Marche non-autorisée à Alger : La wilaya appelle les citoyens à la sagesse et à la vigilance

Marche non-autorisée à Alger : La wilaya appelle les citoyens à la sagesse et à la vigilance
marche-non-autorisee-a-alger-la-wilaya-appelle-les-citoyens-a-la-sagesse-et-a-la-vigilance.jpg

Les autorités publiques ont réaffirmé une franche et nette détermination d’interdire l’action. Il sera difficile pour ceux qui répondront à l’appel de battre le pavé. Le communiqué de la wilaya d’Alger, rendu public jeudi, est très ferme en rappelant que «sans autorisation des services administratifs compétents», la marche ne peut s’ébranler de la place de la Concorde en direction de l’APN.

Ce communiqué lance avec un ton catégorique que «les marches à Alger ne sont pas autorisées», et que «tout rassemblement sur la voie publique est considéré comme une atteinte à l’ordre public».



Les pouvoirs publics, en vertu des dispositions de l’état d’urgence qui autorisent ce genre de mesures, ont décidé d’interdire cette manifestation. D’un point de vue strictement légal, le RCD ne peut entreprendre une action sans l’aval, comme dans toutes les démocraties les plus avancées, une marche sans autorisation. Pour toute manifestation publique, un parti ou association, ce quitus est exigé. Dans l’espace public algérien, l’expression partisane ne souffre pas de tentations liberticides.

Elle s’exprime librement à l’APN et gère des dizaines de municipalités. Depuis les événements dramatiques qui avaient endeuillé la capitale,

lors de la marche des aârchs en 2001, les autorités ne veulent plus prendre le risque d’exposer les citoyens aux dérapages. Peu d’organisations sociales ou politiques peuvent se prévaloir d’encadrer des milliers de citoyens. Les antagonismes restent vivaces dans notre société. Si la situation sécuritaire s’est nettement améliorée ces dernières années, le risque de troubles dont chercheraient à prendre parti les ennemis de la stabilité n’est pas totalement écarté. Faire sortir du cadre pacifique tracé par ses initiateurs n’est pas une simple et gratuite hypothèse.

Ce n’est pas sans raison que le communiqué de la wilaya évoque le risque de provocation. En invitant par ailleurs les citoyens à faire preuve de «sagesse et de vigilance», et à «ne pas répondre à d’éventuelles provocations», les autorités compétentes cherchent visiblement à prévenir tout dérapage de nature à troubler l’ordre public.

Le communiqué de la wilaya rappelle que le citoyen est le premier à pâtir d’une situation de désordre de nature «à porter atteinte à sa tranquillité, sa quiétude et à sa sérénité».

Le peu d’empressement qu’ont montré les forces politiques ou syndicales à rejoindre l’appel semble d’ores et déjà le reléguer à une action partisane. Derrière percent des velléités du RCD d’engranger un capital politique qui se révèle déjà un bon placement à l’heure où des échéances électorales se profilent.