Les prix du cours du pétrole ont nettement progressé jeudi dernier. Profitant du recul du dollars et de la baisse surprise des stocks américains, le Brent (référence pour le Sahara Blend algérien) a même dépassé les 50 dollars pour la première fois depuis début juillet. « Le Brent retrouve les 50 dollars en raison de la faiblesse du dollar » , expliquait Jasper Lawler, analyste chez CMC Markets. L’or noir recevait du soutien d’un accès de faiblesse du dollar, luimême déprécié par les incertitudes entourant le calendrier de resserrement de la politique monétaire de la Fed – encore mises en lumière dans les minutes de sa dernière réunion, publiées mercredi.
Un dollar moins onéreux permet aux investisseurs munis d’autres devises d’acheter pour moins cher du pétrole, libellé en billet vert, ce qui stimule la demande pour le baril. « Nous avons désormais un scénario de dollar faible et il ne faut pas sous-estimer l’impact sur le pétrole », a indiqué Phil Flynn de Price Futures Group. Le dollar servant de monnaie d’échange pour le pétrole, la faiblesse du billet vert rend donc l’or noir plus attractif pour les pays qui utilisent d’autres devises comme monnaies de réserve.
Le billet vert continuait jeudi de s’affaiblir à la suite de la publication la veille des minutes de la Réserve fédérale (Fed) montrant l’indécision de ses membres à relever ses taux directeurs, ce qui le rendrait plus rémunérateur. La hausse des cours du pétrole a été amplifiée par la perspective d’un changement prochain de contrat de référence permettant la cotation au Nymex. « Les investisseurs sont en train de réaliser que la fin du contrat approche et ceux qui avaient parié sur un pétrole à la baisse couvrent leurs positions, ce qui accentue la hausse », a expliqué Phil Flynn. La hausse ininterrompue depuis six séances du prix du pétrole a été renforcée mercredi par l’annonce d’un recul inattendu des stocks américains de brut. La publication mercredi des données hebdomadaires sur les stocks aux Etats-Unis par le département américain de l’Energie (DoE) a montré une chute de 2,5 millions de barils des réserves commerciales de brut, alors que les experts tablaient sur une hausse de 950.000 barils.
Elles ont aussi fait état d’une baisse de 2,7 millions de barils des stocks d’essence, contre un repli de seulement 1,7 million attendu. Les cours restaient en effet soutenus par les discussions préalables à cette réunion informelle de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), prévue en marge du Forum international de l’énergie du 26 au 28 septembre à Alger. Dans l’ensemble, « l’optimisme se poursuit », a jugé Carl Larry de Frost and Sullivan, au moment où certains investisseurs voulaient croire à des éclaircies sur le plan économique. « Moody’s a relevé sa prévision sur la croissance chinoise après la mise en place d’un plan de relance, il y a un plan de relance au Royaume-Uni, et c’est un bon signe pour la demande de pétrole », a énuméré Phil Flynn.
