Marché informel ,Le trabendo s’ancre sur les trottoirs

Marché informel ,Le trabendo s’ancre sur les trottoirs

Ces jeunes étalent leurs marchandises, des vêtements, des livres, des jouets, de la vaisselle sur le sol, les trottoirs, même devant les mosquées, et occupent les voies publiques sans autorisation.

Le marché informel ou le phénomène de la vente sur les voies publiques prend de l’ampleur dans notre société, notamment dans la capitale car beaucoup de jeunes exercent cette activité dans le but de subvenir aux besoins de leurs familles. En effet, ces jeunes étalent leurs marchandises, des vêtements, des livres, des jouets, de la vaisselle sur le sol, les trottoirs, même devant les mosquées, et occupent les voies publiques sans autorisation. Lors d’une tournée effectuée hier dans la capitale, précisément au marché Meissonier, nous avons rencontré Amine, un jeune de 21 ans qui pratique cette activité et expose sa marchandise sur le sol : «Je viens de Mila, j’achète les vêtements au marché de gros D 15 d’El Harrach ou bien au marché de gros de Ain Lahdjel à Messila ou chez les importateurs et je les revends pour gagner de l’argent. Exemple: j’achète un pull à 500 da et je le revends à 550 da ou à 600 da et je gagne 50 da, c’est une petite somme mais quand je vends 10 pièces, je gagne jusqu’à 4000 da par jour. Pour moi, c’est un travail digne. Je préfère vendre sur les trottoirs que de voler ou rester au chômage ou bien encore agresser les gens dans les rues». Nous nous sommes rapprochés d’un autre commerçant, un vendeur des fruits qui a déclaré : «J’achète le kiwi à 200 da le kg et je le revends à 250 da et je gagne 50 da par kg». Constatons que malgré la construction des marchés de proximité pour lutter contre ce phénomène, le problème persiste. En effet, le nombre global de ces marchés a atteint 1 500 à l’échelle nationale en 2010. Pour la wilaya d’Alger, 1 200 marchés organisés sur les trottoirs, à proximité des mosquées, des établissements scolaires et malgré les tentatives d’interdiction par les pouvoirs publics et les interventions des policiers, ces vendeurs reviennent chaque fois à la charge. Il faut souligner que l’Etat doit trouver des mécanismes pour lutter contre ce phénomène et trouver des solutions pour ces jeunes car la plupart sont des diplômés au chômage.

Par Karima Kartobi