Marché parallèle de la devise, L’euro ne désarme pas

Marché parallèle de la devise, L’euro ne désarme pas

Suite à une rumeur sur la chute des prix de l’euro, le marché parallèle du square Port-Saïd a connu, hier, une grande affluence. Beaucoup ont vite rebroussé chemin, après avoir vérifié que la monnaie européenne était toujours audessus de la barre des 150, 90 DA.

Alger, square Port-Saïd. Il est 11h. Le marché parallèle de l’euro est pris d’assaut. Des rumeurs courent depuis la veille, sur la chute des prix qui sont passés de 150,90 à 150,50 DA l’euro.

Les automobilistes stationnent partout et n’importe comment. En un laps de temps, la circulation devient impossible autour de la placette. Les klaxons, les engueulades et les ronflements des moteurs s’installent dans la durée. C’est la grande anarchie. «Voilà ce que engendre l’impunité de l’Etat… l’anarchie et le vacarme !», peste un automobiliste. Les vendeurs de l’informel sont presque harcelés. «Combien… combien… combien ?» La question fuse de partout, mais aucun ne met la main à la poche pour vendre ou acheter.

Il s’agissait finalement d’une fausse alerte. «On vend à 150,95 DA et on achète à 150,75 DA », affichent leurs prix les trabendistes. Une grande déception s’affiche sur les visages des uns et des autres. Les acheteurs croyaient pouvoir faire la bonne affaire alors que les vendeurs espéraient écouler le maximum de billets. Certains vendeurs n’ont tout de même pas lâché prise, tentant de dissuader les clients : «Je vous conseille d’acheter car les prix vont encore augmenter.» L’argument ne semble pas trouver écho chez beaucoup d’acheteurs.

La grande frustration chez les vendeurs de l’informel. «Il ne peut y avoir de chute de prix à cette saison. L’euro s’est envolé à l’approche du Mondial et va se maintenir à ce niveau puisque nous sommes en saison de pèlerinage. Beaucoup d’Algériens partent en ce moment en Omra puis d’autres vont suivre pour El Hadj. Je ne crois pas que les prix vont chuter avant la fin de l’automne », explique un trabendiste.

Pour certains acheteurs, ces arguments n’ont aucun fondement : «Ce n’est pas la première fois que les Algériens participent à une compétition internationale ou partent en pèlerinage. Cette hausse des prix est le fait de la spéculation car l’euro n’a jamais atteint ce niveau. Si tous les Algériens cessent d’acheter pendant quelques jours, l’offre va systématiquement augmenter et les prix vont chuter.»

M. M.