. Où sont les enfants qui, en allant à l’école, s’arrêtaient dans un grand brouhaha pour acheter des bonbons ? Ou encore les femmes avec leur couffin traditionnel ? Ce sont ces petits détails qui faisaient le charme de cette artère.