Marché du ciment : Un décret plafonnant les marges bénéficiaires

Marché du ciment : Un décret plafonnant les marges bénéficiaires

La pénurie du ciment ayant sévi sur le marché national depuis avril dernier peine à être dépassé. Malgré une nette baisse des prix de ce produit de construction, les prix restent un peu élevés dans le marché de détail. Ils sont actuellement entre 600 à 500 DA/le sac. Des baisses sont prévisibles si le contrôle du marché annoncé par le ministre de l’Habitat entrera en vigueur.

Ces mesures, a assuré le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Nouredine Moussa, depuis la wilaya de Tizi-Ouzou ont été prises à temps par le gouvernement pour juguler la pénurie du ciment.



Les arrêtés, telles que les a explicitées le ministre, consistent en la prise d’un décret plafonnant les marges bénéficiaires de la vente de ce matériau de construction en gros et demi-gros, afin de limiter la spéculation.

La production nationale globale du ciment, évaluée selon les chiffres avancés par le responsable de l’Habitat est à 18 000 000 tonnes/an. Cette quantité estime-t-il est suffisante pour répondre aux besoins du marché.

Pour sa part, le mauvais jeu des entrepreneurs est à l’origine des hausses qui continuent à planer sur le matché du ciment. “Certains entrepreneurs, profitant d’une forte demande exercée sur ce produit, ont versé dans la spéculation par le truchement de la surestimation de leurs besoins, afin d’en prélever une quantité et de la revendre au marché informel”, a-t-il dénoncé.

En revanche, pour enrayer les effets de cette spéculation sur la conduite des chantiers du bâtiment et réaliser les programmes dans les délais impartis, son département dira-t-il a recouru à l’importation d’un million de tonnes de ciment, dont la livraison se fait actuellement selon lui avec un rythme variant entre 8 et 12 000 tonnes/jour.

Cette disposition a permis de freiner la spéculation sur ce produit, tel qu’il est loisible de le constater par cette légère baisse des prix durant ces trois derniers mois. Cette période sera donc la reprise de certains chantiers, étaient à l’arrêt faute de pénurie et de la cherté du ciment.

Le programme national de réalisation du million de logements au titre du quinquennal écoulé, a accusé un retard de 50 000 logements qui devraient être finis selon le même responsable à la mi-janvier courant. Dans ce même programme quinquennal, la wilaya de Tizi-Ouzou a bénéficié d’un total de 55 302 logements.

L’enveloppe financière allouée à ce projet d’habitat avoisine les 12 milliards de dinars. Jusqu’à la fin décembre dernier le nombre de logement attribué est de 31 456 unités, alors que le reste estimé à 18 706 logement se trouve selon Nouredine Moussa à des degrés divers de réalisation.

Cela s’ajoute à la formule de l’habita rurale. L’option pour cette formule a été privilégiée dans la région, selon le ministre, du fait de son adaptation aux spécificités de la wilaya, se distinguant par une rareté du foncier et la configuration accidentée de la plupart des terrains disponibles.

Une contrainte à laquelle la région est confrontée pour ses divers investissements. Pour permettre à la région de rattraper son déficit en la matière de logement et l’aménagement urbain, il est utile de mettre l’accent sur l’impérative astreinte à la norme et la qualité des travaux d’aménagement ainsi que des délais d’achèvement des travaux.

Le ministre de l’Habitat n’ira pas loin de ce sens. En invitant les bureaux d’études à veiller sur la qualité des travaux, car l’ère du bricolage est révolue.

Akli Slimani