L’Algérie mène des consultations avec les pays membres et non membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour trouver une solution à la détérioration du marché pétrolier.
Selon le ministre de l’Energie, Salah Khebri, il faut en effet une concertation entre pays producteurs pour arriver à un consensus qui permettrait d’endiguer la baisse des cours sur les marchés. Mais, ’l’Algérie seule ne peut rien faire. Tout comme beaucoup de pays, d’ailleurs », a estimé le ministre dans une déclaration à la radio nationale. Pour lui, ’il s’agit de mener un travail de concertation et trouver un consensus au sein de l’Opep » pour examiner les voies et moyens d’arriver à faire remonter les cours, du moins à stabiliser le marché. ’C’est ce que nous sommes en train de faire », a-t-il précisé, ajoutant qu’il faut ’faire bouger les choses au sein de l’organisation et faire participer les pays non Opep, car l’Organisation ne peut assurer seule le retour à la stabilité sur les marchés ». Il est clair que l’Algérie, dans la conjoncture actuelle, mène de discrètes discussions avec des pays membres de l’OEP et non Opep pour convoquer une réunion extraordinaire centrée sur l’évaluation de l’état du marché pétrolier. Il y a une semaine à la raffinerie de Sidi R’zine, dans la commune de Baraki, il avait déclaré que ’des consultations sont en cours pour convoquer une réunion extraordinaire de l’Organisation ». La situation actuelle sur le marché pétrolier, avec une chute des cours en dessous du seuil psychologique des 50 dollars/baril, était ’prévisible ». «Lors de la réunion (de l’OPEP) en juin dernier, nous avons dit qu’il existe une très grande offre en pétrole par rapport à la demande, qui a reculé à cause notamment des problèmes économiques de la Chine», a-t-il rappelé. Durant cette réunion, l’Opep avait maintenu son plafond de production (30,5 MBJ), alors que la demande et les prix sur le marché baissaient. Les propos du SG de l’Opep, Abdallah El Badri, qui avait exclu toute révision à la baisse de la production de l’Organisation, avaient également contribué à ramollir la demande, et les prix. La situation reste tendue sur le marché, tout comme les perspectives de redressement des cours.
Ainsi, le prix du baril de brut de référence algérien, le Sahara Blend, a perdu plus de 5 dollars en juillet dernier et s’est établi à 56,34 dollars, après avoir été de 61,69 dollars/baril en juin, soit une perte de 5 dollars en un mois par rapport au prix moyen, selon un bilan de l’OPEP. En juillet dernier, les cours avaient reculé de 10%, avec une abondance de l’offre mondiale, la levée attendue des sanctions contre l’Iran, suite à l’accord sur son programme nucléaire étant également une source d’inquiétude. A la même période en 2014, le prix moyen du brut algérien était de 105 dollars/baril, selon l’Opep qui relève une hausse légère de la production algérienne en juillet dernier à 1,160 million de barils/jour (b/j) contre 1,150 million b/j en juin, soit une hausse de 10.000 b/j, le quota Opep de l’Algérie étant de 1,2 MBJ. Pour autant, l’Opep rapporte que la production globale de l’Organisation a encore augmenté en juillet à 31,603 mb/j, contre 31,446 millions b/j (sans compter la production libyenne) notamment en raison de la hausse de production en Irak, Arabie saoudite, Angola et en Iran. La moyenne du prix du panier de l’OPEP a ainsi enregistré une baisse à 54,19 dollars/baril. Vendredi dernier en clôture sur les marchés, le Brent (brut de référence de la mer du Nord) avait terminé la séance à 48,95 dollars/baril pour livraison en septembre, alors que sur le marché new-yorkais, le baril de brut de référence aux Etats-Unis (WTI) terminait, lui, à 42,40 dollars. Pour autant, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), ’la demande mondiale de pétrole devrait poursuivre, en 2015, sa croissance à son plus haut rythme depuis cinq ans, soutenue par la baisse des prix et la reprise économique mondiale ». La demande mondiale augmentera en 2015 de 1,6 million de barils par jour (mb/j) portée par une «croissance économique qui se consolide» et une baisse des prix conduisant «les consommateurs à utiliser plus d’essence», selon le rapport mensuel de l’AIE. Même prévision chez l’Opep qui a, une nouvelle fois, révisé à la hausse ses prévisions pour la demande de pétrole brut pour 2015 et table sur une reprise de la demande pour 2016. Dans son rapport mensuel, l’Opep s’attend à une hausse de la demande de 1,38 million de barils par jour (mb/j) en 2015, et pour 2016, l’Organisation évoque, comme lors de ses premières prévisions publiées en juillet, une accélération de la demande de l’ordre de 1,34 mb/j, liée à un rebond de la croissance mondiale à 3,5%, contre 3,2% cette année.