Marche non-autorisée empêchée à Alger, rassemblements dispersés dans le calme à Oran, Constantine et Annaba

Marche non-autorisée empêchée à Alger, rassemblements dispersés dans le calme à Oran, Constantine et Annaba
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La marche à laquelle ont appelé le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), non-autorisée par la wilaya d’Alger, a été empêchée samedi par les forces de l’ordre, alors qu’à Oran, Constantine et Annaba, de petits groupes se sont dispersés dans le calme. A Alger, les manifestants (plus de 250 selon la police, un millier selon les organisateurs) ont été empêchés de marcher par le dispositif sécuritaire, déployé tôt le matin au niveau de la place de la Concorde (ex-place du 1er-Mai). La wilaya d’Alger avait notifié son refus aux initiateurs de la marche, tout en leur proposant une des salles de la capitale, la coupole du complexe Mohamed-Boudiaf de 10.000 places, pour tenir leur manifestation.

Pour les autorités, l’interdiction des marches à Alger est justifiée par « des raisons d’ordre public » et ne l’est « certainement pas pour empêcher une quelconque expression ».

Les initiateurs de cette marche revendiquent « le changement et la démocratie, la levée de l’état d’urgence, la libération des détenus des émeutes de janvier, le travail et la justice sociale et la libération des champs politique et médiatique ».

Ces mots d’ordre n’ont pas requis l’adhésion d’une grande partie des initiateurs de la marche, d’où les nombreuses défections enregistrées dans leurs rangs à la veille de la manifestation.

La marche, qui s’est transformée en rassemblement, a été, toutefois, émaillé de quelques incidents, notamment après qu’un groupe de jeunes venus des quartiers environnants eut organisé un rassemblement parallèle, scandant des slogans favorables au président Abdelaziz Bouteflika.

Ces jeunes revendiquaient plus particulièrement la prise en charge de leurs préoccupations socio-économiques, notamment le logement et l’emploi.

Le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales a fait état de quatorze personnes interpellées. Elles ont été immédiatement » relâchées, précise la même source.

Dans les autres quartiers de la capitale, l’ambiance était plutôt calme et les citoyens vaquaient normalement à leurs occupations quotidiennes, ont constaté des journalistes de l’APS.

La tentative de marche, qualifiée de « réussite » par la LADDH n’a visiblement pas perturbé les activités à Alger où la circulation routière était fluide,

les cafés populaires et les commerces, rassurés par le dispositif sécuritaire mis en place, sont restés ouverts, tout comme les transports publics dont le service n’a pas été affecté par cette manifestation.

L’appel à la marche avait suscité beaucoup d’inquiétude au sein de la population en raison des dérapages qu’elle pouvait engendrer. Des responsables de partis et d’associations avaient souligné le danger d’une telle démarche sur la sécurité des citoyens et de leurs biens.

Le secrétaire général du RCD, M. Saïd Sadi a déclaré à la presse, à la fin de la manifestation, que « l’histoire est en marche » et que « le changement aura lieu de façon pacifique » ou bien « ce sera le chaos », a-t-il dit.

A Constantine, une trentaine de jeunes, dont une majorité d’étudiants de l’Institut de la nutrition, de l’alimentation et des technologies agroalimentaires (INATA), qui tentaient de se rassembler au centre-ville, ont été dispersés sans incident.

Ce groupe de jeunes, qui s’est vu confisquer les quelques banderoles dont il s’était muni pour manifester, profitant de l’appel à une marche dans la capitale, a été dissuadé par le président et des membres d’une association locale d’aide aux malades, qui l’a convaincu de renoncer à son action.

A Annaba, une action de protestation, prévue par des dizaines de jeunes qui tentaient de se rassembler pour manifester, sans banderoles ni mot d’ordre, a été empêchée, tandis qu’un dispositif de sécurité, déployé la veille, était toujours en place en milieu de journée.

Au centre-ville d’Oran, les quelques dizaines de personnes qui se sont rassemblées à la place du 1er novembre à l’appel des initiateurs de la marche du 12 février, se sont dispersées dans le calme en début d’après-midi.

Auparavant, les forces de l’ordre avaient interpellé à « titre dissuasif », avant de les relâcher, une quarantaine de manifestants, qui tentaient d’improviser une marche à travers les artères de la ville, ont affirmé des sources policières.

Les manifestants avaient scandé, entre autres, des slogans en faveur de « la levée de l’état d’urgence », « la restitution des libertés publiques » et « la libération des détenus des manifestations ».

A Tizi-Ouzou, aucune des marches annoncées par l’association locale des chômeurs et la coordination des comités de quartiers de la haute ville des genets, ne s’est déroulée.

La ville n’a connu aucun déploiement particulier des forces de l’ordre, hormis la présence de quelques policiers au niveau des grands carrefours pour réguler la circulation.

Le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales a indiqué samedi qu’aucune demande d’autorisation de réunion ou de manifestation publique, en dehors de la wilaya d’Alger, n’a été enregistrée à travers l’ensemble des autres wilayas.