Le président de l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie, Abdelouaheb Kerrar, a averti ce dimanche que les importations de médicaments vont atteindre en valeur 5,7 milliards de dollars d’ici 2018, lors d’une conférence de presse qu’il a co-animé avec Nabil Mellah, Pdg du groupe Merinal.
Estimant que le montant de 3,7 milliards dollars des importations de médicament en 2014 n’est pas « alarmant », Abdelouahab Kerrar a expliqué que la dépense moyenne annuelle d’un citoyen algérien en médicaments est loin de la norme mondiale qui est de 127 dollars. « La dépense moyenne en médicament d’un Algérien est de 100 dollars en 2014, contre 74 en 2013 », at-il annoncé pour justifier la tendance haussière des approvisionnements du marché algérien à partir de l’étranger.
Ce qui explique, selon lui, que « la facture des importations restera en progression durant les prochaines années. » Car d’après l’orateur, les thérapies des maladies chroniques et des cancers sont de plus en plus chères. Il ajoutera dans son intervention que d’autres facteurs viennent corser la facture des médicaments importés. Il citera, entre autres, la longévité des Algériens, la progression démographique et l’apparition de nouvelles maladies et les nouveaux traitements de plus en plus coûteux.
Mais que représente la production d’UNOP dans la production nationale ? Selon le Président de cette association, « celle-ci est de 43% en terme de valeur de production et de 60% du volume produit en Algérie, alors que la demande interne augmente de 8 à 12% annuellement »
Pour se dédouaner, en partie, de la tendance haussière de la facture des importations, le président de l’UNOP parlera de « la facture des importations de la Pharmacie centrale des Hôpitaux (PCH), qui a atteint 752 millions de dollars en 2014, contre 402 millions en 2013, alors que les membres de l’UNOP ont réussi à économiser à l’Algérie 400 millions de dollars en produisant davantage. »
Pour sa part, Nabil Mellah, dans son intervention s’est attaqué à l’immobilisme de l’administration qu’il considère comme un frein aux investissements menés par les opérateurs locaux, contrairement aux groupes étrangers implantés en Algérie. Lorsqu’un laboratoire étranger rencontre des problèmes, « ils sont aussitôt réglés par le biais de son Ambassade », contrairement à « l’opérateur algérien qui bute sur des difficultés bureaucratiques, sans pour autant trouver d’interlocuteur », a-t-il fait savoir.
On a annoncé, depuis 2004, une série de mesures pour donner un essor au secteur de la production de médicament mais, « rien n’a été fait et aucune décision n’a été prises», a regretté le Pdg de ce groupe qui produit annuellement 45 millions de boîtes de médicaments et qui emploie 650 personnes.
Mahmoud Chaal