Les manifestants, qui ont tenté d’organiser hier, une marche non autorisée à Alger, se sont dispersés en début d’après-midi dans le calme, ont constaté des journalistes de l’APS.
Les manifestants, qui s’étaient rassemblés à la place de la Concorde (ex-place du 1er-Mai) aux environs de 10h00 pour se diriger vers la place des Martyrs, à l’appel de la Coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNDC), ont commencé à se disperser vers 14h00. Les principaux intiateurs de la marche, dont notamment le président de la Ligue nationale pour la défense des droits de l’homme (LADDH), M. Mustapha Bouchachi, ainsi que son président d’honneur, Me Ali Yahia Abdennour, qui avaient quitté les lieux un peu plus tôt, ont déclaré à la presse que le dispositif sécuritaire déployé pour la circonstance « a dissuadé les citoyens à répondre à l’appel ». Ce qui a fait dire à l’un des organisateurs qu’une « nouvelle stratégie » sera adoptée par la CNCD avec la levée prochaine de l’état d’urgence. Le président du Rassemblement pour la démocratie et la culture (RCD), M. Saïd Sadi, dont le parti est membre de la CNDC, n’a pas pris part à cette manifestation, qui a connu une affluence « moindre » par rapport à celle de samedi dernier.
Un important dispositif des forces de l’ordre avait été déployé samedi matin au niveau des principaux accès ou artères menant à la place de la Concorde pour empêcher la marche qui n’a pas reçu d’autorisation par les pouvoirs publics.
Entre 400 et 500 manifestants, selon des estimations non-officielles, se sont rassemblés au niveau des arrêts de bus de la place de la Concorde et de la rue Mohamed-Belouizdad.
Selon des journalistes nationaux et étrangers, il était difficile d’évaluer le nombre exact des manifestants « car il était difficile de faire la part des manifestants, des badauds, des habitants du quartiers et autres journalistes ». Le comité de quartier du 1er-Mai avait appelé, dans des affiches placardées la veille, les habitants de la place la Concorde, au calme, à la sagesse et la sérénité. « Ne touche pas à mon quartier, ne dérange pas ma quiétude », lit-on dans les affiches. Quelques magasins sont restés ouverts aux alentours du lieu de la manifestation, et dans d’autres quartiers d’Alger, les citoyens vaquaient normalement à leurs occupations, a-t-on constaté.
Le RCD, la LADDH, l’Association nationale des familles des disparues et le Comité national pour la défense des droits des chômeurs composent la CNCD.
Plusieurs partis politiques et associations, qui ont pris part à la première réunion de la coordination au cours de laquelle a été décidé le principe de tenir des marches à Alger, se sont retirés.
Il s’agit, rappelle-t-on, du Front des forces socialistes (FFS), du Parti socialiste des travailleurs (PST), de l’association Rassemblement action jeunesse (RAJ), du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) et du Comité Algérie pacifique et des citoyens.
Le directeur de l’hôpital Mustapha : “Le député Tahar Besbes ne souffre d’aucune blessure grave”
Le député du parti du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), M. Tahar Besbes, souffre d’une entorse à la cheville droite « sans gravité », a indiqué hier, le directeur du CHU Mustapha-Pacha d’Alger, M. Hachemi Chaouch. « Tous les examens médicaux subis (radios et échographies) par M. Besbes n’ont relevé aucun problème sérieux », a déclaré M. Chaouch à l’APS à propos de l’état de santé du député du RCD qui participait à une marche non autorisée à Alger à l’appel de la Coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNDC). Il a précisé que seul l’examen d’orthopédie-traumatologie a relevé une entorse au niveau de la cheville droite « pour laquelle une attelle lui a été installée ». « M. Besbes est toujours en observation et il pourra sortir dès que le médecin en charge de son cas le décidera », a ajouté M. Chaouch.
Meeting dans une salle à Oran
A Oran, quelque dizaines de personnes (une centaine, selon les organisateurs et 80 selon la police) ont tenu un meeting dans la salle de cinéma Essaâda, pour « s’interroger sur les préoccupations des citoyens » et « réitérer certaines revendications portant, entre autres, sur la levée de l’état d’urgence », « la garantie des libertés individuelles et collectives » et « le changement par la voie pacifique », a expliqué un des organisateurs. Les participants à ce meeting ont scandé des slogans tels que « vive l’Algérie et la démocratie » et accroché des banderoles où l’on pouvait lire notamment : « Halte à la corruption et la hogra ». Un nombre réduit d’agents de l’ordre public a été constaté à l’extérieur de la salle.
Le Rassemblement pour la démocratie et la culture (RCD), la Ligue nationale pour la défense des droits de l’homme (LADDH), l’Association nationale des familles des disparues et le Comité national pour la défense des droits des chômeurs composent la CNCD.
Plusieurs partis politiques et associations, qui faisaient partie de cette coordination en assistant à la première réunion au cours de laquelle a été décidé le principe de tenir des marches à Alger, se sont retirés. Il s’agit du Front des forces socialistes (FFS), du Parti socialiste des travailleurs (PST), de l’association Rassemblement action jeunesse (RAJ), du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) et du Comité Algérie pacifique et des citoyens.
APS
L’intervention de la police s’est déroulée « sans incident »
L’intervention des services de police pour procéder à la dispersion d’un attroupement de manifestants, hier, au niveau de la place du 1er-Mai et de la rue Mohamed-Belouizdad, s’est déroulée « sans incident », a indiqué un communiqué de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).
« Ce jour samedi 19 février 2011, les services de la sûreté nationale ont eu à intervenir sur la place du 1er-Mai à Alger, et à la rue Mohamed-Belouizdad pour procéder à la dispersion d’un attroupement ne dépassant pas les 150 manifestants qui ont tenté de braver la mesure d’interdiction d’une manifestation », a précisé le communiqué.
S’agissant d’une marche non autorisée par les pouvoirs publics, les services de police, chargés du maintien de l’ordre de la sûreté de wilaya d’Alger, agissant sur réquisition, ont eu à intervenir conformément aux lois et règlements pour disperser les manifestants, a ajouté la DGSN.
Au cours de cette opération de rétablissement de l’ordre, les policiers « ont agi dans le strict respect des lois en procédant à l’évacuation de la voie publique, sans avoir recours à l’emploi des moyens conventionnels utilisés en pareille circonstance (gaz lacrymogène, bâtons, etc…) », a poursuivi la même source.
L’intervention des services de police « s’est déroulée sans incident et a permis l’évacuation de l’espace public indûment occupé afin de faciliter la circulation des personnes et des véhicules et de prévenir tout acte susceptible de porter atteinte à l’ordre et à la sécurité publics », a souligné le communiqué de la DGSN.