La valeur de la monnaie européenne a connu une hausse sensible dans les marchés de devises, ces derniers jours.
Cent euros valent 12 800 DA à l’achat et 12 950 DA à la vente sur les marchés parallèles, alors qu’il s’affiche à 10.167 DA à l’achat et 10 174 DA à la vente sur le marché officiel.
Que ce soit dans les marchés officiels ou parallèles de devises, l’euro suit depuis quelque temps une tendance haussière par rapport à la monnaie algérienne.
Si l’unité dépasse la barre symbolique de cent dinars au niveau des banques, sur le marché informel, elle se rapproche de plus en plus de cent trente dinars. Parmi les principaux facteurs qui soutiennent cette flambée de la monnaie unique en Algérie, serait sans nul doute, l’approche de la période du pèlerinage à La Mecque qui coïncide cette fois-ci avec la fin de la saison estivale caractérisée comme à l’accoutumée par un manque de liquidité.
Explications confirmées par un bon nombre de cambistes rencontrés au square Port Saïd à Alger. Selon ces monnayeurs aux liasses de billets à la main à longueur de journée, juste après la fin de la saison estivale, le marché manque toujours de punch à cause du retour des émigrés et qui se traduit par la faiblesse de l’offre sur le marché.
Mais cela, précisent-ils, n’a pas affecté grandement la demande qui reste tout de même appréciable stimulée par la forte attractivité du change informel, notamment, auprès des citoyens qui préparent leurs départs vers les Lieux Saints de l’Islam pour l’accomplissement du pèlerinages.
D’autant plus, que les citoyens, pour acheter ou vendre, ne s’orientent plus vers le circuit officiel à cause de la tarification appliquée qui est beaucoup moins alléchante que celle offerte sur les circuits illégaux.
Pour rappel, l’allocation touristique accordée une fois par an pour chaque Algérien en voyage à l’étranger, dont le montant équivalent en euro, est de 15 000 DA. Square Port Saïd à Alger et tant d’autres bureaux de change clandestins répartis sur tout le territoire national se sont imposés au fil du temps comme de véritables succursales qui échappent à tout contrôle par lesquelles transitent des millions en toutes monnaies.
Contrairement à ce qu’on pourrait bien croire, le marché parallèle de la devise est tellement organisé qu’on pourrait songer à l’existence d’un réseau central. Celui qui gère les fluctuations et les rebondissements monétaires, trouver le juste équilibre, mais surtout déterminer un taux de change unique à appliquer pratiquement sur l’ensemble du territoire national.
Ce marché ne se renferme pas sur lui-même. Il est sensible au moindre indicateur boursier et résultat financier communiqué à l’échelle mondiale. à titre illustratif, quelques mois avant la saison estivale, la monnaie européenne a connu une chute par rapport au billet vert à la Bourse, ce qui a provoqué un effondrement des cours de change dans les banques algériennes et le marché parallèle de devises.
Proposée à 920 dinars, la monnaie américaine a enregistré un bond spectaculaire. Ce qui a motivé plusieurs monnayeurs à se rabattre sur le billet vert croyant qu’il va destituer l’euro. Mauvais calcul.
Car la monnaie européenne retrouve toute sa bonne santé poursuivant sa remontée face à un dollar de plus en plus affaibli. Il importe de souligner que l’émergence de ces bourses à ciel ouvert nous renseigne de manière précise sur l’inefficience des contrôles des entrées et sorties de devises en Algérie.
Seule une fiscalité assouplie, conjuguée à une meilleure accessibilité au change officiel et la valorisation des allocations touristiques ainsi que l’ouverture de bureaux de change officiels pourraient assécher les besoins de recours au marché parallèle.
Hamid Mohandi