Marché informel : ce que veut faire l’état

Marché informel : ce que veut faire l’état

L’éradication du commerce informel, le ramassage des ordures ménagères et des déchets solides, et la distribution de près de 50 000 logements sociaux achevés ont été à l’ordre du jour de la rencontre du Palais des nations.

Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a réuni, hier au Palais des nations, les vingt walis des villes du Centre, du Sud et des Hauts-Plateaux pour évaluer essentiellement les actions entreprises par le gouvernement dans l’éradication du commerce informel, la propreté des espaces publics et la distribution des logements socio-locatifs achevés. Le premier segment abordé a amené le membre du gouvernement et son collègue du département du Commerce, Mustapha Benbada, à reconnaître que le commerce parallèle a pris une ampleur telle qu’il devenait urgent de le combattre par des outils réglementaires. “Nous avons recensé 70 613 acteurs dans le circuit informel. Nous avons constaté qu’une partie de ces commerçants ambulants est représentée par des jeunes poussés par le besoin. La deuxième catégorie est plus sournoise, car elle est formée par des personnes qui ont fermé des commerces légaux pour installer des étals”, a rapporté M. Ould Kablia. En mars 2011, les ministres de l’Intérieur et du Commerce ont co-signé une note adressée aux walis, les instruisant d’éradiquer les espaces de vente non autorisés. L’opération n’a pu démarrer que plus d’une année plus tard, car les pouvoirs publics ont pris le soin d’éviter de subir l’effet de contagion des révoltes qui secouaient de nombreux pays arabes à l’époque. Malgré la temporisation, les walis ont soutenu qu’ils faisaient face, dans l’exécution de la décision gouvernementale, à une certaine résistance de la part des intervenants dans le circuit informel. Le wali d’Alger a informé qu’il a réussi à détruire 22 marchés informels, mais qu’il reste confronté à deux points noirs, à Bab El-Oued et Boumaâti (El-Harrach). Il n’en demeure pas moins qu’il a soulevé une faiblesse de l’autorité publique dans la mise en œuvre des dispositions prises par l’Exécutif, aussi bien dans l’éradication des bidonvilles, du commerce informel que dans le ramassage des ordures…

Le gouvernement envisage, pour sa part, de redéployer l’activité par l’aménagement, dans un premier temps, de 534 marchés de proximité, qui généreront 25 579 emplois. À ce titre, un budget de 4 milliards de dinars a été déjà débloqué. Plus globalement, l’État compte réserver 14 milliards de dinars, dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014, à la réorganisation du commerce de gros et de détail. Sur ce plan-là, le premier responsable du secteur a indiqué que le pays accuse un déficit de 1 500 espaces commerciaux. D’où l’intérêt de jumeler le besoin de mettre un terme à l’exercice informel du commerce et l’aménagement d’espaces réglementés dédiés à la vente. “Il faut songer, dès maintenant, au choix des sites, qui doivent être des espaces maîtrisables ne gênant ni les locataires ni les commerçants, encore moins la circulation routière”, a recommandé M. Ould Kablia. Il a jugé, en outre, que les 43 marchés de gros existant “ne répondent pas aux normes requises”. Il convient dès lors, selon lui, d’accélérer la concrétisation du projet de création d’un centre de logistique pour la formation d’un personnel spécialisé dans le management de ces marchés. La formule de 100 locaux par commune, remodelée, permettra, par ailleurs, la réception de 136 826 commerces, dont 115 258 sont déjà achevés et 13 571 en cours de réalisation. “Ces locaux commerciaux seront destinés à la résorption du commerce informel. Les jeunes qui exerçaient dans l’informel seront intégrés dans le circuit formel. Ils bénéficieront, ainsi, d’autorisation d’exercer”, a souligné le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. Son collègue, Mustapha Benbada, a informé qu’un décret exécutif relatif aux métiers de mandataire et grossiste sera bientôt promulgué.

Il en sera de même d’une loi qui régira les horaires et les jours de fermeture des commerces, notamment ceux des produits de base et des services vitaux.

S  H